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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Le retour officiel de la Rigueur : suppressions de postes et baisse des aides aux citoyens

Solidaire

Le grand mot est lâché ! Fillon admet enfin que sa politique est une politique de rigueur.

 

Christine Lagarde, ministre des économies, avait fait rire (jaune) avec son concept de ri-lance, accouplement des concepts opposés de rigueur et de relance. Il a fallu attendre un voyage au Japon pour que le gouvernement, par le biais de son premier ministre, reconnaisse enfin que sa politique économique n'est rien d'autre qu'un plan de rigueur.

 

En lachant le mot, Fillon a certainement avoué ce qu'il n'aurait pas dû ; un effet du décalage horaire ?

Pour se rattraper, le voilà qui tente d'adoucir le thème en affirmant que cette rigueur ne concerne que les "investissements" de l'Etat. Une pirouette qui cache mal la réalité.

 

Car, la rigueur de la droite, c'est d'abord des coupes claires dans les effectifs de la fonction publique et des réductions financières importantes pour les programmes sociaux, les ministères et les collectivités locales.

 

Emplois publics supprimés = baisse de qualité des services publics et moins d'emplois pour nos jeunes

 

Côté effectifs publics, la purge continue dans tous les ministères : intérieur, éducation, environnement, agriculture, travail,...

 

Comment l'état peut-il affirmer que les services publics vont continuer à offrir la même qualité de services alors que les effectifs baissent ?

 

Ainsi, après une baisse de 5 000 postes dans la police nationale ces dernières années, ce sont 3 000 à 5 000 postes supplémentaires qui devraient disparaître d'ici 2013. Pour la gendarmerie, la baisse représentera 3 500 postes.

Commissariats et gendarmeries n'ont pas fini de fermer, notamment dans les petites villes et les zones rurales !

 

Dans l'éducation, la purge continue.

Alors que des dizaines de milliers de postes ont été d'ores et déjà supprmés, ce sont 16 000 postes supplémentaires qui disparaitront dans l'éducation l'an prochain. Le premier secteur touché sera l'école primaire où le nombre de postes de professeurs des écoles mis au recrutement chute de moitié : seuls 11 000 postes seront à pourvoir dans le primaire en 2011 contre 15.600 en 2009, 18.600 en 2008 et environ 22.000 postes en 2007 !

De nouvelles fermetures de classes et d'écoles en perspective !

 

Pour l'agriculture, ce sont 650 emplois qui seront supprimés en 2011.

 

Au final, Sarkozy et son gouvernement se vantent de la suppression de 31.400 équivalents temps plein (ETP) en 2011, 32.800 ETP en 2012 et 33.000 ETP en 2013. Au total, 100 000 emplois de fonctionnaires vont disparaître en trois ans.

 

Cela représente une garantie de dégradation importante de la qualité des services publics et la garantie de voir disparaître ces services dans nos petites communes (gendarmeries, écoles, trésoreries, hôpitaux, ...) comme cela a déjà été le cas depuis 20 ans et comme on l'a vu récemment avec les fermetures de tribunaux ou de bureaux de Poste. Cela représente également 100 000 emplois de moins sur le marché du travail alors que le chômage continue de monter.

 

Rigueur pour les jeunes, les retraités, les familles mais pas pour les plus riches

 

Cette rigueur assumée va toucher les jeunes, par le chômage, par la dégradation de l'encadrement éducatif et par la suppression du cumul Aide au Logement / demi-part sur l'impôt sur le revenu.

 

Cette rigueur va toucher les retraités, par le biais de l'APA (recalculée et difficilement finançable par des départements financièrement étouffés) et par le biais des baisses de pensions à venir (réforme des retraites).

 

Cette rigueur va toucher les familles, par les mesures déjà citées, par le chômage et par la suppression des mesures fiscales en faveur de l'emploi de personnes à domicile.

 

Mais, qu'on se rassure ! Cette rigueur ne touchera pas les quelques milliers de nantis de ce pays.

 

Quand on sait que le 1 pourcent de français les plus riches ne paie que 20 % d'impôts sur ses revenus, on se rend compte qu'il y a dans ce pays une énorme anomalie par rapport à nombre de salariés beaucoup moins riches, notamment des cadres, dont le taux d'imposition est au dessus des 20 % !

 

Ni Sarkozy, ni Woerth n'ont l'intention de toucher au bouclier fiscal ou de s'attaquer réellement à la spéculation financière. La libre circulation des capitaux va offrir encore de belles années à l'évasion fiscale.

 

Combien d'infirmières, d'enseignants ou de policiers aurait-on pu payer avec les 30 millions d'euros versés en 2009 à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal ? Près de 1 000 ?

 

Un gouvernement, un état au service du capital

 

Cette rigueur, appliquée aux travailleurs mais épargnant les plus riches, va de pair avec une collusion entre milieu de la politique et milieu des affaires.

 

Certains font mine de découvrir que la droite fréquente les mêmes milieux que la haute bourgeoisie.

 

Si l'UMP fait parfois de bons scores dans des quartiers ouvriers, on n'a jamais vu le PCF, même à sa meilleure époque, faire de bons scores à Neuilly ou dans le seizième arrondissement de Paris ! C'est que le réflexe de classe est clair dans les milieux bourgeois !

 

Politiciens de droite et grands patrons ont grandi ensemble, fréquentés les mêmes écoles, les mêmes églises et habitent les mêmes communes.

 

La droite est la branche politique de la bourgeoisie. Elle est là pour défendre ses intérêts. C'est pour cela qu'elle bénéficie de financements importants de ce milieu là.

 

Le système politique et les choix gouvernementaux sont aussi là pour servir les intérêts de la bourgeoisie, du capitalisme. En ce sens, la constitution européenne, notamment le Traité de Lisbonne (ratifié par les parlementaires de droite et certains socialistes), institue le libéralisme en dogme fondateur de l'Europe.

La France n'est plus qu'une entité administrative qui retranscrit en droit français les politiques libérales décidées par l'Europe.

 

Les politiques actuelles, qu'il s'agisse de la rigueur ou de la réforme des retraites, ne sont pas des conséquences logiques d'une crise à laquelle on ne peut rien. Il s'agit de choix volontaires basés sur des objectifs politiques en faveur des classes dirigeantes.

 

D'autres choix sont possibles. Des choix en faveur du plus grand nombre, pour une meilleure répartition des richesses, pour défendre l'emploi et les services publics, contre le dumping social et les délocalisations, pour un meilleur contrôle du peuple sur les décisions économiques et politiques qui le concernent.

 

Ces politiques ne seront mises en place que par si le peuple français se mobilise.

 

Rendez-vous le 7 septembre dans la grève et dans la rue, le 6 septembre dans l'Education.

Une date à retenir pour dénoncer les réformes antisociales et refuser cette collusion entre l'état et les marchés financiers.

 

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