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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Vagues antilibérales à travers le monde

Solidaire

Si les Indignados espagnols font parfois l'actualité, c'est encore dans les pays musulmans, en Amérique du Sud ou en Europe que les peuples mettent en échec les politiques libérales et leurs droites nationales.

Ils occupent toujours les grandes places des principales villes d'Espagne, les Indignados. Les indignés espagnols sont toujours présents, aussi nombreux, même si les médias français n'en parlent plus. Faudrait pas donner des idées à une jeunesse française exaspérée comme le reste de la société par un pouvoir sarkozyste au service exclusif d'une minorité de privilégiés, en colère face au chômage, à la dégradation du système éducatif et au recul de l'âge de départ en retraite. La popularité de Sarkozy, toujours dans le caniveau, montre bien le rejet de sa politique et de sa personnalité même, par une grande partie du peuple français.

La logique des indignés espagnols est avant tout celle de l'exaspération et de la colère. Elle cherche encore une expression politique progressiste. La déroute du parti socialiste espagnol au pouvoir lors des élections municipales et régionales il y a quinze jours s'est traduite par une montée de la droite. Par absence d'une perspective à gauche même si Izquierda Unida, l'alliance électorale comprenant les communistes, a connu une petite poussée.

Mais les espagnols ne sont pas les premiers et sont loins d'être les seuls à mettre en échec leurs pouvoirs politiques respectifs.

Ailleurs en Europe, sous des formes différentes, la bataille continue.

Au Portugal, après des élections qui ont, là aussi, aboutit à l'effondrement du parti socialiste au pouvoir, une journée de grève nationale est convoquée pour le mercredi 15 juin. Les communistes, 8 % des voix et 16 députés, seront de la partie.

En Italie, trois référendums ont mis en échec Berlusconi ce week-end.

Les médias ne parlent que de celui qui le place en position délicate face à la justice mais le plus important était le référendum d'initiative populaire contre la privatisation de l'eau. Avec 500 000 signatures, c'est le peuple qui a imposé ce référendum contre le gouvernement de droite. Et 95 % des électeurs italiens ont approuvé la proposition du référendum de conserver dans le giron public les services de l'eau. Une victoire contre le libéralisme confortée par une participation de 57 % qui valide le vote (seuil à 50 %). Déjà les municipales, il y a quelques semaines, avaient mis en déroute la droite de Silvio Berlusconi.

En Slovénie, un autre référendum a mis en échec le gouvernement de centre - "gôche" qui souhaitait repousser l'âge de départ en retraite de 65 à 67 ans à la demande de l'Union européenne et du FMI. 72 % des slovènes ont dit Non !

Le pays, autrefois région prospère de l'ex-Yougoslavie, connait une flambée du chômage depuis 2008 qui touche 8,2 % de la population active désormais. La bataille populaire continue contre les politiques d'austérité mises en place par le pouvoir.

Plus au nord, ce sont les tchèques qui se mobilisent pour les mêmes raisons. Ils étaient 50 000 dans les rues de Prague il y a quelques semaines.

Un peu partout dans les pays arabes et en Afrique, les peuples se mobilisent contre leurs pouvoirs politiques.

Si on parle beaucoup de la Syrie, pays honni par nos régimes, les peuples se battent encore au Yémen ou à Bahreïn, avec des morts qui s'accumulent. Plus calmement, c'est aussi le Maroc ou le Burkina-Faso qui connaissent des mobilisations de la jeunesse et des salariés pour faire tomber ou évoluer leurs régimes politiques et économiques.

En Amérique du Sud, l'un des derniers bastions de la droite pro-Washington vient de tomber. Le Pérou vient de chosiir l'ancien militaire Ollanta Humala, candidat de gauche, comme président de la République. Un changement que n'avait pas connu le pays depuis trente ans et qu'ont combattu, outre la droite et l'extrême-droite, les milieux patronaux et des narcotrafiquants ainsi que les médias et les Etats-Unis. C'est que ce dernier ne peut plus compter que sur la narco-république de Colombie comme allié dans la Région ! Humala souhaite abaisser de 12 à 8 heures la durée journalière du travail et augmenter fortement le salaire minimum, de quoi faire râler le patronat péruvien et les nombreuses boîtes américaines présentes au Pérou.

En Europe, notons également les puissants scores des communistes à Chypre, île dont président est communiste (il faut le savoir !), et en Moldavie, république entre la Roumanie et l'Ukraine.

A Chypre, les communistes progressent de 1,36 % des voix à 32,67 % et ont 16 sièges sur 52. Avec leurs alliés démocrates de centre-gauche du DIKO (15,76 % et 9 députés), ils sont majoritaires au Parlement.

En Moldavie, le Parti communiste (PCRM) vient de remporter la capitale Chisinau et la troisième ville du pays lors des élections municipales. Il totalise un score de 34,6 % nationalement.

On pourrait parler des mobilisations dans d'autres pays, y compris dans des temples du libéralisme comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

Face à un capitalisme qui plonge le monde dans la misère et la crise mais continue de vouloir concentrer les richesses dans les mains d'une minorité, les peuples du monde se mobilisent un peu partout, à leurs façons, pour changer la donne.

En France, après le mouvement contre les retraites, c'est la page électorale des cantonales qui a montré, surtout par l'abstention, l'exaspération ou le rejet de l'offre politique par la population.

Transformer cette colère en projet politique et en dynamique, c'est le but des communistes et de leur offre d'un Front de Gauche ouvert. Comme en Italie, en Grèce ou au Pérou, le rejet des politiques d'austérité et de casse des services publics doit trouver une ouverture, un support. Le contraire, ce serait laisser la porte ouverte à plus de libéralisme et à une dégradation encore plus grande de no conditions de vie.

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