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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Défendre l'identité nationale, c'est défendre les acquis de la Révolution et du Conseil National de la Résistance !

Solidaire

Eric Besson, au nom de Sarkozy, veut lancer un grand débat national sur l'identité nationale. Ce sujet est-il d'une urgence telle qu'il passe avant d'autres idées de débats qui mériteraient d'exister ? En pleine crise économique, ce débat sur l'identité nationale est un contre-feu politique qui permettra de nouvelles remises en cause d'acquis républicains. 

Alors que le chômage monte et que les déficits publics explosent, alors que le gouvernement veut remettre en cause l'existence de la moitié des représentants locaux des citoyens et les fonctions des communes et départements, était-il urgent de débattre de l'identité nationale ?

Dans le contexte actuel, d'autres sujets auraient pu être abordés : pourquoi ne pas débattre de l'utilisation des centaines de milliards d'euros d'argent publique versé aux banques fin 2008 ? Pourquoi ne pas organiser un grand débat national sur le financement de la Sécu ? Pourquoi ne pas organiser un grand référendum national sur l'avenir de La Poste et des services publiques comme le souhaitent 62 organisations, partis et syndicats et comme l'exigent 2,3 millions de citoyens?

Le débat posé par Eric Besson est criticable sur le fonds et sur la forme.

Comme le remarquent beaucoup d'historiens et sociologues, la notion d'identité nationale ne peut se résumer à un débat politicien orienté sur les origines ethniques ou religieuses des uns et des autres. Ce choix politique de centrer le débat sur des aspects "raciaux" ne servira qu'à stigmatiser une partie de la population par rapport à une autre comme l'ont malheureusement illustrées des périodes historiques peu glorieuses comme les guerres de Religion ou le régime de Vichy.

Ce qui fait réellement la spécificité française, "l'identité de la nation française", c'est le formidable creuset républicain qui, depuis la Révolution de 1789, a permis le développement d'une démocratie laïque riche d'une démocratie locale puissante (communes et départements).
En 200 ans, ce sont des générations d'immigrés qui ont ainsi pu intégrer la nation française, qu'ils soient belges, polonais, italiens, espagnols, portugais et, depuis 50 ans, maghrébins, noirs africains ou asiatiques. Le force de ce creuset républicain repose sur les notions de Liberté, d'Egalité et de Fraternité symbolisés par une école républicaine, des services publiques puissants et une solidarité nationale autour de l'emploi et de la santé.

En 200 ans, cette nation républicaine et laïque a su développer un mouvement ouvrier spécifique, héritier du siècle des Lumières, à qui nous devont les grands acquis sociaux d'aujourd'hui : droit de grève, droit syndical, mutuelles, congés payés, repos dominical, Sécurité Sociale, nationalisations,...

Modèle pour les mouvements d'émancipation à travers le monde, la France c'est la Révolution de 1789, les révoltes de 1830, 1848 et, surtout, la Commune de Paris en 1871.

Dernier grand événement fondateur de l'identité nationale : les acquis du Conseil National de la Résistance.

Au sortir de la guerre, dans une France dévastée et occupée par les troupes anglo-américaines, les représentants des mouvements de résistance ont organisé le relèvement du pays en se basant sur les valeurs de solidarité. Ainsi est née une république démocratique et sociale avec  la création de grandes entreprises publiques de finance (Banques), de l'énergie (EDF), de l'industrie (Aéronautique, Renault) et des services publiques comme la Sécurité Sociale. Création du SMIG (ancêtre du SMIC) et droit de vote des femmes sont aussi décidés par le CNR.

Les résistants communistes et leurs représentants ont fortement influencé ces choix décisifs.

Il est donc normal aujourd'hui de retrouver les communistes dans le combat pour la défense des acquis de la Résistance.

Loin des patrons qui avaient choisi "Hitler plutôt que le Front Populaire", la France qui est sortie de l'après-guerre avait donc choisi la voie d'une société sociale et démocratique.

La droite d'aujourd'hui, porte-parole de toujours du patronat, choisit de s'attaquer à la question de l'identité nationale plutôt qu'aux inégalités économiques et fiscales dont elle est responsable. Ce faisant, elle détourne l'attention des français des vraies causes des difficultés sociales et économiques actuelles mais elle en profite, également, pour remodeler en profondeur le modèle social français en s'attaquant aux fondements de la démocratie : ses institutions locales.

Pour les vrais patriotes, l'identité nationale n'est pas dans la religion ou la couleur des yeux, elle n'est pas non plus dans la maîtrise de son hymne national !

L'identité de la nation française, c'est son héritage révolutionnaire, c'est la République laïque, la patrie des Droits de l'Homme, de la Résistance et ce sont des valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de solidarité.


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