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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Sarkozy ou la justice en accusation

Solidaire

Sarkozy rime avec Berlusconi.

La présomption d'innocence est une chose importante en démocratie et en justice. Malheureusement, elle ne bénéficie pas à tous et il est courant d'entendre citer des noms, dans des affaires de délinquane "ordinaire", bien avant que justice soit rendu.

Il est par contre tout à fait habituel qu'une personne mise en accusation dans une affaire se retrouve en garde-à-vue, c'est-à-dire isolée de ses proches et de ses potentiels complices, mise sous surveillance pour éviter une éventuelle fuite de l'accusé.

Y-a t-il donc quelque chose d'anormal à voir Nicolas Sarkozy mis en examen et retenu en garde-à-vue dans un dossier où les accusations sont quand même forte à l'égard d'une personnalité qui exerçait alors le mandat suprême, celui de Président de la République ?

Pour nous, non. Un ancien Président doit répondre aux accusations qui sont portées contre lui comme n'importe quel citoyen.

Avec les mêmes droits et les mêmes contraintes, le citoyen Nicolas Sarkozy doit paraître devant une justice qui devra être équitable. Si cela nécessite une garde-à-vue, chose assez courante finalement, et bien que Nicolas Sarkozy aille en garde-à-vue !

Alors pourquoi tout ce ramdam ?

La fébrilité de Sarkozy et de ses proches les entrainent dans une stratégie qui fait penser à celle de Berlusconi et de la droite italienne dans les années 90 : toute accusation portée contre le leader de droite est une machination causée par des juges qualifiés de "gauchistes".

On en est là aussi dans le dossier Sarkozy, sur le volet Bettencourt : Sarkozy et ses proches ne mettent-ils pas en avant l'appartenance au Syndicat de la Magistrature, syndicat qualifié de "gauche", de l'une des deux juges en charge du dossier ?

Que n'entend-on pas l'UMP dénoncer les juges de droite qui sont amenés régulièrement ces dernières années à juger des dossiers où des syndiqués CGT sont mis en accusation par leur patron ou la Préfecture, lors de mouvements sociaux ?

Y-aurait-il une justice de droite, seule habilitée à juger les cadres de la droite ?

Déjà particulièrement engagée dans une stratégie de destruction de l'héritage républicain issu de la Résistance, l'UMP s'attaque aux juges, donc à la justice, après avoir attaqué les enseignants, donc l'Education nationale, les syndicats, donc le dialogue social, les fonctionnaires, donc les services publics,... La liste s'allonge sans fin.

L'affairisme en politique, qui découle d'une société où l'argent est devenu la référence, amène certains à accuser à tort et à travers pour créer de la diversion, quitte à sombrer dans un populisme qui fait le lit du Front national.

Karachi, Bigmalyon, Bettencourt,... Plutôt qu'accuser la justice à chaque fois que sort un dossier qui le met en cause, Nicolas Sarkozy ferait mieux d'apporter des arguments et des preuves pour se disculper.

L'exemple de Berlusconi prouve malheureusement qu'un politicien affairiste peut se jouer de la justice durant des décennies et se servir de sa position d'inculpé pour s'attirer la sympathie d'une partie des électeurs. C'est peut être ce Berlusconi que singe Sarkozy ?

L'exemple de Berlusconi montre aussi que ce petit jeu d'accusé jouant à la victime finit par se retourner contre son auteur. La chute actuelle de Berlusconi dans l'affaire Ruby et ses amis politiques qui lui tournent le dos devrait faire réfléchir Nicolas Sarkozy sur le bienfondé de sa stratégie actuelle.

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