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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

La grande braderie des monopoles publics profitera aux marchés, pas aux consommateurs !

Solidaire

Tout les Services Publics vont y passer ! Des entreprises qui faisaient l'excellence de notre tissu économique, reconnues pour leur qualité, leur savoir-faire et leur avance technologique sont régulièrement données au Privé. Pour le plus grand bonheur des actionnaires et des spéculateurs. Au détriment des citoyens, des salariés et des usagers.

 

EDF, France Télécom, GDF, Renault, ... Autant de noms d'entreprises publiques il y a encore quelques années et qui sont passées dans le giron du privé.

La Poste ou la SNCF sont aujourd'hui menacées tandis que d'anciens monopoles publics battent de l'aile, sciemment ou par ouverture "à la concurrence", comme le secteur des Jeux, la Santé ou l'Education.

 

Mais qui en profite ?

 

La bataille idéologique de la droite et du patronat a été longue pour convaincre les français d'abandonner leurs services publics. Pas évident de faire croire à un peuple qu'il doit se débarasser d'entreprises vitales pour lui et qu'il a financé depuis des générations au profit d'intérêts privés qui feront des bénéfices sur son dos.

 

C'est pourtant ce travail qui est mené depuis des années, par le biais des médias avec l'arme de la démagogie ou au sein des entreprises publiques par la désorganisation volontaire de ces entreprises.

 

Que n'entend t-on pas le discours démagogique et populiste sur le fonctionnaire trop bien payé !

 

Le niveau d'étude globalement supérieur dans la fonction publique par rapport à la population française explique pour une grande part le salaire moyen supérieur dans le public : le gros des troupes du Public se compose d'infirmiers (bac + 3) et médecins hospitaliers (Bac + 11), de secrétaires (Bac + 2), d'enseignants (bac + 3 à Bac + 5), de cadres de la Fonction Publique (Bac + 5) et un nombre important de techniciens et ingénieurs. Cependant, à fonction égale (secrétaires, infirmières ou médecins, par exemple), les salaires du Public sont nettement inférieurs aux salaires du Privé.

 

L'image d'Epinal véhiculée par les médias sur les fonctionnaires sert d'abord à salir l'image du Service Public en général, même si les français, dans leur majorité, reconnaissent la nécessité et les bienfaits des pompiers, des hôpitaux, de la Sécu, des indemnités chômages, des bourses scolaires, du RMI, de la Police, etc...

 

Une technique reconnue pour condamner une entreprise privée est de la rendre déficitaire, soit en désorganisant la production, soit en transférant les bénéfices dans une filiale extérieure grâce à des facturations ou des mouvements financiers.

 

Pour le public, c'est la même chose !

 

Posez la question à des salariés du secteur hospitalier, à des enseignants, à des salariés d'EDF, à des postiers ou de tout autre service public et vous entendrez des discours qui vont tous dans le même sens, celui d'une désorganisation complète des services, d'un manque de moyens volontaire, d'un gaspillage évident !

 

Le cas de l'éducation est édifiant.

Depuis des années, l'Education Nationale supprime des postes, modifie continuellement les programmes, change les priorités pédagogiques, modifie les règles de remplacements des enseignants, la gestion des personnels non enseignants, les règles de mutation entre établissements.

Au final, c'est une belle pagaille qui est organisée avec des classes qui ferment et des enseignants démoralisés par le manque de suivi dans le travail et l'absence de reconnaissance de leur hiérarchie.

Résultat : de nombreux parents (ceux qui en ont les moyens) envoient leurs enfants dans le Privé ou font appel à des officines de soutien scolaire.

 

Vous pouvez remplacer "éducation" par "santé" ou "hôpital", vous pouvez parler de la fusion ANPE-ASSEDIC et des personnels moins nombreux et non formés à leurs nouvelles fonctions, vous pouvez parler de la même façon de l'entretien des routes (sans moyens), des gendarmes ou policiers devenus des chasseurs de PV, etc...

 

A qui profite le crime ?

 

Les privatisations successives n'ont pas eu d'effets positifs sur la population française :

- France-Télécom / Orange a supprimé des dizaines de milliers d'emplois en France ces dernières années, les suicides se sont multipliés et la qualité des services s'est nettement dégradée, comme l'assistance technique (payante désormais) ou le dépannage ;

- Renault a supprimé des dizaines de milliers d'emplois et délocalise le gros de sa production à l'étranger sans que le prix des voitures ne baisse ;

- EDF augmente régulièrement ses tarifs, bien au delà de l'inflation, et s'apprête à les augmenter encore de 11 à 15 % pour cause d'obligation de vente d'électricité nucléaire à ses "concurrents" qui ne produisent pas mais vous la revendrons (moyennant bénéfice) ; parallèelement, l'Autorité de Régulation de l'Electricité accuse EDF de ne pas avoir entretenu son réseau de distribution

- etc...

 

Il en sera de même pour La Poste (Fermetures d'agences, zones non desservies, tarifs différents selon les territoires,...), pour le secteur de la Santé, une fois que notre système actuel sera démembré, ou pour la SNCF, ui ferme déjà allègrement gares de passagers et lignes de frêt.

 

Les seuls qui profitent des privatisations sont les actionnaires.

 

Comme on le voit, ses privatisations (complètes ou partielles) ont entrainé des suppressions de postes par milliers et des augmentations de tarifs pour les usagers consommateurs, soit directement (prix) soit indirectement (abonnements, dépannage et assistance, ...).

 

Des chiffres d'affaire en hausse + des investissements en chute + une masse salariale réduite = une flambée des bénéfices.

 

La France et son TGV, la France et son Minitel, la France et sa Sécu, la France et ses hôpitaux de pointe, La France et sa Sorbonne, la France et ses maternelles, la France et son Louvre, ... autant de références pour les étrangers qui donnaient une image dynamique et accueillante de notre pays. Autant de références dues uniquement au service public.

 

La casse des services publics, depuis vingt ans, n'a produit qu'une dégradation des services rendus aux citoyens avec une hausse des tarifs et une baisse des effectifs de ces entreprises.

 

Un service Public fort, c'est la garantie d'un service de qualité à un prix modéré, accessible partout sur le territoire.

 

Un service privatisé, c'est la garantie d'une recherche de profits immédiats et importants de la part des actionnaires, au détriment de la qualité du service, de l'emploi et de l'égalité d'accès des citoyens à ce service.

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