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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

L'union des forces de gauche ou un changement de cap ?

Solidaire

Qu'est-ce qui a fait perdre "la gauche" dimanche ? Sa désunion ou les choix politiques du gouvernement ?

Encore une fois, le Parti socialiste et ses grands dirigeants jouent la carte de l'aveuglement après leur déroute électorale. Au PS, une seule explication à ses très mauvais scores des élections départementales : la division à gauche.

L'avantage de cet argument, pour les dirigeants socialistes, c'est qu'elle écarte toute remise en cause personnelle, toute discussion sur le bilan de près de trois ans de mandat présidentiel de François Hollande (Déjà !) et sur les résultats des politiques appliquées par les gouvernements successifs, ceux de Jean-Marc Ayrault puis de Manuel Valls.

Pour éviter la déroute des dimanches 22 et 29 mars, il aurait donc suffit, selon le Parti socialiste, que tout le monde à gauche fasse l'union !... Et les électeurs auraient suivi comme des moutons, serait-on tenté de dire !

C'est faire peu de cas de la réalité et de la capacité des électeurs à constater l'échec de la politique gouvernementale et la trahison des promesses de campagne du candidat Hollande. En premier lieu, celle de s'attaquer à la finance.

L'abstention a fortement touché l'électorat de gauche. Elle touche depuis déjà bien longtemps un électorat populaire que la gauche est sensé défendre.

Inversement, le vote Front National désormais bien ancré en France, outre le caractère malsain, raciste et de rejet du voisin qu'il implique, est aussi un marqueur de ce rejet d'une gauche gouvernementale dont la politique n'est désormais plus différente de celle de la droite.

Il est évident que l'échec du Parti socialiste lors de ces élections, comme lors des élections européennes, n'est pas dû à un manque d'union à gauche mais bien aux choix politiques de son gouvernement, de son président de la République !

A gauche, que ce soit au Parti communiste comme au Front de Gauche, chez certains écologistes et chez certains socialistes, cela fait très longtemps que les critiques fusent et qu'un changement de cap politique est exigé.

Rompre avec le libéralisme et mettre en place une véritable politique de gauche, qui s'attaque à la finance, à la spéculation et à l'évasion fiscale des plus riches et des grandes entreprises, c'est permettre de réinvestir dans la recherche, l'éducation, la santé publique et développer des filières industrielles nouvelles, propres !

C'est ce que nous proposons depuis des années. C'est ce message que nous n'avons pas réussi à faire passer dans l'opinion publique. Il est vrai que les médias nationaux ont suivi le gouvernement dans sa stratégie de tout centrer sur le Front National durant la campagne. Cela a mis en lumière ce parti comme la seule opposition "officielle" au gouvernement et pousser des milliers d'électeurs dans ses bras.

De fait, les désaccords politiques de fond entre la direction du PS et ses alliés d'un côté, et les autres forces de gauche de l'autre, sont tellement forts qu'une alliance électorale lors des élections départementales aurait été artificielle, politicienne et perçue comme cela par les électeurs.

Si le parti socialiste souhaite une union à gauche, il faudra d'abord qu'il change sa politique gouvernementale en faveur des salariés, des travailleurs, en rompant avec sa ligne libérale actuelle et sa soumission aux exigences de la finance.

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