La véritable origine de la PÉNURIE médicale
Un article de la CGT Dieppe datant, à l'origine, de 2010 et que nous avons très superficiellement modifié et enrichi.
Solidaire
--------------------------------------------------------------------------------
La véritable origine de la PÉNURIE médicale
LES MÉDIAS SE FONT RÉGULIÈREMENT L'ÉCHO DES DIFFICULTÉS QU'ONT LES COMMUNES À REMPLACER DES MÉDECINS QUI PARTENT EN RETRAITE:
Et on nous raconte que la raison en serait de la "mauvaise volonté des jeunes", qui seraient "avides d'argent", "voire paresseux" ("ils voudraient des RTT", "travailler à temps partiel pour élever les enfants", rendez-vous compte "le scandale" ! Quoi de plus normal, en vérité que de vouloir bénéficier du progrès social, non ?
Ils préféreraient "s'installer au soleil" pour "jouir indument d'une formation" qui "tout de même" leur a été "généreusement" payée par l'Etat. EN FAIT, TOUT CELA EST FAUX; C'EST DE LA PROPAGANDE MENSONGÈRE !
La raison fondamentale de cette situation est la conséquence des politiques de santé successives, toutes entières tournées vers le chiffre, la rentabilité, l'argent, et absolument pas vers l'intérêt des malades.
Les annonces qui nous sont faites actuellement, confirment l'aggravation de cette politique, marquée par la baisse des remboursements et la réduction des prestations. Une nouvelle fois ce sont les salariés et les malades qui vont payer.
AUJOURD'HUI, L'INÉGALITÉ D'ACCÈS AUX SOINS S'AGGRAVE, PARTOUT EN FRANCE, ET EN PARTICULIER DANS NOTRE RÉGION.
Il devient de plus en plus difficile d'avoir des rendez-vous avec même les généralistes. Les dépassement d'honoraires se multiplient. Les obligations faites aux malades par certains chirurgiens de leur verser des dessous de tables pour se faire opérer dans de bonnes conditions se multiplient, etc.
LA FRANCE FORME AUJOURD'HUI BEAUCOUP MOINS DE MÉDECINS CHAQUE ANNÉE, QU'EN 1970, ALORS QUE LA POPULATION FRANÇAISE A AUGMENTÉ DE 10 MILLIONS ET QUE L'ON VIT, PARAÎT-IL, PLUS VIEUX !
En 1970 on formait 8 500 médecins par an ! A cause du renforcement drastique des numérus-clausus, à la fin de la 1ere année de l'université, ce chiffre s'est effondré, au point qu'on ne formait que 3 500 médecins en 2000. Depuis le numérus clausus a été progressivement relevé pour atteindre, permettant la formation de 5 000 médecins par an, mais comme il faut de 8 à 15 ans pour former un médecin, le manque de praticiens devrait s'aggraver d'ici 2025.
S'ajoute à cela que de 1988 à 2003, pendant 15 ans, la Sécurité sociale a incité financièrement les médecins âgés de plus de 57 ans à partir à la retraite de façon anticipée, pour éviter, disait-on, "la plétore médicale !". Et oui ! Chez nos grands esprits, plus il y a de médecins, plus il y a de malades donc plus il y a de soins à rembourser ! Pour ces grands penseurs, si vous supprimez des médecins, vous réduisez les dépenses de santé car les gens ne vont plus se soigner. Un mode de pensée absolument débile mais qui a fait des dégâts.
Après que 10 663 médecins eurent bénéficié de cette mesure, la France a dû faire appel à10 000 médecins étrangers, qui font défaut aujourd'hui dans leurs pays !
CES POLITIQUES SUCCESSIVES N'ONT SERVI (NE SERVENT) QUE LES INTÉRÊTS ÉGOÏSTES DÉVELOPPÉS PAR CERTAINS SYNDICATS DE MÉDECINS LIBÉRAUX, QUI SOUHAITENT FAIRE JOUER LA LOI DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE, POUR IMPOSER L'AUGMENTATION DE LEURS HONORAIRES.
La conséquence est aujourd'hui dramatique pour assurer la pérennité du système de santé, et assurer un accès aux soins à tous. Pour avoir accès à un spécialiste, il faut attendre parfois des mois. Il y a pénurie d'ophtalmos, d'obstétriciens, d'anesthésistes, de gynécologues, etc.
Il est urgent de desserrer l'étau des numérus clausus mis en place à la fin de la 1ère année d'université, et de retrouver, et même de dépasser, le nombre de médecin formés avant 1970 chaque année (8 500), pour assurer l'avenir de la santé dans notre pays.
-------------------------------------------------------
Pour rappel, le numérus-clausus est le nombre maximum d'étudiants acceptés en deuxième année de médecine chaque année. Ainsi, si 10 000 jeunes réussissent le concours de médecine en 2015, seuls les 5 000 les mieux notés accèderont à la deuxième année. Les autres sont considérés "reçus-collés" (reçus à l'examen mais interdits de deuxième année) et pourront, soit représenter le concours l'année suivante, soit devront changer d'orientation.