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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Etats-Unis : "Big Brother" vous surveille

Solidaire

Un régime de partis uniques, gendarme du monde autoproclamé et surveillant les citoyens du monde entier.

George Orwell, en 1948, écrivait "1984" pour dénoncer les régimes "totalitaires".

Son Big Brother existe bien. Pas dans un régime officiellement qualifié de totalitaire, mais chez le leader autoproclamé du "monde libre", les Etats-Unis.

Depuis le début de l'année, Edward Snowden révèle des énormités qui secouent la planète entière avec un scandale d'écoutes menées à très grande échelle par les services secrets américains à l'encontre d'états ou de simples citoyens.

Au passage, ce travail de vérité que mène Edward Snowden, est bien mal récompensé au pays de la "liberté". Il est devenu un traître menacé de prison pour ses révélations, à l'instar d'un Bradley Manning.

Souriez ! Vous êtes filmés !

Hier, on "apprenait" que ce sont plus de 70,3 millions de communications françaises qui ont été interceptées par la NSA rien qu'entre décembre 2012 et janvier 2013 !

En clair, quand vous appelez, les services secrets américains vous écoutent. Bravo la vie privée !

De grandes entreprises américaines sont aussi concernées par la violation des libertés individuelles : Google, Apple, Yahoo, Skype,...

Dans quel but ces écoutes et cette surveillance ? Pour la défense de la "liberté" ou de la "démocratie" ?

Arrêtons de rêver ! Quand on apprend que même le gouvernement américain ne sait pas qui décide et qui écoute quoi à la NSA, on se rend compte que la machine bureaucratique américaine a pris le pas sur le politique sensé représenté le peuple américain (je dis bien "sensé", on y reviendra). Quand bien même cela serait vrai : qu'est-ce qui autorise les Etats-Unis à venir surveiller les français, nos élus ou nos institutions ?

Démocratie de façade

Cette dérive de l'appareil sécuritaire américain n'est qu'un élément d'un puzzle qui a de quoi détruire l'image de paradis des libertés que s'était construite la propagande des Etats-Unis.

Ainsi, lorsque l'on caractérise un régime totalitaire, la première idée qui vient, c'est l'absence de débat démocratique et en général un système de parti unique.

Aux Etats-Unis, le parti unique a deux têtes : le parti démocrate et le parti républicain, deux visions assez proches des Etats-Unis qui les amènent à mener chacun leurs tours des guerres d'intervention à l'étranger et des politiques économiques libérales. Jamais aucune force politique ne pourra s'immiscer dans le débat électoral américain tant le système est vérouillé à la fois par le système électoral (Grands électeurs : celui qui est majoritaire remporte tous les suffrages de l'Etat) et par le système économique privé qui finance les campagnes électorales. On n'est pas près de voir un parti écologiste un peu radical ou un parti un peu trop "socialiste" obtenir des fonds de Exxon, Monsanto ou du complexe militaro-industriel !...

Emprisonnements illégaux et assassinats à distance

Autre face de la "démocratie" américaine, c'est la violation systématique des droits des citoyens, notamment du droit à la justice.

C'est que, au côté de la liberté d'expression du peuple, la justice est un pilier majeur de toute démocratie.

Je ne parle pas des bavures policières qui secouent régulièrement l'actualité aux Etats-Unis, souvent autour de critères raciaux. il ne s'agit pas non plus de dénoncer un système juridique qui permet aux plus riches de bénéficier d'avocats de haute volée, laissant les plus pauvres se faire broyer par le système juridique. Une université américaine s'est d'ailleurs fait forte depuis quelques années de rouvrir des dossiers de condamnations à mort, sauvant de la chaise électrique de nombreux condamnés qui pourrissaient dans les couloirs de la mort.

Non. L'aspect le plus dramatique de cette dérive juridique, ce sont les pratiques illégales, connues et assumées, des Etats-Unis en termes d'emprisonnements sans jugement et d'assassinats à l'étranger.

Abou Ghraïb en Iraq, aujourd'hui fermée, et Guantanamo à Cuba, toujours en service, allient emprisonnements sans procès, tortures psychiques et parfois physiques, comme dans de bonnes vieilles dictatures. Quels que soient les motifs d'emprisonnement, la simple justice nécessite de démontrer la culpabilité de l'accusé, de lui procurer un procès juste et, au final, une condamnation claire. Ce n'est pas le cas des prisonniers détenus à Guantanamo.

