Après les Rroms, les lycéens "sans papiers" : Valls dans les pas de Hortefeux
Son ennemi, ce n'est plus la finance, mais l'étranger !
Après les Rroms, l'alignement du gouvernement socialiste sur la stratégie sarkozyste contre les étrangers commence sérieusement à fâcher une partie de l'électorat de gauche. C'est le cas de ceux qui n'ont pas vendu leur âme aux stratégies politiciennes d'adhésion aux pulsions les plus basses d'une partie de l'électorat, acquise aux thèses racistes et ségrégationnistes du FN et de l'UMP !
Ce n'est pas parce qu'une idée a acquis une certaine popularité qu'il faut y adhérer !
Non ! Les immigrés ne sont pas responsables de la crise ! Non ! La chasse aux Rroms et aux lycéens sans papiers n'est pas un acte de respect des lois de la République, c'est au contraire un viol des principes constitutionnels de "Liberté, Egalité et Fraternité" et la validation des thèses d'extrême-droite sur le "danger" supposé que représenterait les immigrés, sur la mise en parallèle immigrés = délinquants.
La leçon de Brignoles n'a servi à rien ?
Quelques vérités sur les lycéens expulsés
Khatchik est un lycéen de 19 ans, scolarisé à Paris, en CAP. Il s'est fait arrêter et a été expulsé le 12 octobre, parce qu'il a le tort d'être "sans papiers". Khatchik est le premier lycéen parisien chassé depuis août 2006. Non seulement déraciné, il a été séparé de sa famille et coupé de ses études. En Arménie, dans son pays d’origine, les garçons de 18 ans doivent se faire recenser et effectuer obligatoirement le service militaire, c’est un risque réel de mener des opérations de guerre. Khatchik ne s'est pas fait recenser puisqu'il était en France. Il est donc considéré comme insoumis et il est menacé d’une peine de 3 à 5 ans de prison.
Dans le Doubs, Leonarda, collégienne de 15 ans qui participait à une sortie scolaire, a été arrêté par la police et la gendarmerie mercredi 16 octobre. Les autorités ont fait pression sur la professeure, pour arrêter le car scolaire et faire descendre Leonarda. Alors que sa famille devait être régularisée dans deux mois, Leonarda a été emmenée pour être regroupée avec sa mère et ses 6 enfants, de 5 à 17 ans, avant d'être expulsée au Kosovo.
Mobilisation lycéenne
Jeudi dernier, des milliers de lycéens sont descendus dans les rues de Paris pour dire non aux expulsions et demander le retour de Khatchik et Leonarda.
Au niveau national, "une cinquantaine" d'établissements sont mobilisés, a affirmé Steven Nassiri, président du syndicat lycéen FIDL, comme à Dax (Landes) où environ 400 lycéens ont installé un barrage filtrant devant un lycée du centre-ville et à Grenoble, où l'entrée du lycée Emmanuel Mounier a été bloquée partiellement par quelques élèves ou encore à Rouen, Orléans, à Chambéry et à Alès. Selon la quotidien La Provence, une manifestation était prévue à Marseille, devant la préfecture.
Le vendredi, ils étaient encore présents avec leurs professeurs, leurs parents, place de la Bastille à Paris. Le PCF soutenait la mobilisation et appellait à manifester sur le slogan : "Ensemble, exigeons du Président de la République un engagement solennel et immédiat de stopper sans délai toute expulsion de jeunes étrangers scolarisés, mineurs ou majeurs, dans notre pays."
Pour le PCF, Ian Brossat président du groupe Front de gauche de Paris et Igor Zamichiéi secrétaire fédéral de Paris conduisaient une délégation.
Pour défendre coûte que coûte cette chasse aux lycéens, certains n'hésitent pas à ressortir l'éternel et éculé argument de "lycéens manipulés par l'extrême-gauche". Si l'extrême-gauche en question a une conscience et a réveillé celle des lycéens, ce n'est pas le cas de ces gens là !
A l'inverse, ces journalistes et politiciens ne parlent pas de manipulation quand des lycéens et des jeunes votent pour la droite ou manifeste au côté de l'extrême-droite contre le mariage pour tous, par exemple ? N'y aurait-il de manipulation que sur la gauche ?...
On aimerait voir ce gouvernement dit de "gauche" s'attaquer réellement aux spéculateurs, aux financiers, à ceux qui s'enrichissent en dormant, plutôt qu'aux immigrés sans papiers qu'on expulse, aux chômeurs qu'on radie, aux salariés qui luttent pour leur emploi qu'on condamne, aux classes moyennes qu'on taxe toujours plus !
A vendre son âme aux thèses les plus réactionnaires et à mener une politique économique alliant libéralisme et européisme béat, le Parti socialiste et ses alliés risque fort de connaître le destin tragique de ses frères socialistes et grecs : l'effondrement politique.
Qu'on ne compte pas sur les communistes et leurs alliés du Front de gauche pour suivre le PS dans l'enfer libéral !
Dans la lutte comme aux élections municipales, les communistes continueront néanmoins de tendre la main à tous les militants de gauche, socialistes compris, qui ont compris qu'il faut résister aux pressions des marchés financiers et du syndicat des grands actionnaires, le MEDEF, là où l'on est, pour vraiment, obtenir le "changement" tant annoncé !