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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

La France vote à gauche, Sarkozy met le cap à droite

Solidaire
"Je vous ai compris !" . La petite phrase du général De Gaulle sur la question algérienne pourrait être reprise pour notre petit caporal au lendemein des Régionales. La question est : qui a t-il compris ?

On croyait pourtant que le vote avait été clair dimanche 14 puis dimanche 21 mars ?

Deux événements ont marqué ce scrutin des Régionales : une forte abstention et un vote très majoritaire pour la gauche.

Avec une abstention de presque 49 % au second tour, le principal enseignement est le recul pris par les citoyens sur la vie politique de notre pays.
Alors que plus de 60 % d'entre eux, selon différents sondages, rejettent la politique gouvernementale, cette abstention peut s'interpréter comme le constat, de la part d'un citoyen sur deux, d'une absence d'alternative à une politique qu'ils contestent. Près d'un électeur sur deux n'adhère pas au programme de la droite mais n'adhère pas non plus aux propositions de la gauche ou aux thèses de l'extrème-droite.

Pour ceux qui se sont déplacés, le choix a été clair avec 54 % des voix pour la gauche contre seulement 35 % pour la droite au pouvoir.
Pour les électeurs votants, le rejet de la majorité gouvernementale est clair. On retrouve d'ailleurs dans ce scrutin les proportions de satisfaits de la politique de Sarkozy et Fillon que présentent les sondages d'opinion (environ 33 %).

En résumé : un électeur sur deux ne se retrouve pas dans l'offre politique française actuelle et, pour ceux qui font un choix, c''est la gauche qui l'emporte largement.

En totale contradiction avec ce résultat, Nicoals Sarkozy a donc décidé de droitiser son discours et sa politique.

Déjà, lors de la soirée électorale, plusieurs annonces laissaient entendre que le gouvernement ne changerait pas de ligne politique. Seul le rythme des réformes pourrait éventuellement ralentir. Râté !

Avec le mini-changement dans l'équipe Fillon, c'est évidemment un message à destination de l'UMP qui a été envoyé avec des nouveaux arrivants chiraquiens et villepinistes. Comme à l'armée, l'UMP fait bloc autour de son chef.
A tel point que le parti satellite de l'UMP, le Nouveau Centre de notre chef de guerre eurois Hervé Morin, se sent mis de côté. Sans parler des sous-satellites des transfuges du PS comme la Gauche Moderne !

Hier, Nicolas Sarkozy, depuis l'île d'Elbe depuis l'Elysée, a précisé son message en direction du patronat et de l'électorat de droite.
Il a bien insisté sur le maintien du cap libéral de sa politique : "Nous devons continuer les réformes. Arrêter maintenant, ce serait ruiner les efforts accomplis". Et tant pis pour les futurs licenciés et les futurs chômeurs en fin de droit !
Sur la remise en cause de la retraite à 60 ans et sur la casse de notre système de retraite, il indique qu'il emploiera la technique habituelle : précipitation et faux débat : "Je ne passerai pas en force",  "mais je vous promets qu'avant six mois les mesures nécessaires et justes seront adoptées".
Et pour son électorat de droite démobilisé, il lance des signaux en direction des agriculteurs, en annonçant qu'il défendra une PAC qu'il a abandonné avec son ministre Le Maire depuis 2007, et à destination des vieux qui ont peur de se faire agresser dans leur campagne, en annonçant encore plus de fermeté contre l'absentéisme scolaire et la burqa.

Bref ! La technique de la blitzkrieg continue.

Sarkozy a fait le choix d'accélérer le rythme de ses attaques contre le modèle social français pour empêcher toute réaction du monde du travail et détruire tout ce qu'il peut avant les présidentielles de 2012.

Il espère peut-être ainsi trouver un poste d'avocat ou de consultant juridique au MEDEF ou à la Banque Centrale Européenne pour service rendu au patronat en cas de défaite en 2012 ?

Pour les quelques travailleurs qui croyaient benoîtement que la démocratie c'est le respect du choix des électeurs, les voilà éclairés.
Nous n'aurons d'autres choix, pour défendre nos intérêts contre ceux des spéculateurs, que de hausser le ton syndicalement et politiquement.
D'un Front de Gauche électoral, c'est désormais vers un nouveau Front Populaire social que nous devons nous orienter.
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Commentaires
O
<br /> <br /> Abstentions records … la Démocratie en danger ? Faut-il rendre le vote obligatoire ?<br /> <br /> petit sondage pour grand sujet, trouvé sur Pnyx.com<br /> <br /> <br /> <br />
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