Près de 3,5 millions de smicards
Au 1er juillet 2008, date de la dernière revalorisation du salaire minimum, la France comptait 3,4 millions de salariés payés au SMIC (8,71 euros de l’heure, brut). Ils étaient 2,19 millions dans le seul secteur privé (hors intérim), soit 14,1 % des effectifs, contre 12,9 % en 2007. Cette nette augmentation de la proportion de smicards est imputable à un double mouvement, selon une étude du ministère de l’Emploi (DARES) : d’un côté, une augmentation du SMIC en 2008 (3,2 %) plus élevée qu’en 2007 (2,1 %), du fait de l’évolution de l’inflation sur laquelle le salaire minimum est indexé ; de l’autre, des hausses « moindres » des salaires de base, qui ont « progressé moins vite que les prix » dans la même période. Ainsi nombre de salariés ont-ils été « rattrapés » par le SMIC. Si les effectifs des smicards ont sensiblement augmenté, la faute n’en incombe donc pas, contrairement à la propagande du patronat et de la droite qui rêve d’en finir avec cette garantie, à une trop forte hausse du SMIC, celui-ci ayant simplement vu son pouvoir d’achat maintenu, mais aux politiques de « modération » qui ont conduit à un tassement des rémunérations se situant au-dessus du minimum.
Selon la DARES, le secteur public comptait 620 000 smicards en 2008 (10,4 % des effectifs). Dans le privé, deux branches concentrent à elles seules plus de la moitié des salariés payés au minimum : le commerce (18,1 %) et les services aux particuliers (33,2 %). Parmi les branches professionnelles qui se distinguent en accusant les plus forts taux de smicards, figurent la restauration rapide (2 salariés sur 3) et les entreprises de propreté (6 salariés sur 10).
L’étude souligne également que les salariés rémunérés sur la base du SMIC horaire « sont particulièrement nombreux au sein des très petites entreprises et parmi les salariés à temps partiel ». Ainsi 1 salarié sur 3 travaillant à temps partiel est payé au SMIC. De même que 30,1 % des personnels des entreprises de moins de dix salariés. Ce pourcentage tombe à 10,5 % dans les entreprises de 10 personnes ou plus, et à 7 % dans celles de plus de 500 salariés.
Le SMIC doit être revalorisé le 1er juillet prochain. Alors que le gouvernement a écarté l’idée d’un coup de pouce, l’ensemble des syndicats estiment qu’une telle mesure serait de nature à contribuer à la relance économique. Singulièrement si elle était répercutée sur les niveaux supérieurs de l’échelle des salaires. La CGT revendique un SMIC à 1 600 euros (brut), pour tenir compte de la hausse réelle du coût de la vie.
Y. H., "L'humanité" du 23 mai 2009
Pour ces 3,5 millions de smicards et leurs familles, on aurait aimé un "bouclier social" de même ampleur que le bouclier fiscal généreusement octroyé par Nicolas Sarkozy et la droite à leurs amis des beaux quartiers.
15 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches, en ces temps de crise pour les salariés, c'est 15 milliards de trop !
15 milliards d'euros divisés par 3,5 millions de smicards, c'est 4 000 euros par smicard ! Certes, le calcul est simple, voire simpliste, mais la symbolique est grande ! Avec 4 000 euros dans la poche, un smicard va consommer, améliorer son ordinaire, peut-être s'offrir un week-end pas trop loin, en France ? En clair, relancer la consommation !
On aimerait bien savoir à quoi ont servi ces milliards d'euros chez les quelques centaines de milliers de foyers suffisament riches pour bénéficier du bouclier fiscal ? A racheter des actions à la baisse ? A passer une semaine à la Barbade ?...
Pendant que certains s'appauvriussent et que d'autres perdent leur emploi, il en est pour qui le gouvernement travaille à améliorer le sort. Les plus riches ...
Solidaire