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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Fonctionnaires, ouvriers : votre ennemi, c'est toujours la droite de Juppé, Fillon, Le Maire et Le Pen !

Solidaire

Le troisième débat des primaires à droite, hier soir, à rappeler à quel point la droite hait les services publics et ceux qui les font fonctionner.

Trente ans après le virage de l'austérité sous Mittérand, les partis politiques ont réussi à brouiller les pistes des valeurs et des alternatives.

Plus de différence entre politiques de gauche et politiques de droite, stigmatisation de tout discours critique de la pensée unique libérale, banalisation du discours réactionnaire et fasciste de l'extrême-droite : les références de classe sont tombées, pour le plus grand bonheur de ceux qui détiennent réellement le pouvoir, les gros actionnaires et les grands patrons.

Pourtant, il est facile de retrouver les référents idéologiques et le positionnement de classe des partis de droite au travers de leur haine des services publics et des fonctionnaires.

Car, l'origine du service public, c'est la mise en commun, pour le bénéfice de tous, de services considérés comme vitaux pour les citoyens ou pour le pays. C'est pourquoi, pour ne citer que quelques grands secteurs, l'énergie (EDF et GDF dans le temps), les transports ferroviaires (SNCF) et aériens (aéroports), l'industrie de la défense (DCN), la santé (via les hôpitaux publics et la Sécurité sociale) et toutes les fonctions qui définissent un Etat (les fonctions dites régaliennes : police, armée, justice, impôts, contrôle des frontières, collectivités locales...) sont des services publics.

Pour ces entreprises de services publiques, le gouvernement issu de la Résistance a inventé à la Libération le statut du Fonctionnaire. C'est Maurice Thorez, président du parti communiste et ministre, qui portât la loi qui mit en place ce statut.

L'objectif : sortir du statut marchand et de l'influence de l'économie, les salariés qui portent les valeurs du service public. En effet, un service public n'a pas vocation à être rentable : il est d'abord là pour remplir son rôle de service auprès des citoyens, quel que soit leur âge, leur lieu de vie (ville ou campagne).

Pourquoi la droite hait les services publics et les fonctionnaires ?

Si la droite déteste autant les services publics et les fonctionnaires, c'est autant pour le symbole qu'ils représentent que pour le marché potentiel qu'ils occupent.

Côté symbole, un service public, c'est un coin de communisme en société capitaliste !

Les services publics démontrent qu'il est possible de gérer un secteur "économique" ou "social" en dehors des règles du marché capitaliste, qu'il existe autre chose que la loi de l'offre et de la demande.

Le statut du fonctionnaire est aussi un symbole, celui d'un salariat qui ne dépend pas d'un employeur privé, dont les objectifs ne sont pas la rentabilité mais la satisfaction des besoins de la population.

Côté marché, un service public occupe un créneau économique que lorgnent des entreprises privées, non pas pour aider la population, non pas pour faire "mieux" que le service public, mais pour remplir le rôle de toute entreprise privée : faire du bénéfice !

Salir, détruire et privatiser

Comme on l'a dit, l'affaiblissement du mouvement ouvrier et la perte des repères idéologiques des travailleurs a été méthodologiquement organisé au travers de la déconstruction du repère droite/gauche depuis Mittérand. Les classes dominantes, en s'appuyant sur leurs partis politiques (du PS au FN via le centre et la droite) et leurs médias, ont profité de cet affaiblissement pour développer une stratégie de dénigrement des services publics et des fonctionnaires. Ils réussissent ainsi à opposer deux parties complémentaires de la classe ouvrière : salariés du privé et du public ! Reste ensuite à organiser la destruction des services publics.

C'est ainsi que le fonctionnaire aujourd'hui, moins payé à diplôme égal qu'un salarié du privé, passe pour un privilégié, un fainéant, un inutile non rentable.

Des fonctions hautement importantes pour toute la société et parfaitement bien remplies par une majorité de fonctionnaires, ont perdu toute valeur auprès des citoyens : rien d'étonnant à ce que nombre de parents et d'enfants ne respectent plus les enseignants, que les policiers soient si mal perçus, voire agressés, que le facteur ne soit plus un métier respecté, que les violences se multiplient dans les hôpitaux, les services sociaux,... ! !

Le dénigrement s'ajoute au démantèlement et à la désorganisation planifiée pour pouvoir ensuite affirmer : "vous voyez ! ça ne marche pas !".

C'est à quoi on assiste depuis trente ans, dans les hôpitaux (manque de personnel et de moyens, tarification à l'acte,...), la Poste, EDF, l'enseignement, et ainsi de suite.

En dénigrant les fonctionnaires et en "organisant la désorganisation", les partisans du marché arrivent à démontrer que "le privé ferait mieux que l'Etat ou le service public".

