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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Israël : quand la politique expansionniste ne cache plus la misère sociale

Solidaire

Week-end chargé en Israël, entre une ONU particulièrement molle et une manifestation sociale historique.

Alors que la tension monte entre l'état israélien et le Hamas palestinien et que Israël poursuit son oeuvre de colonisation de la Palestine, la misère sociale qui touche les israéliens, juifs et arabes confondus, brise enfin le mur du silence. Au delà des différences et d'une volonté de ségrégation ethnique, les conséquences du libéralisme dans un pays en guerre permanentes ont fini par unifier toutes les victimes du système.

En janvier 2010, le gouvernement israélien abordait dans les eaux internationales une flotille internationale pacifique qui tentait de braver le blocus humanitaire de Gaza. Cette attaque se soldait par la mort de 9 passagers, 1 citoyen nord américain et 8 citoyens turcs.

Dans tous les textes internationaux, l'attaque de bateaux civils en pleine mer, dans les eaux internationales,  est considéré comme un acte de piraterie. C'est ce qui se passe en Somalie, par exemple. Quand il s'agit de l'armée d'un état considéré comme démocratique et que cette attaque se solde par la mort de civils désarmés, comme le prouvent les images et les rapports internationaux de l'époque, ce crime est encore plus grave. L'agression avait d'ailleurs suscité une vague mondiale de colère et d'indignation, particulièrement forte en Turquie, pourtant allié traditionnel de l'état israélien.

Dans un rapport remis au secrétaire général de l'ONU, l'organisation internationale absoud Israël pour son blocus de Gaza ("légitime") et minimise l'agression israélienne sur la flotille de la paix. Un scandale quand on réfléchit également à la passivité de l'ONU vis-à-vis de l'agression onusienne sur la Libye. Un scandale aussi vis-à-vis du million et demi de civils palestiniens qui souffrent d'un embargo total de la part d'Israël, un embargo affectant même le matériel médical ou scolaire ! Et ce blocus serait légal ? Autant disculper les nazis pour le blocus du ghetto de Varsovie, tant qu'à faire !...

Et pendant que l'ONU couvre les crimes israéliens, ce pays continue d'utiliser son armée pour éliminer des cadres palestiniens, y compris par drônes, comme viennent de le publier différents médias. Que dirait-on s'il s'agissait d'un autre état se permettant d'assassiner des cadres politiques et militaires d'un état voisin sous prétexte de désaccords ? Que ne dit-on pas de la Syrie vis-à-vis de son implication supposée dans l'assassinat de Saïd Hariri il y a quelques années !

La stratégie de la tension permanente avec ses voisins arabes permet à Israël de fermer les débats politiques internes et de justifier une militarisation de sa société et une uniformisation de la pensée. Refuser cette politique d'agressivité permanente avec les palestiniens ou les libanais, c'est être un traitre.

Récemment encore, il était impensable de critiquer les dépenses colossales du pays dans le budget de la défense quand tant de citoyens israéliens connaissent des difficultés économiques. C'est pourtant l'une des critiques qui apparait en Israël après des mois de mobilisation sociale. Une mobilisation sociale sur le modèle des "indignados" espagnols, partie de la jeunesse, et qui s'est élargie rapidement aux classes populaires puis aux classes moyennes, de toutes origines. La flambée de l'immobilier a été l'agent déclencheur de la contestation sociale. D'autres sujets, comme l'inflation dans le domaine de l'alimentation où les régressions sociales que connaissent aussi les israéliens ces dernières années ont fini de cimenter le mouvement.

Ce week-end, 400 000 israéliens sont descendus dans les rues de Tel Aviv et d'autres villes du pays. Un chiffre historique dans un pays de seulement 7 millions d'habitants qui équivaudrait à 3,5 millions de manifestants en France.

Ce mouvement de contestation sociale en Israël est le premier du genre depuis la création de ce pays en 1947. C'est surtout le premier mouvement qui réunit côte-à-côte israéliens juifs et arabes sur les mêmes revendications.

Souhaitons longue vie à ce mouvement !

Et souhaitons surtout à ce mouvement populaire de trouver une issue politique favorable, une issue qui pourrait enfin permettre à Israël de rompre avec uns stratégie de plus en plus radicale et raciste, pour orienter tout le Moyen-Orient vers un paisement général plus propice au développement économique et social des peuples qui y vivent.

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