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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Retraites : face à l'arrogance de la droite, montrons la force du nombre !

Solidaire

A peine le Conseil Constitutionnel a t-il validé le texte de loi sur la réforme des retraites que Sarkozy s'empresse de le faire passer au Journal Officiel. Croit-il que cela suffira pour que les français acceptent cette réforme et tournent la page ?

Les millions de français qui croient sincèrement vivre en démocratie doivent considérer Nicolas Sarkozy et son clan comme de vilains despotes. C'est plutôt l'ivresse du pouvoir qui pousse ces représentants de la bourgeoisie arriviste à se lâcher et à réformer comme bon leur semble, sans souci de la population et de son avis. Cette réforme des retraites montre bien les limites du système politique actuel avec un président monarque, un gouvernement fantôme et une assemblée soumise.

Quelle légitimité a la droite pour réformer les retraites ?

Sarkozy a trahi son engagement de 2007 devant le peuple français de ne pas toucher aux retraites.

Lors de sa campagne présidentielle, Sarkozy avait clairement annoncé qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans. Une promesse qui, comme toutes les promesses, n'engage que ceux qui les écoutent mais, tout de même, une trahison d'un engagement devant le peuple souverain. Et le peuple souverain n'a aucun recours !

Par la suite, l'éveil de l'opinion publique à la réalité du pouvoir sarkzyste s'est fait. Entre les nombreux cadeaux aux plus riches, les déclarations vides en faveur des salariés licenciés (Arcelor, Molex), la chasse aux étrangers et le tombereau d'argent public déversé dans la finance, les français ont compris que ce gouvernement ne servirait que les intérêts d'une élite financière et enfoncerait dans la misère le reste de la population pour y arriver.

La majorité parlementaire UMP - Nouveau Centre a perdu la légitimité des urnes depuis deux ans.

Les élections européennes de 2009 puis les élections régionales de 2010 ont été des camouflets pour la "majorité" UMP - Nouveau Centre : moins de 28 % aux Européennes (27 % dans l'Eure) et 26 % aux Régionales (28 % dans l'Eure).

Les élections partielles (cantonales, municipales,...) confirment cette chute. Ainsi en est-il du siège symbolique de député de la xème circonscription des Yvelines, ancien siège de la très catholique Christine Boutin, qui a basculé à gauche en juillet 2010, une première historique !

Une réforme menée à la hussarde, sans concertation ni débat

Pour une réforme de telle importance, puisqu'elle aura un impact sur la vie entière des citoyens de ce pays, il aurait fallu se donner du temps et mener une réelle concertation. A l'inverse, les débats ont été monopolisés par le gouvernement, sans respect des partenaires sociaux (les syndicats). Le Parlement a été censuré par la coupure brutale des débats décidée par la majorité UMP à l'Assemblée nationale. En clair, tout a été décidé par le gouvernement et Sarkozy avec l'aide de quelques technocrates de leurs cabinets. A aucun moment un débat contradictoire n'a eu lieu sur les solutions alternatives au projet gouvernemental.

Cette réforme vitale aura donc été menée tambour battant en deux mois de temps : du 7 septembre (présentation au Parlement) au 9 novembre (publication au Journal Officiel) ! Deux mois, c'est ce que vaut l'avenir de 40 millions de salariés !

La droite crache à la figure de l'opinion publique et de la rue

Depuis l'annonce des grandes lignes de cette réforme, au printemps, le débat a néanmoins grandi dans l'opinion publique, auprès des salariés puis des jeunes.

De manifestations en journées d'action, ce sont rapidement 70 % des français qui se sont dit hostiles à cette réforme et près de 3,5 millions de salariés ont manifesté en France pour exprimer leur opposition à cette réforme. Au plus fort du mouvement, lors du blocage des dépôts de carburants, 60 % des français étaient du côté des grévistes et des manifestants. Encore samedi, 1,2 million de personnes ont exprimé leur rejet de cette réforme dans la rue malgré le vote de la loi.

La droite et le gouvernement ont donc fait le choix du passage en force contre le peuple français, comme lors de la ratification du traité de Lisbonne, et contre les partenaires sociaux, l'opposition et le Parlement.

Sarkozy et sa majorité auront donc été élus sur un mensonge et agissent sans aucune légitimité populaire, ni dans les urnes, ni dans l'opinion publique. Leur action ne vise qu'un objectif : casser les avantages sociaux pour renforcer le pouvoir et les richesses de l'oligarchie capitaliste.

Drôle de démocratie que ce régime où un gouvernement illégitime impose contre l'avis de son peuple des réformes qui ne servent que les intérêts d'une minorité proche du pouvoir !

En Amérique du Sud, on parle de république bananière. En absence de bananes, quel nom trouver à la France de 2010 ? La France rolexière ?...

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