Pire ! Ces prisonniers ont souvent été enlevés de force dans leurs pays d'origine, sans aucune autre forme de procédure que la puissance militaire. Imagine-t-on la réaction des Etats-Unis si l'Iran enlevait des citoyens américains en plein New-York pour les emprisonner sans procès sur son sol ?...

Outre l'emprisonnement arbitraire, l'utilisation de l'assassinat à distance est l'une des signatures américaines de ces dernières années. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on entende parler d'un drône qui aurait tué des talibans supposés, au Pakistan notamment, sans l'accord de ce pays, pourtant allié des Etats-Unis.

En règle générale, on entend d'ailleurs parler de ces assassinats par drônes lorsque des "bavures" entrainent la mort de civils innocents, femmes ou enfants. Victimes collatérales coupables d'être au mauvais endroit au mauvais moment.

Là aussi, l'absence de procès ne garantit pas la culpabilité de la personne assassinée ! Bien au contraire !

Gendarme du monde... pour son compte

Enfin, récurrent dossier, l'interventionnisme militaire des Etats-Unis un peu partout sur Terre est un sujet permanent de dénonciation des pratiques américaines, plus souvent liées à la défense des intérêts économiques de ses multinationales que des Droits de l'Homme.

On aimerait en effet croire au bonheur retrouvé des afghans, des libyens ou des somaliens après les interventions américaines de ces dernières décennies. C'est bien souvent l'inverse qui s'est produit !

Sans même envoyer son armée, l'action américaine au Chili ou au Honduras, pour changer de zone géographique, a permis la réussite de coups d'état et le renversement de régimes démocratiques  au profit de régimes plus conciliants avec les intérêts américains. C'est ce qui menace aussi le Vénézuéla de Maduro, la Bolivie de Morales ou l'Equateur de Correa.

En résumé, le pays leader de la "Liberté" et de la "Démocratie" dans le Monde s'avère bien loin du modèle qu'il annonce vouloir exporter à travers le Monde. Il y a bien malfaçon de la marchandise et le service après-vente n'est pas assuré.

Entre une démocratie qui se résume à deux partis grassement financés par les milieux économiques, une justice qui ne profite qu'aux riches et un interventionnisme militaire qui l'amène à bafouer Droits de l'Homme et accords internationaux, les Etats-Unis ne méritent ni le titre de démocratie, ni celui de pays pacifique.

Avec les scandales des écoutes illégales, c'est une surveillance de tous les instants qu'imposent les Etats-unis aux citoyens du monde entier, aux entreprises étrangères et mêmes aux gouvernements alliés !

Le "1984" de George Orwell a pris forme. De manière douce mais réelle.

"Big Brother" s'appelle NSA et le ministère de la réécriture de l'Histoire gère les médias.

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Commentaires
B
<br /> Le plus étonnant n'est-il pas que cette analyse réaliste soit si peu partagée ?<br /> <br /> <br /> Comment contrer  cette image "idyllique" du modèle voire du rêve américain que tous les pays occidentaux cherchent et réussissent si bien à imiter ?<br /> <br /> <br /> Même si les faits sont tétûs, le cerveau humain garde la capacité de les transcender et de croire encore à je ne sais quel paradis ! <br />
Répondre
S
<br /> Je crois qu'objectivement l'image "idyllique" des Etats-Unis a beaucoup perdu ces dernières années. De nombreux événements ont fini par ternir la virginité démocratique de l'Empire : Guerre du<br /> Golfe, Guantanamo, Bush, la crise économique mondiale qui a commencé aux Etats-Unis (rappelez-vous la crise immobilière US et les familles expulsées ou la faillite de Détroit !)... D'ailleurs,<br /> aujourd'hui, le "modèle" n'est plus américain mais allemand. Un signe ! Malgré tout, les médias continuent de nous bassiner avec des images et des reportages qui confinent à la propagande. Le poids<br /> de cette propagande pèse lourdement sur les esprits même si le doute finit par s'insinuer chez certains. Et c'est à ceux qui, comme nous communistes, veulent briser les totems pour changer<br /> réellement le quotidien des peuples, de travailler à informer sans relâche nos concitoyens pour élargir ce doute dans les consciences.<br /> <br /> <br />