Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Trop rentable pour être honnête

Solidaire
L’UFC-Que Choisir reproche aux opérateurs de s’offrir une « rentabilité exceptionnelle » sur le dos des consommateurs.

Juste derrière Orange en France mais devant à l’échelle européenne, l’opérateur de téléphonie SFR se porte bien. Trop bien même. Comme ses concurrents. Qui n’en sont pas vraiment. Hier, UFC-Que Choisir a présenté une contre-enquête sur le marché de la téléphonie mobile en réponse à celle des opérateurs qui se targuaient, en mars, de pratiquer des prix parmi les moins chers d’Europe. Faux, rétorque l’association de défense des consommateurs, qui reproche aux trois principaux opérateurs de s’offrir une « rentabilité exceptionnelle » sur le dos des consommateurs. Après avoir obtenu en 2002 la « tarification à la seconde », l’association soupçonne les groupes de continuer le jeu des « ententes illicites » qui amène Orange (46 % des parts de marché), SFR (34 %) et, dans une moindre mesure, Bouygues (18 %) à « verrouiller le marché », dénonce Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir. Et ce alors même que la Cour de cassation vient de confirmer l’amende record de 534 millions d’euros infligée en 2005 aux trois opérateurs par le Conseil de la concurrence pour s’être entendus sur les tarifs.

L’association pense que ce défaut de concurrence permet « d’enfermer les consommateurs dans des conditions commerciales désavantageuses ». Contrairement à l’Italie ou la Grande-Bretagne, par exemple, la France développe peu de « prépayées », formule qui permet de consommer exactement les unités achetées. Les opérateurs misent au contraire sur les forfaits, qui augmentent le prix de la minute dès lors que temps contenu n’est pas entièrement utilisé. De plus l’engagement contractuel contraint à rester vingt-quatre mois chez le même opérateur. « Cette situation rend les changements compliqués. En fait, il s’agit moins d’une fidélisation du client que d’une prison pour le consommateur », s’inquiète Édouard Barreiro, chargé de l’enquête. « Il faut impérativement limiter les engagements à douze mois », estime Alain Bazot.

Quant aux prix, la baisse intervenue en France depuis 2000 (de 21 % à 28 % selon les calculs) est largement inférieure à celle des autres pays européens (- 57 % en Grande-Bretagne). « Le quasi-triplement du trafic voix sur une infrastructure amortie est à l’origine d’économies d’échelle hors du commun et dans tous les cas très supérieures à la baisse modérée des prix », dénonce UFC-Que Choisir. Pour l’association, le taux de rentabilité des opérateurs est « anormalement élevé ». Un rapport du cabinet d’expertise comptable Sextant, remis au comité d’entreprise de SFR en octobre dernier, souligne que le flux de trésorerie de l’opérateur mobile pourrait représenter 30 % de son chiffre d’affaires à la fin 2008, soit une marge nette de 20 %.

Paule Masson, "L'Humanité" du 11 juillet

PS : "la concurrence bénéficie au consommateur" selon la Droite ; si vous connaissez des gens qui croient à cette blague, donnez leur cet article ! Trois entreprises qui se partagent un marché finissent toujours par "discuter" affaires. On connaît la chanson avec les sociétés des eaux (filiales de Vivendi, Bouyghes,...).

Solidaire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires