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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Une illustration de la lutte des classes : l'explosion des inégalités sociales

Solidaire

Personne aujourd'hui ne conteste les dérives du capitalisme qui ont mené à la crise financières de fin 2008 : course au profit maximum, montages financiers douteux, explosion de l'endettement de ménages pauvres, primes et bonus mirobolants,... A tel point que même d'ardents défenseurs du libéralisme comme Obama ou Sarkozy parlaient de moraliser le capitalisme.

 

L'étude publiée ce matin par l'INSEE montre bien que les choix financiers des entreprises et des banques ne sont pas isolés mais qu'ils accompagnent un mouvement général de redistribution des richesses au profit des classes aisées. Une redistribution des richesses accompagnée par les responsables politiques partout en Europe.

 

Que nous disent ces chiffres ?

 

L'étude de l'INSEE montre que 13,4 % de la population française soit 8 millions de personnes vit aujourd'hui sous le seuil de pauvreté (908 € par mois), un chiffre qui repart à la hausse depuis quelques années.

 

Cette étude montre également qu'en haut de la pyramide sociale, les hauts salaires ont connu une importante croissance, très largement au dessus de l'inflation et très largement au dessus de la moyenne des salaires. Autour de 20 % de hausse des salaires entre 2004 et 2007.

 

Encore plus haut dans l'échelle sociale, les très hauts cadres (notamment les grands patrons), qui ne représentent que 0,01 % des salaires, ont connu une croissance de leurs revenus de + 40 %sur la même période !

 

C'est ainsi qu'en France en 2007, 1% de la population correspondant aux personnes à très hauts revenus percevaient 5,5% des revenus d'activité, 32% des revenus du patrimoine et 48% des revenus exceptionnels déclarés (plus-values, levées d'options). 70% de ces personnes aisés ont ainsi gagné plus de 500.000 euros par an et 28% plus de 100.000 euros annuels entre 2004 et 2007.

 

Si le "tout en haut" représente 1 % de la population, le "tout en bas" représente 13,4 % de la population. Avec moins de 908 € par mois, on y trouve des familles monoparentales, des chômeurs et des familles immigrées.

 

Autre réalité qui apparait dans cette étude : les riches ne sont imposés qu'à hauteur de 20 % de leurs richesses !

Gràce aux niches fiscales, au bouclier fiscal, aux exonérations et placements, celui qui a énormément d'argent peu payer moins d'impôts proportionnellement à ses revenus qu'un simple salarié !

 

Première remarque : seul le pouvoir d'achat des hauts salaires monte

 

On nous fait de beaux calculs tous les ans pour expliquer aux salariés ce qu'ils ne constatent pas dans les faits : leur pouvoir d'achat monte tous les ans !

 

Sauf que le calcul effectué prend en compte tous les salaires donc ces très hauts salaires !

 

Ainsi, le salaire moyen français est de 1 760 € par mois alors que le salaire médian n'est que de 1 510 € par mois.

Comme son nom l'indique, le salaire moyen c'est la somme de tous les salaires divisée par le nombre de salaires.

Le salaire médian, lui, c'est le "salaire du milieu" : 50 % des salariés sont au dessus, 50 % sont au dessous. C'est une image un peu plus fidèle de ce que gagnent les français car les très très hauts salaires tirent la moyenne vers le haut.

 

Deuxième remarque : la crise permet de cacher une redistribution des richesses

 

Depuis des années, les gouvernements successifs nous expliquent que c'est la crise et que le budget de l'Etat doit faire des économies en diminuant le nombre de fonctionnaires, en bloquant leurs salaires et en diminuant la qualité des services publics. Dans le privé, même topo : la concurrence, la crise obligent à diminuer la masse salariale, à délocaliser.

 

Autant l'effondrement financier de 2008-2009 que cette étude montrent que l'argent existe mais qu'il s'accumule de plus en plus dans le haut de l'échelle sociale et que la mondialisation capitaliste a pour but de briser les barrières douanières et sociales qui freinent cette concentration vers le haut.

 

Ce phénomène d'accumulation capitaliste n'est pas nouveau. C'est celui que décrivait Karl Marx à la fin du XIXème siècle.

Il n'y a donc pas crise ou dérive du capitalisme mais simplement une évolution logique de ce système qui tient compte de l'évolution économique générale et des rapports de force dans la société. Les travailleurs d'aujourd'hui, salariés, paysans ou artisans, sont en situation de faiblesse et subissent des pressions et des ponctions qu'ils ne connaissaient pas il y a 20 ou 30 ans quand les classes possédantes craignaient syndicats, partis communistes et pays de l'est.

 

La lutte des classes existe toujours. Seulement, à l'heure actuelle, seules les classes supérieures la mènent !


Une meilleure coordination des luttes, en France et dans le Monde, et un renforcement des forces communistes constituent les éléments majeurs de la reconstitution d'un Front Populaire capable de s'opposer au pillage de nos richesses par cette minorité de nantis.

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