Le tour est joué ! Le terrain est ouvert à une privatisation !

Pourtant, depuis la privatisation des marchés de l'eau ou des ordures ménagères, le service est-il de meilleur qualité ? Non. La privatisation a t-elle fait baisser le prix de l'eau ou celui de la collecte des ordures ménagères ? Non, bien au contraire !

Depuis la privatisation des autoroutes, les tarifs sont-ils devenus moins chers et les autoroutes sont-elles mieux entretenues ? Non ! Chacun le sait !

L'avenir des services publics et des fonctionnaires ne passe pas par la droite

L'avenir est sombre pour nos services publics, pour les centaines de milliers d'emplois qu'ils représentent et pour l'ensemble des Français qui dépendent, chaque jour, de l'un ou l'autre de nos services publics : école des enfants, collèges, lycées ou universités, hôpitaux, routes, services sociaux, électricité, Poste, ...

Le débat d'hier soir entre candidats à la primaire à droite a éclairé le sujet : la palme est revenue à François Fillon qui veut supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires et passer le temps de travail des fonctionnaires de 35 à 39 heures !

500 000 emplois de moins en France alors que plus de 4 000 000 de Français sont au chômage ?

500 000 emplois de fonctionnaires de moins, c'est autant de postes en moins pour nos jeunes après leurs études : le privé leur proposera t-il autant de CDI en échange ou, comme c'est le cas désormais, une majorité d'emplois précaires ?

Si les fonctionnaires passent à 39 heures, combien de temps faudra t-il pour qu'on exige des salariés du privé qu'ils s'alignent aussi sur ce nouveau temps de travail ? Et alors que le passage de 39 à 35 heures s'est accompagné de blocages de salaires sur 2 ou 3 ans, ne croyez pas que le retour aux 39 heures s'accompagnera d'une compensation inverse !

Quant au Front National, il surfe aujourd'hui sur la perte de repères idéologiques des travailleurs pour récupérer tous les symboles ouvriers possibles et se positionner comme seul recours à la ligne libérale dominante : la récupération du symbole socialiste de la rose par Marine Le Pen, de figures communistes comme Jaurès, ou de slogans ouvriers des années 70 et 80, est une démarche purement démagogique et de propagande !

Le fonds idéologique du FN reste celui de l'extrême-droite : une vision fermée, nationaliste, de l'économie de marché, complétée d'une vision conservatrice et tout aussi fermée de la société française, arque-boutée sur une vision idéalisée d'une France blanche et catholique.

L'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, que salue Marine Le Pen, donne à voir ce que serait la France au cas utopique d'une victoire de l'extrême-droite en mai prochain : un pays où toutes les haines se sentiraient libres de s'exprimer, contre les Français d'origine immigrée, les musulmans, les Rroms, les progressistes, les syndicats, etc. Déjà actuellement, même si les médias taisent ces informations, se multiplient les agressions racistes, anti-syndicales et anticommunistes.

La France de demain ne doit pas ressembler à l'Allemagne de 1933 !

Pour les ouvriers, comme pour les fonctionnaires, l'avenir ne réside pas dans le chant des sirènes d'un Front national qui n'est pas et ne sera jamais un parti ouvrier, mais qui demeure un parti d'extrême-droite porteur de valeurs anti-populaires, anti-démocratiques, racistes et intolérantes.

Mais, pour les ouvriers comme pour les fonctionnaires, l'avenir ne se situe pas à droite non plus, auprès de candidats qui, tous, représentent les valeurs du capitalisme mondialisé, de l'économie de marché libérale où la seule règle, c'est celle de la rentabilité et de la satisfaction des actionnaires. Salariés et services publics n'ont aucune valeur dans ce monde là !

Désormais, avec un PS passé définitivement à droite sous la Houlette de François Hollande et Manuel  Valls, et un Emmanuel Macron qui a montré qu'il roulait pour la finance lorsqu'il était ministre "socialiste", il ne faut pas non plus regarder de ce côté-ci de la politique.

L'avenir repose sur les forces de transformation sociale, celles qui continuent d'affirmer que l'intérêt collectif, celui de la société, prime sur l'intérêt individuel, celui de l'actionnaire.

Malgré ses erreurs, le Parti communiste n'a jamais renoncé à ses valeurs ouvrières, à son combat pour le progrès, l'égalité et la fraternité, contre la haine et l'individualisme, pour la solidarité entre les Hommes et pour la paix entre les peuples.

Le communisme reste l'avenir de l'Homme, comme disait Aragon.

L'avenir des ouvriers et des fonctionnaires reste lié à celui du mouvement politique qui les a portés depuis la fin du 19ème siècle, le mouvement communiste.

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