Le mouvement social se qualifie pour la lutte finale
Beaucoup de commentateurs ont noté la coïncidence entre la réception à l'Elysée du gréviste Henry et le silence du gouvernement sur un mouvement social très largement soutenu par la population et qui a réuni, excusez du peu, près de deux millions de personnes dans les rues.
Cette coîncidence n'est pas due au hasard.
Les mauvaises langues y verront un bras d'honneur du nanoprésident au peuple français. Peut-être pourrait-on y voir l'intérêt qu'il porte aux seuls problèmes des millionnaires ?
23 millionnaires en grève, même si certains sont noirs, voilà qui suscite l'intérêt du chef de la bande du Fouquet's !
Que le petit peuple grogne et s'inquiète de ne plus avoir de quoi vivre demain ? Quelle importance ! Il habite Neuilly, pas Saint Denis, La Madeleine ou Saint André de l'Eure !...
Il n'y a pas à être surpris des réactions de cadres de l'UMP minimisant la réussite de cette journée de mobilisation ni des commentaires haineux lus ici ou là sur le net ou dans la presse par des militants UMP ou FN. La mauvaise foi ou le déni de réalité sont des phénomènes courants chez ces gens là.
Car la réalité est crue, visible, palpable. La population française est très largement opposée à un report de l'âge de départ en retraite et à un allongement de la durée de cotisation.
Près de deux millions de manifestants en France hier, 10 000 sur Evreux, 66 % des français opposés à la réforme, 58 % prêts à descendre dans la rue, pas un coup de klaxon ou mouvement d'humeur chez les automobilistes bloqués par les manifestants, parfois pendant près d'une heure,... tout converge dans un même sens.
La pression monte, la contestation devient de plus en plus visible !
Sur Evreux, par exemple, nous sommes passés de 3 000 manifestants le 23 mars à 5 000 manifestants le 27 mai pour terminer à 10 000 ce 24 juin. Une évolution qu'on retrouve partout en France. Et ce, malgré l'absence de FO dans les cortèges !
Les grandes orientations gouvernementales sur la réforme seront discutées à l'automne au Parlement.
Le mouvement social a donc encore bien le temps de monter encore plus en pression pour mettre cette droite en déroute et imposer d'autres choix, des choix qui obligeront les revenus du capital à participer à une juste hauteur au financement des caisses de solidarité.
L'été arrive et la France risque de s'ensommeiller.
Les communistes vont profiter de la période pour poursuivre leur travail d'information et de sensiblisation des travailleurs aux causes profondes de cette crise du capitalisme et aux raisons de la remise en cause des mécanismes de solidarité que sont la retraite, la Sécu ou les services publics.
Un travail éminemment politique qui nécessite des moyens humains et financiers.
N'hésitez pas à contribuer à cet effort, avec vos cerveaux, vos bras ou financièrement !