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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Comme en Espagne, l'insurrection citoyenne contre l'austérité !

Solidaire

Le puissant mouvement des indignés espagnols revient dans les médias avec des revendications identiques mais un gouvernement de droite : échec ou étape ?

Ils sont revenus, les indignés du 15 mai espagnols ! Revenus à la Une médiatique quand leurs revendications ont toujours été là.

Que l'on soit en Espagne, en France ou en Grèce, les difficultés sont les mêmes : dégradation importante du marché de l'emploi, précarité de plus en plus invivable pour les jeunes, déclassement social, hausse des prix et baisse du pouvoir d'achat, dégradation des services publics. Toutes ces questions, tous ces problèmes, les peuples d'Europe les vivent également, d'une façon parfois un peu différente, avec plus ou moins d'intensité, mais c'est désormais notre lot commun, l'avenir que nous promet cette Europe dont on nous promettait monts et merveilles !

Les indignados espagnols ont célébré la semaine dernière le premier anniversaire de leur mouvement, le 15 mai 2011. Ils étaient présents dans 80 villes du pays et plusieurs centaines de milliers a rejeté encore et encore cette austérité qu'on impose au peuple alors que les bandits qui sont la cause de cette crise majeure du capitalisme continuent de gérer tranquillement les affaires du monde et leurs placements financiers, avec l'aide des gouvernements espagnols, socialistes avant, de droite aujourd'hui.

La même chose s'est déroulée au Portugal ou en Grande Bretagne, même si les médias évitent d'en parler. Se rebeller contre le système, c'est se rebeller contre leurs maîtres, ceux qui les embauchent, les paient et leurs donnent des consignes.

La mobilisation reste forte chez les Indignés d'Europe mais bute sur les perspectives politiques.

En Espagne, près un an de mobilisation, c'est la droite qui a balayé le Parti socialiste au pouvoir lors des élections générales : l'austérité de droite remplace l'austérité de gauche.

La contestation sociale ne suffit pas : elle a besoin d'une traduction politique, d'un projet social de rupture avec le capitalisme.

Et en France ?

La campagne électorale aurait-elle endormi le mouvement social ? Loin de là !

On le voit avec les Fralib, avec les Arcelor et dans des tas d'entreprises françaises : la défense de l'emploi et les revendications salariales se poursuivent, campagne ou pas campagne.

Mais, en France, il manque encore l'étincelle, le projet, l'idée, le mouvement qui cristallisera une réaction populaire face à ces années de dérive de la société française vers la tiers-mondisation. Il manque cette dynamique qui fera voler en éclat les tentatives de division des français selon leurs origines ethniques ou leurs filières professionnelles.

Le Front de gauche a réussi à entrouvrir une porte pendant l'élection présidentielle sur une nouvelle vision de la France, en rupture avec le modèle économique capitaliste que nous imposent quelques centaines de familles dans le monde au travers des machines à déréguler l'économie que sont l'Union européenne, le FMI ou la Banque centrale européenne.

A peine le premier tour passé, les médias et la classe politique au service des marchés (du PS au FN) se sont empressés de revenir à des débats beaucoup moins sociaux, beaucoup moins dangereux pour les banques, les financiers et les institutions.

Sortir des élections pour devenir le moteur de la contestation sociale, l'alimenter et lui donner des destinations possibles, tel doit être l'avenir du Front de gauche ! Il doit devenir le creuset du rassemblement de ceux qui sont victimes du système capitaliste, des banques, des délocalisations.

En clair, il doit devenir le nouveau Front Populaire du 21ème siècle.

Rester une simple alternative à gauche, un aiguillon social, c'est le gage d'un échec futur. Les résultats de Die Linke en Allemagne montrent l'essoufflement d'une dynamique purement électorale, tournée vers une simple contestation de gauche du modèle capitaliste.

L'histoire le prouve chaque jour, c'est bien le capitalisme lui-même qui est en cause aujourd'hui dans l'effondrement social et économique de l'Europe et des pays développés, comme il l'a été pour les économies émergentes du Tiers-Monde, au sortir de la décolonisation. Ce que l'on a appelé des politiques d'ajustement structurel en Afrique, c'est ni plus ni moins que ce que l'Europe et nos gouvernements tentent de nous imposer aujourd'hui à coup de dérégulation accélérée des marchés et d'austérité renforcée pour les peuples et les services publics !

C'est bien le capitalisme lui-même, par la seule boussole qui le guide, le profit, qui ruine nos écosystèmes, pille les ressources minières et énergétiques du monde entier, spécule sur les ressources agricoles et alimentaires, entraine une pollution marine et routière immense en mettant en concurrence les économies du monde entier dans une mondialisation de la misère et de la concurrence entre travailleurs.

Il n'y aura pas de sortie de crise sans remise en cause des bases mêmes du capitalisme, sans dénonciation des outils qui le servent, au niveau français comme européen.

Dépasser le stade de l'indignation et offrir une issue politique à des millions de travailleurs, c'est le rôle même d'un Parti communiste.

Avec le Front de Gauche, nous avons fait le pari de l'élargissement au peuple de la mobilisation contre les dérives du capitalisme.

Avec le PCF, le Front de Gauche doit devenir le fer de lance de l'insurrection citoyenne, le moteur d'une prise de conscience populaire de la nécessité de s'attaquer au capitalisme lui-même pour pouvoir enfin offrir des perspectives économiques et sociales positives aux millions de travailleurs qui voient leur situation sociale se dégrader chaque semaine.

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