Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Austérité en France : c'est reparti !

Solidaire

Le nouveau gouvernement socialiste annonce déjà qu'il va devoir faire des économies.

Ce n'est pas faute d'avoir prévenu ! Durant toute cette campagne, les militants communistes ont cherché à démontrer qu'une majorité absolue socialiste finirait infailliblement par mener une politique austéritaire, incapable qu'est le parti socialiste a affronté le capitalisme, notamment les puissances financières qui le contrôlent.

Qui dit "économies", dit "austérité"

Malgré quelques charmantes mesurettes qui passent pour des aumônes, comme l'augmentation minimale du SMIC, ce sont bien des mesures de rigueur qui sont annoncées par le PS.

Pour expliquer ces mesures, le gouvernement s'appuie sur un taux de croissance revu à la baisse par rapport aux "estimations" volontairement gonflées de la droite avant les élections. Le gouvernement ne table plus que sur 0,3% cette année, contre 0,7% escomptés par l'équipe de François Fillon, et 1,2% l'an prochain, contre 1,7% attendus jusque-là.

Ces taux de croissance revus à la baisse entrainent un troisième plan anti-déficits, après ceux d'août et de novembre derniers (établis par la droite), pour réaliser sept à dix milliards d'efforts supplémentaires. Objectif annoncé : ramener comme promis (par Sarkozy) le déficit public de 5,2% du PIB en 2011 à 4,5% fin 2012.

Il y aura donc bien une rigueur de gauche !

Jean-Marc Ayrault avait déjà annoncé que seuls 10 000 postes d'enseignants allaient être recréés à la rentrée prochaine quand la droite en supprimait 30 000. Ces postes se feront au détriment d'autres administrations publiques. Ce n'est plus le non remplacement du départ en retraite d'un fonctionnaire sur deux mais c'est déshabiller Pierre pour habiller Paul. On progresse ? Pas sûr !

De la même façon, le gouvernement socialiste annonce de nouvelles rentrées fiscales par des hausses d'impôts qui viseront, en priorité, les contribuables les plus aisés et les grosses entreprises (pétroliers et banques). L'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et la fiscalité des successions et donations, abaissés au cours du dernier quinquennat, seront ainsi relevés. Relevés mais pas rétablis à leurs taux antérieurs ! plusieurs dizaines de milliers de contribuables au patrimoine allant jusqu'à 1,2 million d'euros seront encore exonérés alors qu'ils payaient l'ISF avant Sarkozy ! Une bonne affaire pour eux mais pas pour l'Etat !

Défiscalisation, piège à cons

La droite et le patronat tentent de mettre sous pression un gouvernement déjà modérément réformateur, notamment sur le dossier de la défiscalisation des heures supplémentaires. Avec la complicité de quelques médias et des reportages dans des petites entreprises sous pression de leurs commanditaires (les plus grosses entreprises, cqfd !), la droite tente de nous faire croire que l'annulation de cette défiscalasation menacerait les entreprises et ferait perdre des revenus aux salariés qui en bénéficient.

Comment faisaient ces entreprises il y a quatre ans, quand n'existait pas cette défiscalisation ? Et comment vivaient ces salariés avant ?

N'oublions pas que "défiscalisation" veut dire prise en charge des cotisations sociales par l'Etat donc par le contribuable donc par l'impôt donc... par l'ensemble des salariés ! Ce que gagne d'un côté un salarié "éxonéré" (un pourcentage sur des heures supplémentaires qui, de toute façon, devraient être payées !), il le perd avec l'affaiblissement des services publics et le renchérissement de ces services (frais de santé laissés à la charge du malade, coûts des études pour ses enfants,...). Et d'autres paient ces exonérations (par l'impôt) sans en avoir de bénéfices !

Ce qu'il faut, ce ne sont pas des exonérations de charges sur les heures supplémentaires mais de réelles augmentation de salaires comme l'exige le Parti communiste avec le Front de Gauche, notamment en amenant le SMIC à 1 700 € ! Par ailleurs, exonérées de charges sociales, ces heures sup' ne contribuent pas au calcul de la retraite future de ces salariés qui sont grugés aussi par ce biais là !

