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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Justice : Sarkozy dans les pas de Berlusconi

Solidaire

Comme son ami de la droite italienne, Nicolas Sarkozy insulte les institutions pour échapper aux accusations.

Dans une tribune au Figaro de vendredi, Nicolas Sarkozy prend la parole pour mettre en accusation justice et pouvoir. Selon ses propos, s'il rompt "le silence (...), c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent".

Il s'élève ainsi sur le fait que "Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne. L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui en sont les destinataires !".

Si on comprend bien ses propos, et si on remplace "destinataire" par "bénéficiaire" (ce qui serait plus français), il crie au complot politico-juridique !

De quoi s'agit-il ? Ni plus ni moins que d'accusations contre lui de la part de juges qui le soupçonnent d'avoir financer sa campagne présidentielle 2007 avec de l'argent libyen puis d'avoir soudoyer un juge pour influencer d'autres juges dans le dossier Bettencourt. Dans ce dernier dossier, son avocat, Thierry Herzog, est soupçonné lui aussi d'avoir tenu un rôle actif.

Il y a donc de grandes accusations, des éléments tangibles que renforcent ces écoutes. Comme dans toute enquête, finalement : les écoutes viennent appuyer l'accusation !

Son avocat n'est pas non plus au dessus des lois à partir du moment où il a un rôle actif dans l'achat d'un juge de la COur de cassation pour le compte de son client ! Lui aussi risque gros !

Comme Copé avant lui, Sarkozy crie au complot et accuse une connivence entre juges et gouvernement pour échapper aux accusations et éviter de devoir s'expliquer sur ces accusations ! On voit bien, par ces écoutes, que Nicolas Sarkozy est impliqué jusqu'au cou dans cette affaire de juges !

La question n'est pas que son avocat insulte les juges de Bordeaux, ni qu'il s'agisse d'un avocat conversant avec son client mais bien d'une corruption de juge oragnisée par l'ancien Président de la République avec l'aide de son avocat ! Ce n'est pas une broutille !

Copé, Sarkozy ou Herzog ne sont pas au dessus des lois et doivent être traités de la même façon que n'importe quel citoyen soupçonné d'un délit grave : avec rigueur et respect. Ni plus, ni moins !

En échange, et compte-tenu des responsabilités politiques qu'ont occupé ces personnages au sein de la République et des responsabilités qu'ils rêvent d'exercer à l'avenir, on attend pour le moins de la retenue, de l'honnêteté et un respect des institutions républicaines.

C'est l'inverse malheureusement !

Quand on lit un Nicolas Sarkozy faire un amalgame entre la justice française et la politice politique de la défunte RDA, on a du mal à ne pas s'énerver ! Il écrit ainsi, sans honte et sans peur des conséquences dans l'opinion sur la vision de notre système policier et judiciaire : "Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film +La Vie des autres+ sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. (...) Il s'agit de la France".

A quand un appel à une révolution Orange et au renversement du pouvoir républicain, des institutions judiciaires et politiques ?

Cette droite bling-bling, décomplexée, adoptant les postures haineuses du Front National quand elle était au pouvoir, crache sa haine de la République et du droit de la société à se protéger des délinquants quand ceux-ci font partie de l'élite sociale et politique.

Jamais on a entendu Sarkozy, Copé et tout l'appareil UMP dénoncer les écoutes des services secrets américains à l'encontre des citoyens français, de nos multinationales et de nos dirigeants nationaux ! Cela ne les gène pas tant qu'on ne regarde pas dans leurs affaires, dans leurs magouilles !

En cela, les méthodes de défense adoptées par Sarkozy et ses sbires ressemblent trait pour trait aux attaques que lançait à l'époque Silvio Berlusconi contre la justice italienne.

Espérons que les Français ne seront pas dupes de cette supercherie, de cette fausse colère qui cache une vraie peur, celle de se voir rattrapé par la justice !

Espérons que cette stratégie ne fragilise pas plus encore un édifice républicain attaqué de tout côté, par la mondialisation et l'Europe, par une classe politique qui le saigne par l'austérité, et par des forces politiques réactionnaires et fascisantes qui rêvent d'en finir avec la démocratie issue de 1789.

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