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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

En 2005, les RG prévoyaient le retour des flammes

Solidaire
En 2005, les RG prévoyaient le retour des flammes Par David Servenay (Rue89) 18H34 27/11/2007

"Tout nouvel incident fortuit (décès d’un jeune) provoquera une nouvelle flambée de violences généralisées"...

A Villiers-le-Bel mardi matin (Charles Platiau/Reuters)

Les scènes de violence, lundi soir à Villiers-le-Bel, ont marqué les esprits. Policiers, journalistes ou habitants : tous ont vu les CRS en grand uniforme de maintien de l’ordre se faire charger. Tout comme ils ont entendu une bonne partie de la nuit les coups de feu tirés contre les forces de l’ordre. Avec 77 policiers blessés, dont 5 grièvement, les syndicats tirent la sonnette d’alarme : ils n’avaient jamais vu un tel "climat quasi-insurrectionnel" comme le dit Mohamed Douhane. Membre du bureau de Synergie officiers, ce commandant de police estime que les affrontements de Villiers-le-Bel marquent un tournant dans l’expression de la violence :

Dans son récent ouvrage ("Maintien de l’ordre, enquête", Hachette littérature) le journaliste David Dufresne publie intégralement le rapport de synthèse rédigé par les Renseignements généraux le 23 novembre 2005, après trois semaines d’émeutes dans toute la France. Si ce texte met en lumière l’enchaînement des faits, il a surtout pour mérite de livrer une analyse distanciée de ce type de phénomène : les violences urbaines.

"Les violences urbaines sont par essence anti-institutionnelles (même si à l’occasion d’émeutes des commerces sont saccagés et pillés), ce sont essentiellement les institutions (éducation nationale, collectivités locales) qui sont visées. (...) Tout s’est passé comme si la confiance envers les institutions mais aussi le secteur privé, source de convoitises, d’emplois et d’intégration économique, avait été perdue."

Et les policiers des RG d’expliquer que le "manque criant d’intégration" est souvent à l’origine du malaise, contredisant la vision très délictuelle livrée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy.

"La montée et la contagion de la violence ont provoqué une prise de conscience collective d’un problème qui n’a rien de nouveau. La France, plus préoccupée par la montée de l’islamisme et d’un terrorisme religieux, a délaissé le problème complexe des banlieues."

A la lecture de cette analyse des Renseignements généraux, on reste étonné de son acuité. Deux ans après 2005, l’impression est toujours que rien n’a vraiment changé dans la situation des banlieues. Que tout reste volatile et explosif. Le dernier chapitre a d’ailleurs valeur prédictive, sous l’intitulé "Commentaire : un calme tout relatif". Le constat, en trois temps, est carré :

1/ "Un calme apparent règne désormais dans les cités. Le fond du problème ne se résoudra pas uniquement par la proclamation de bonnes intentions et l’annonce d’un déblocage de subventions."

2/ "Restreindre les derniers événements à de simples violences urbaines serait une erreur d’analyse. Le rétablissement de l’ordre républicain a été accueilli favorablement par la très grande majorité des Français. (...) On peut toutefois redouter qu’il ne provoque un rejet des cités et d’une partie de leurs habitants, ce qui ne fera qu’accroître la fracture entre villes et banlieues, entre jeunes et vieux, Français d’origine et Français issus de l’immigration."

3/ "Enfin, il est à craindre désormais que tout nouvel incident fortuit (décès d’un jeune d’un quartier) ne provoque une nouvelle flambée de violences généralisées."

Pour Mohamed Douhane, cette analyse des RG ne doit en rien servir de "caution morale" à ce qui s’est passé à Villiers-le-Bel. Tout en avouant se sentir "démunis", les policiers ne peuvent faillir à leur mission de rétablissement de l’ordre public. L’enjeu, pour ce syndicaliste, c’est la République :

Un discours de moins en moins audible dans les cités où, jeunes ou vieux, les récriminations contre les jeunes policiers arrogants alimentent un fort ressentiment. De quoi faire réfléchir la haute hiérarchie policière quant à un changement de méthode dans le maintien de l’ordre...

- http://www.rue89.com/2007/11/27/en-...

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