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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Discours de Hollande : Patronat et UMP se félicitent du virage à droite !

Solidaire

De nouveaux cadeaux aux entreprises qui ne ravissent que le MEDEF et l'UMP.

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, affirmait lors de ses vœux à la presse, lundi soir, que le chef de l'État conduisait la France "dans le mur du chômage, de la précarité, de la désespérance". Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour que François Hollande confirme les propos de Pierre Laurent. C'était hier soir, mardi, lors de son entrevue télévisée.

Au delà de cette histoire de cœur qui ne fait qu'occuper des médias devenus superficiels, la grande annonce de François Hollande, c'est la fin des cotisations patronales qui financent les allocations familiales. Cela représente l'équivalent de  5,25 % du salaire et chaque année 35 milliards d'euros !

En clair, c'est un rabais de plus de 5 % sur les salaires bruts que vient d'octroyer le gouvernement au patronat, 35 milliards d'euros qui bénéficiaient jusque là aux familles et qui constituaient la participation du Capital à ce pan central de notre société. En rayant d'un trait de plume cette participation sociale des revenus du capital, ce ne sont pas que 35 milliards d'euros de cadeaux qui sont faits aux entreprises, c'est aussi un dangereux précédent qui va aiguiser les appêtits d'un MEDEF qui reviendra immanquablement à la charge pour exiger la fin d'autres cotisations sociales, celles sur la Sécu, par exemple !

Mais 35 milliards d'euros de cadeaux pour qui et pour quoi ?

Revient à chaque fois le vieil et éculé argument de la "compétitivité". Comme si la part grandissante des dividendes octroyés aux actionnaires par les entreprises était une réalité à laquelle on ne peut pas s'opposer ? Le "coût du capital" sacralisé et l'obligation faite aux salariés de sacrifier salaires et acquis sociaux pour espérer garder leurs emplois désormais validée par le Parti socialiste.

Evidemment, proportionnellement, ce sont les grosses entreprises qui bénéficieront en premier de ce cadeau fiscal : plus de salariés et plus de cadres ! 5 % de ristourne sur une masse salariale importante, cela en fait de l'argent !

Quant à l'argument de l'emploi, François Hollande nous ressort une vieille lune libérale auquel il ne doit pas croire lui-même, à moins d'être d'une naïveté confondante !

En trente ans de politiques libérales, d'allègements de charges et d'assouplissement du marché de l'emploi, notre pays n'a a pas connu de baisse du chômage et les salariés n'ont connu aucune amélioration de leur pouvoir d'achat ! C'est même le contraire, chacun le constate !

Par contre, ce discours a ravi les ardents défenseurs du capitalisme libéral que sont le MEDEF et l'UMP.

Entre un Jean-Pierre Raffarin qui salue "un changement de discours bienvenu" et un Bruno Le Maire pour qui ce "discours sonne agréablement aux oreilles", François Hollande aura capté l'intérêt de la droite. C'est aussi le cas du patronat. Laurence Parisot réagissait dès hier soir sur Twitter par un clair : "Fin des cotisations familiales d'ici 2017...Enfin !" Et le MEDEF, par le même canal, annonçait "Le MEDEF a pris la -main tendue- par le gouvernement".

UMP et MEDEF fiers de leur gouvernement socialiste : elle est belle, l'alternance ! Un parfum de Grèce ou d'Espagne ?

Préssentant ce discours libéral, Pierre Laurent dressait un portrait peu flatteur du programme économique de ce gouvernement. Pour le premier des communistes, François Hollande "fait du Blair et du Schröder avec dix ans de retard, en oubliant que le krach de 2008 a signé l'impasse de cette troisième voie".

Réagissant au discours de François Hollande, Jean-Luc Mélenchon dénonçait sur RTL "le coup de barre à droite le plus violent qu'on ait vu de la part d'un gouvernement de gauche depuis Guy Mollet (...) une tromperie géante, on n'a jamais vu quelque chose de ce niveau. Il a démarré avec le discours contre la finance et il termine par des cadeaux sans contrepartie au patronat".

Pour Mélenchon, "C'est tout le vocabulaire de la droite, tout le point de vue des néo-libéraux que Hollande a repris. Ceci à un moment très paradoxal de l'histoire économique parce que c'est précisément à tout cela que sont en train de renoncer les économistes du monde entier".

Ce matin, dans un communiqué, Pierre Laurent et le PCF en rajoutaient une couche, décrivant le "pacte" annoncé par Hollande comme "un véritable pacte d'irresponsabilité sociale", dénonçant tant le cadeau fait au patronat (les 35 milliards d'euros), que la forme (pas de contreparties), la méthode (6 mois pour mettre en place ce pacte) et l'implication que ce projet a sur la législation nationale du travail puisque Hollande propose des négociations par branches !

Derrière l'amusement sur les amourettes du président avec une comédienne, se cache une grave atteinte à la solidarité nationale, à la politique familiale de ce pays, et une nouvelle remise en cause du cadre national de la législation, un dynamitage du pacte social et du Code du travail déjà bien entamé avec le vote de l'Accord national Interprofessionnel l'an passé.

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