Europe : la pilule amère de l'austérité enrobée d'une fine couche de croissance

Malgré les appels répétés d'économistes et des communistes, François Hollande a cédé devant Bruxelles et le gouvernement Merkel sur le dossier européen.

Les médias ont beau tenté d'expliquer qu'un "Pacte de croissance" a été adopté grâce au président français, il n'en reste pas moins que ce pacte est une goutte d'eau dans l'océan !

Avec 120 milliards d’euros à dépenser sur 3 ans, qui peut penser que cela pèsera sur l’économie de la zone euro, dont la richesse totale (le PIB) est d’environ 12 000 milliards ? De plus, sur ces 120 milliards, 55 étaient prévus de longue date en tant que fonds structurels et 35 milliards avaient été prévus en décembre dernier quand on avait annoncé l’accroissement des moyens de la Banque européenne d’investissements. Les fameux "projects bonds" ne porteront que sur… 4,5 milliards.

En fait, il n’y a guère que 30 milliards d’argent frais sur ces 120 milliards, qui seront de toute manière bien insuffisants face à la situation économique de la zone euro. La pacte de croissance apparaît ainsi dans sa réalité : un prétexte pour faire voter le pacte de stabilité exigé par l’Allemagne ! François Hollande ne se contente pas de se parjurer, il se ridiculise.

Refus des communistes de s'associer au gouvernement socialiste

Déjà au lendemain des Législatives, les militants communistes avaient rejeté l'idée de participer au gouvernement socialiste, le PS refusant de modifier son programme politique et économique.

Avec les premières mesures d'austérité annoncées et la capitulation européenne de François Hollande, ce sont les députés communistes, et avec eux, ceux du groupe de la gauche Démocrate et Républicaine de l'Assemblée (15 députés) qui ont décidé de s'abstenir sur le vote de confiance du gouvernement, mardi dernier.

C'est le président du groupe, André Chassaigne, bien connu des eurois pour son soutien aux salariés de M-real, qui s'est exprimé à la tribune de l'Assemblée mardi en mettant en avant que  "après l'annonce d'une hausse minimaliste du Smic", l'annonce la semaine dernière par l'hôtel Matignon d'une stabilisation des dépenses de personnel de l'Etat est "une seconde très mauvaise nouvelle". "Comment en effet prétendre relancer la croissance en éteignant tous les moteurs possibles de cette relance ? Où sont les perspectives sans hausse des salaires, sans investissements publics, sans mobilisation du crédit bancaire, sans relance de l'emploi industriel ?. Autant de questions sur lesquelles les communistes ont avancé des propositions pendant la campagne électorale.
Le député communiste auvergnat a aussi critiqué la décision du président François Hollande de faire ratifier par le parlement le traité sur la stabilité financière dans l'Union européenne. "Destiné avant tout à rassurer les marchés financiers, ce traité ne s'attaque à aucune des causes de la crise actuelle. Il en aggrave au contraire les conséquences en durcissant les politiques d'austérité et en consacrant la mise sous tutelle européenne des politiques économiques et budgétaires nationales".
Il dénonce aussi le pacte de croissance assortissant ce traité jugé "trop modeste".

Comme nous n'avons eu de cesse de l'exiger depuis la campagne présidentielle, André Chassaigne a demandé que "les Français soient consultés par référendum" sur le traité européen.

Décidément, les inquiétudes portées par les communistes et le Front de gauche pendant la campagne législative se réalisent : une majorité absolue socialiste à l'Assemblée est incapable de mener une politique offensive face au capitalisme.

Cohérents avec eux-mêmes et leur parole, les communistes et leurs élus refusent de s'associer à une majorité et à un gouvernement qui perpétuent une politique d'austérité, même "améliorée", qui enfoncent les peuples dans la misère, comme on le voit en Grèce ou en Espagne, par manque de courage face aux actionnaires.

Cohérents avec leur stratégie, les communistes et leurs élus continueront de rassembler le peuple pour contrebalancer la puissance des classes possédantes et à appuyer toute mesure qui ira dans le sens du rééquilibrage des forces en faveur des travailleurs.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires