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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Ouverture et démocratie à Cuba : de quoi parle t-on ?

Solidaire

François Hollande arrive à Cuba. Une première qui met les journalistes dans tous leurs émois et qui donne lieu à nouvelle vague d'anticastrisme primaire.

Depuis que les Etats-Unis ont accepté, enfin, de revenir doucement sur le blocus économique qu'ils imposaient à Cuba, nos journalistes semblent découvrir que Cuba s'ouvre au monde.

Pourtant, Cuba est déjà depuis longtemps un pays ouvert sur le monde, une destination touristique prisée et un pays exportateur de produits de qualité, à commencer par le rhum et les cigares.

Cuba est aujourd'hui le pays d'Amérique latine le mieux placé en termes d'éducation et de santé, selon les Nations Unies elles-mêmes. Sa position est tellement enviable que ce petit pays de 11 millions d'habitants se permet d'envoyer des médecins dans d'autres pays depuis déjà de nombreuses années, comme à Haïti après le séisme de 2010, ou, plus récemment, en Afrique de l'ouest contre l'épidémie d'Ebola ou au Brésil ( Si ! Si !) pour soulager les populations des régions amazoniennes isolées.

D'un point de vue géopolitique, le blocus imposé à Cuba à coûter énormément d'argent à l'île, puisque les Etats-Unis sont les voisins immédiats de Cuba donc le débouché naturel des échanges économiques de ce pays. Les difficultés financières de l'île repose beaucoup sur ce blocus. Avec la chute de l'Union soviétique et des pays socialistes, au début des années 9, Cuba a perdu également ses principaux partenaires économiques, ce qui a logiquement aggravé la situation des Cubains.

Pour compliquer la situation cubaine, il faut aussi se souvenir que les Etats-Unis ont réussi à imposer aux entreprises étrangères ce blocus, avec des sanctions économiques terribles pour celles qui oseraient défier le diktat américain. BNP-Paribas en a fait l'amère expérience récemment.

Mais, depuis le début des années 200, avec des réformes économiques internes et, surtout, l'arrivée au pouvoir de dirigeants indépendants et progressistes en Amérique du sud, Cuba a retrouvé des partenaires à la fois proches et fiables pour commercer. C'est le cas avec la création de l'ALBA, l'Alliance bolivarienne des Amériques, avec le Venezuela, l'Equateur et la Bolivie notamment, une sorte de marché commun où l'intérêt des peuples prime sur celui des multinationales (à la différence de l'Union européenne !).

Autant dire que l'économie cubaine s'ouvre depuis déjà quelques temps au monde et que les difficultés cubaines ne sont pas forcément liées aux seuls défauts réels du système socialiste cubain mais aussi, et surtout, aux dégâts d'un blocus imposé par le puissant voisin américain.

Si les journalistes parlent de Cuba, c'est aussi pour se demande si cette "ouverture économique", qu'ils n'avaient pas vu jusque là, va s'accompagner d'une "ouverture politique" ?

Mais de quoi parle t-on ?

D'une ouverture vers un système parlementaire à l'occidental qui s'est auto-proclamé démocratique ?...

Avec plus de 50 % d'abstention et des candidats qui trahissent leurs engagements une fois élus, peut-on vraiment se féliciter du "modèle" occidental, français ou nord-américain ?...

On peut critiquer le système cubain mais, encore faut-il le connaître !

Et quel média français nous explique-t-il comment fonctionne le système électoral cubain ?

Cuba connait des élections. Les candidats sont désignés à la base, par les électeurs, selon un système unique où le Parti communiste n'a pas le droit d'intervenir, même si le poids démographique du PCC influe logiquement sur les débats.

Les dernières élections municipales, il y a quelques semaines, ont d'ailleurs vu des dissidents agréés par l'Occident "démocratique" se présenter et être balayés par le scrutin électoral. Ingrats de Cubains !...

Bref ! Cuba renoue économiquement avec le développement, après des années d'étranglement des Etats-Unis. Logiquement, Cuba cherche à développer des partenariats, non pas pour favoriser le développement d'un capitalisme financier sur l'île, comme le rêvent certains journalistes, mais pour faire venir des technologies et des emplois nouveaux au bénéfice des Cubains.

Pour ce qui est de la démocratie, que nos gouvernements occidentaux apprennent déjà à écouter leurs populations, à respecter leurs engagements électoraux et à respecter le vote de leurs citoyens (Traité Constitutionnel Européen notamment) avant de venir donner des leçons de démocratie aux peuples du reste du Monde !

D'autant plus que les dernières campagnes démocratiques, à coup de bombes en Afghanistan, en Iraq, en Libye ou en Syrie, ont provoqué les résultats que l'on sait.

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