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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

« De la poudre aux yeux pour la Bourse »

Solidaire
Chez Knorr, dans le Bas-Rhin, les 500 salariés ont le sentiment de n’être plus que des « numéros ».

« Les gars, ils sont blasés, témoigne Léa Vaché, déléguée CGT dans une des deux usines Knorr de Duppigheim (Bas-Rhin). Les annonces de 20 000 suppressions d’emplois chez Unilever, ça ne les étonne pas du tout… Quand tu vois qu’ils n’arrêtent pas de licencier, tu penses forcément à un moment ou l’autre que ça va te tomber dessus. Pour le moment, on ne sait rien, en fait, mais les salariés sont déjà bien démotivés par des années de pressions du même type. On n’a plus l’impression de travailler pour une entreprise pour laquelle on compte, on n’est plus que des numéros. »

Deux mois après l’annonce de la délocalisation à Potsdam (Pologne) du centre de recherche et de développement Knorr en Alsace, la trentaine de salariés concernés par le transfert continuent de batailler contre cette perspective qui pourrait bien condamner à terme les deux sites locaux de production (500 salariés au total). « Tout est stoppé pour le moment à cause des vacances, relate la syndicaliste. Nous, on fait des produits aseptiques, c’est assez compliqué, mais le jour où ils auront mis au point les process en Pologne, on peut penser qu’ils ne vont pas se gêner pour délocaliser… À terme, c’est sans doute ce que la direction d’Unilever vise. Pour le moment, on nous a certes renouvelé il y a quatre ans le parc de machines dans l’usine, mais elles sont en location et donc rien n’empêche de prendre les bécanes pour les monter en Pologne. »

Sur le fond, comme ses cousins sur les autres sites en France ou aux Pays-Bas, Léa Vaché conteste la pertinence du plan annoncé jeudi dernier du point de vue industriel. « C’est de la poudre aux yeux pour la Bourse, dénonce-t-elle. Avec les diverses externalisations, les usines marchent moins bien qu’avant : maintenant, quand on a un problème informatique, on doit appeler un numéro et ça met parfois plusieurs jours pour se régler… On casse l’outil de travail comme ça ! Et avec les 20 000 emplois supprimés, qui va produire les richesses d’Unilever ? Une fois de plus, les résultats ne seront pas au rendez-vous, j’en suis sûre… »

Propos recueillis par T. L., "L'Humanité" du lundi 6 août.

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