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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Droits des femmes : un combat inséparable du combat pour l'émancipation humaine

Solidaire

"La Femme est le prolétaire de l'Homme". Karl MARX.

C'est aujourd'hui la Journée internationale pour les Droits des Femmes, à tort appelée "Journée de la Femme", comme si le reste de l'année était réservé aux hommes ?

Il ne s'agit pas seulement d'une simplification du langage, d'un raccourci, mais bien d'un enrobage pour faire oublier le sens profond de cette journée, la lutte pour la reconnaissance de la femme dans nos sociétés. C'est dans le même sens que Philippe Pétain, en 1940, a transformé en jour férié le 1er mai, en le rebaptisant "Fête du Travail", alors qu'il s'agissait à la base d'une journée internationale de lutte à l'initiative des mouvements "socialistes" (dans le sens de révolutionnaires) appelée jusque là "Fête des Travailleurs". Fêter les travailleurs et leur lutte pour l'émancipation, ce n'est pas fêter le travail dans le cadre fasciste du tryptique "Travail-Famille-Patrie" !

Dans le même sens, le combat pour l'émancipation de la femme ne peut être isolé du combat pour la libération de l'Humanité toute entière.

On le voit bien dans les contradictions des révolutions du "Printemps arabe" : les désirs de liberté et d'égalité des peuples se trouvent confrontées aux vélléités réactionnaires de l'islamisme politique qui réprime en même temps les droits démocratiques et les droits des femmes.

C'est pourquoi, les communistes sont au côté des femmes qui se battent partout à travers le monde pour leurs droits, qu'il s'agisse des femmes tunisiennes, marocaines, égyptiennes, maliennes ou libyennes, mais aussi des femmes palestiniennes ou kurdes, dans leurs combats pour le droit de leurs peuples à l'existence et à la liberté.

En France, le combat pour les droits des femmes est loin d'être terminé. Il prend la forme d'un combat contre les violences faites aux femmes, au sein du foyer ou à l'extérieur, contre les inégalités salariales et professionnelles, dont on connait l'importance, pour le droit à maîtriser sa sexualité, sournoisement menacé, et pour une parité acceptée et non pas imposée en politique.

Ici aussi, ce combat passe par un changement profond de notre société, dans ses mentalités comme dans son organisation sociale.

L'éducation, dès le plus jeune âge, comme l'application ferme de la loi doivent permettre de réduire le sexisme et les violences conjugales et sexuelles comme elles doivent également permettre de réduire d'autres formes d'exclusions et d'archaïsmes intellectuels, ceux concernant les handicapés, les immigrés ou les citoyens en situation d'exclusion sociale.

Le combat syndical et politique pour la reconnaissance des diplômes et des compétences professionnelles, loin de la casse du Code du Travail qui continue avec l'Accord National Interprofessionnel, ce combat réduira aussi les inégalités salariales entre hommes et femmes ainsi que les déqualifications dont sont victimes les femmes au sein des entreprises.

La défense d'un service public de santé de qualité et accessible à tous, partout sur le territoire, ainsi que la défense du droit au remboursement intégral des médicaments et des soins, permettront parallèlement de maintenir le droit des femmes à la maîtrise de leur sexualité, droit acquis de haute lutte et remis en cause par le prix croissant du coût des méthodes contraceptives et par la fermeture de centre d'IVG, en même temps que les maternités et hôpitaux de proximité.

Enfin, ce changement de mentalité général et la prise de conscience collective que l'émancipation des femmes, 52 % des citoyens de ce pays, est un élément incontournable du progrès humain pour tous, suffiront à imposer une présence plus importante des femmes aux responsabilités politiques, sans cette triste réglementation sur la parité qui n'est qu'un palliatif malheureux à un mal plus profond.

Comme le disait Karl Marx, "la femme est le prolétaire de l'homme". Libérer l'homme de sa condition de prolétaire, l'émanciper d'un travail qui l'exploite pour en faire un homme libre et maître de son destin, cela ne peut pas se faire si lui-même regarde la moitié de l'humanité comme inférieure à lui et dépendante de son bon vouloir.

Le combat pour le Droit des Femmes n'est pas un combat féministe, c'est le combat de tous pour les Droits de l'Humanité !

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