Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Brésil et Uruguay votent pour le progrès quand l'Ukraine exacerbe les tensions

Solidaire

Week-end d'élections dans le monde : Brésil, Uruguay, Tunisie et Ukraine votaient.

4 pays aux destins et aux réalités bien différentes votaient ce week-end. D'un côté, deux pays voisins d'Amérique latine, le Brésil et l'Uruguay, votaient pour les Présidentielles. Plus près de chez nous, la Tunisie, aux prises avec l'islamisme, et l'Ukraine, en pleine guerre civile, renouvelaient leurs parlements.

Ces réalités ont amené, logiquement des résultats différents, riches d'espoir pour les peuples uruguayen, brésilien et tunisien, beaucoup plus sombres en Ukraine. Les commentateurs français, eux, adaptent leurs analyses à la ligne politique de leurs actionnaires, sans lien avec les réalités politiques de ces pays.

Les élections brésiliennes et ukrainiennes sont celles dont le traitement est le plus clairement politique.

3 millions de voix d'écart... seulement !

D'un côté, une élection brésilienne où, dès le départ, les lobbies économiques français propriétaires des médias avaient fait le choix de la défaite de la présidente sortante Dilma Roussef. Les nombreux reportages sur ces élections montraient "l'irrésistible ascension" de la candidate verte Marina Silva jusqu'à son échec complet au 1er tour de l'élection, le 5 octobre dernier.

Première désillusion pour nos médias et premier échec de l'intox sur le Brésil !

Avec le deuxième tour, c'est l'espoir de voir le candidat de droite gagner qui s'envole. Dilma Roussef l'emporte avec 51,64 % des voix devant Aecio Neves lors d'un second tour qui a mobilisé près de 80 % des électeurs !

La déception de nos médias les laisse amer et ce sont des commentaires aigris qui parlent de la "courte" victoire de la présidente sortante avec "seulement" 3 millions de voix d'avance dans un pays désormais "coupé en deux".

Oserait-on rappeler à nos journalistes les scores des Présidentielles françaises ? En 1974, Giscard-d'Estaing était élu avec "seulement" 50,81 %. En 1981, François Mittérand l'emportait avec tout juste 51,76 %. Plus près de nous, François Hollande battait Nicolas Sarkozy en mai 2012 avec 51,64 % des voix soit un écart moindre que celui de Dilma Roussef face à son adversaire !

Et ne parlons pas de l'abstention en France !...

Victoire des pro-européens en ukrainiens ?

A l'inverse du Brésil, nos médias français ont fait depuis longtemps le choix du gouvernement de Kiev contre ses opposants et la Russie.

C'est ainsi que la presse française se félicite du résultat des élections ukrainiennes qui se sont pourtant déroulées en pleine guerre civile, empêchant le vote de tout l'est russophone du pays, sans parler de la Crimée, et dans des conditions de pression sur les listes d'opposition, celles des anciens partisans du Parti des Régions, comme sur les candidats et militants communistes.

Au final, moins de 41 % des électeurs ukrainiens se sont rendus aux urnes : 50 % dans deux régions pro-occidentales de l'ouest (!) et moins de 30 % dans toutes les régions où vivent des "minorités", notamment tout l'ouest russophone. 

Rien d'étonnant dans ces conditions à voir des résultats en faveur des "pro-européens" calqués sur des territoires qui votaient traidtionnellement pour ces forces politiques. Quant aux 70 % attribués dans nos médias aux forces pro-européennes, ils sont à nuancer puisque l'extrême-droite a percé durant ces élections.

Une majorité d'abstentionnistes et des partis d'opposition muselés, une partie du territoire privée de parole : et on parle de vote démocratique ?

Le climat anti-russe dans nos médias rend aveugle nos journalistes.

Uruguay : la gauche confirme

Le successeur du Président sortant, le très populaire et simple Pepe Mujica, sera certainement issu des rangs de la même alliance politique, le Frente Amplio.

Avec 46 % des voix, Tabaré Vazquez devrait retrouver le poste de Président qu'il occupait de 2005 à 2010.

AVec une croissance de 4 % et un chômage à 6 % de la population active, le pays a connu une nette amélioration de sa situation économique au profit du peuple.

Une gauche comme ça manque en France !

Tunisie : les laïcs en tête ?

Plus près de chez nous, nos voisins de Méditerranée ont du mal à sortir de la révolution qui a fait chuté le régime Ben Ali.

La montée en puissance des islamistes d'Ennahda, soutenus et financés par les pétromonarchies du Golfe, a longtemps menacé et menace encore les droits des Tunisiens. Des femmes tunisiennes particulièrement !

Avec ces élections législatives, marquées par la désunion des forces politiques, la crise économique et les menaces djihadistes, l'abstention a été forte, à près de 60 %.

Mais, malgré tout, le camp laïc aurait réussi a battre les islamistes, cela grâce à la récente constitution d'un parti fourre-tout, Nidaa Tounès, regroupant syndicalistes et ancien du régime Bourguiba !

A gauche, le Front populaire où figurent les communistes, semble avoir passé le cap des élections. Il aura des députés à l'assemblée.

4 pays différents aux situations politiques et à l'Histoire bien différente.

Pourtant, par nos médias, n'en parvient qu'une réalité déformée, tronquée, parfois manipulée.

La neutralité des journalistes est un leurre, comme celle de nombreux élus locaux.

L'information, comme la politique, est différente selon que l'on accepte les règles du jeu d'une société inégalitaire ou que l'on se situe en dénonciation, en révolte pour changer la donne.

Le traitement des élections, particulièrement en Ukraine et au Brésil, montre comment l'influence des intérêts économiques et stratégiques amène les journalistes à tolérer l'intolérable en Ukraine et à rêver des changements au Brésil, bien loin du choix de ces peuples.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires
H
<br /> 51,64 % des voix au second tour pour Dilma Roussef et pour François Hollande ! Même score ! !<br /> <br /> <br /> J'espère que c'est le seul point commun ?<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Le bilan de Dilma Roussef est loin d'être parfait. Elle est le relai des intérêts économiques d'une bourgeoisie brésilienne offensive.<br /> <br /> <br /> Néanmoins, ce sont des dizaines de millions de brésiliens qui sont sortis de la misère depuis une dizaine d'années, chose louable !<br /> <br /> <br /> On ne peut malheureusement pas en dire autant en France !<br /> <br /> <br /> <br />