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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale !

Solidaire

Encore une étude choc qui démonte la réalité de la crise mondiale et le caractère purement inhumain et égoïste du capitalisme !

Ce n'est pas la première fois et ce n'est malheureusement pas la dernière fois que des chiffres et des études démontrent toute l'injustice d'un système économique, le système capitaliste, qui met la pression sur les populations, sur ceux qui vivent de leur travail, pour premettre l'enrichissement d'une minorité, une élite riche et protégée.

L'étude publiée par l'ONG Oxfam ne tombe pas par hasard. Elle arrive la veille de l'ouverture du Forum économique mondial de Davos, un forum qui reçoit sur sélection par l'argent (114 000 € le ticket d'entrée aux différentes réunions) les grands patrons, les grands banquiers et les personnailtés du "monde des affaires" dans cette luxueuse station de ski suisse. Objectif de l'étude : ouvrir les yeux de l'opinion public sur les vrais enjeux économiques de monde et sur les responsabilités au sommet de l'économie.

L'ONG a ainsi publié une information choc : les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population, soit 3,5 milliards de personnes.

Peut-on continuer d'affirmer, comme des perroquets, que ces 85 personnes ont "mérité" leur fortune, que c'est le "fruit de leur travail" ? En quoi 85 personnes valent-elles mieux que 3,5 milliards d'autres ? Cette richesse accumulée n'est-elle pas finalement le fruit de l'appauvrissement de milliards d'autres, le résultat de la spoliation par quelques uns des richesses qui pourraient permettre le développement de l'Humanité ? A quoi sert d'accumuler des milliards d'euros dans les mains de quelques uns quand c'est la survie même de l'Humanité qui est en jeu au travers de la lutte contre les dérèglements climatiques, la faim et la misère, l'appauvrissement des ressources en eau ?

Le rapport de l'ONG de lutte "contre les injustices et la pauvreté" va même plus loin en montrant que, au delà du discours sur la crise et la fatalité qu'il y aurait, ici comme ailleurs, à faire "des efforts", les inégalités économiques se sont creusées rapidement dans la plupart des pays depuis le début de la crise.

Ainsi, près de la moitié des richesses mondiales sont aujourd'hui détenues par 1% de la population.

La crise, qui sert à justifier de nouvelles déréglementations sociales, de nouveaux plans sociaux et des coupes dans les dépenses publiques, elle n'empêche pas les plus riches de poursuivre leur enrichissement ! Ce discours fataliste est même volontairement cultivé pour démobiliser les populations, convaincre les travailleurs qu'ils doivent s'attendre à vivre toujours plus durement. C'est le cas du discours sur le "coût du travail" qui veut amener les salariés à accepter leur élimination de l'entreprise comme une bonne chose pour la société.

Augmentation de la part de revenus des plus riches dans 24 pays sur 26

Cette même proportion prise à l'échelle d'un pays fait dire à Oxfam que les 1% les plus riches ont augmenté leur part de revenu dans 24 des 26 pays pour lesquels des données sont disponibles entre 1980 et 2012.

En Chine, au Portugal et aux États-Unis, les 1% les plus riches ont plus que doublé leur part de revenus depuis 1980 ! Même dans les pays réputés plus égalitaires comme la Suède et la Norvège, la part de revenus allant aux 1% les plus riches a augmenté de plus de 50%.

Déréglementation et austérité

Pour expliquer ce creusement des inégalités, l'ONG pointe la dérèglementation financière, les systèmes fiscaux biaisés, l'évasion fiscale, mais également les mesures d'austérité, les politiques défavorables aux femmes et la confiscation des recettes issues du pétrole et de l'extraction minière. Le rapport indique : "Sans une véritable action pour réduire ces inégalités, les privilèges et les désavantages se transmettront de génération en génération, comme sous l'Ancien régime. Nous vivrons alors dans un monde où l'égalité des chances ne sera plus qu'un mirage."

N'est-ce finalement pas là l'objectif recherché ? Permettre aux élites riches de cette planète de s'autoreproduire ?

Nous avons effectivement, comme sous l'Ancien Régime d'avant 1789, une forme d'aristocratie capitaliste qui accumule des richesses, qui contrôle les leviers principaux de l'économie mondiale via des banques, des fonds d'investissement, des grandes multinationales, et qui cherche à transmettre à ses enfants ses richesses et ce pouvoir.

C'est le cas en France avec des familles comme les Bettencourt, les Wendel, les Peugeot, dont les fortunes se sont faites il y a des décennies et où les descendants ne font que faire fructifier les affaires !

Ainsi, rien que sur 2013, ce sont 43 milliards d'euros qui ont été soustraits aux entreprises françaises du CAC40 pour être distribués aux actionnaires !

Cet argent ne servira pas à moderniser ces entreprises, ni même à financer des programmes de recherche ! Cet argent servira encore moins à créer de l'emploi ou à améliorer les conditions de travail ou les salaires des salariés de ces entreprises ! Cet argent ne servira pas non plus à la société française, au travers de financement de projets d'intérêt collectif, de programmes sociaux, environnementaux ou même d'investissements dans la recherche publique, dans la santé ou ailleurs !

Ces 43 milliards partiront dans leur grande majorité vers les comptes en banque de quelques centaines de gros actionnaires qui augmenteront ainsi leurs richesses au détriment du reste de la société.

Ce que les travailleurs avaient réussi à arracher aux capitalistes par des décennies de luttes sociales et politiques, le libéralisme et l'argument de la crise ont permis d'en reprendre une grande part.

Tout est question de rapport de force entre, d'un côté, l'immense majorité de la population, travailleurs salariés et indépendants, et, d'un autre côté, une infime minorité d'aristocrates du capitalisme et leur petite cour de mercenaires, dans l'encadrement et la politique.

L'étude d'Oxfam vient, finalement, appuyer les idées de Karl Marx sur la lutte des classes et sur la confiscation de la plus-value, fruit du travail, par le capital.

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