L'armée comme le parlement doivent obéir sans discuter aux ordres du chef !
Le tollé médiatico-militaire autour de la démission du chef d'état-major des armées cache aussi un nouveau camouflet aux députés de la République.
Les médias ont fait grand cas de la démission historique d'un chef d'état major des armées.
Cet événement donne la mesure des méthodes de management qu'applique le nouveau président Macron envers les corps constitués en France. Mieux vaut ne pas l'ouvrir !
On avait déjà vu comment le parti du Président considère la liberté de parole chez ses parlementaires ! Depuis leur élection, les députés En Marche sont aphones : à croire qu'ils sont rentrés au Carmel, dans un ordre monastique où règne le silence et la soumission au Seigneur !
Dans le cas de l'armée, au delà du signal fort qu'envoie la démission du général Villiers et du gigantesque couac qu'elle représente dans la communication jusque là bien huilée de l'Elysée, le coup de colère de Macron contre le chef militaire de nos armées est aussi une nouvelle insulte au Parlement.
C'est en effet lui qui contrôle le budget de la Défense, et non le Président.
Les députés et sénateurs communistes, dans le communiqué qui suit, rappellent ces faits ainsi que la position communiste sur le sujet du budget militaire et l'objectif inquiétant de 2 % du budget national.
Solidaire
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Malgré les désaccords de fond existants et assumés avec Monsieur de Villiers sur la stratégie militaire de la France de sur-déploiement et de développement massif du budget des armées françaises pour correspondre aux exigences de l'OTAN, les sénatrices et sénateurs du groupe CRC ne peuvent voir dans ce départ que le résultat d'une nouvel acte d'autoritarisme du Président de la République. En effet, si ce dernier est bien effectivement le chef des armées en vertu de la Constitution, il convient de rappeler que le budget reste du ressort du Parlement et que les conditions de déploiement restent du domaine de l'état-major.
La brutalité du Président de la République affichée le 13 juillet dernier, avant même de demander des explications au principal intéressé, pose question. Ainsi, il ne serait « pas digne d'étaler certains débats sur la place publique ». La place publique en question est le Parlement,en charge du budget et interrogeant Monsieur de Villiers sur ledit budget. Faut-il comprendre qu'après avoir fait le choix de court-circuiter les parlementaires en recourant largement aux ordonnances, Monsieur Macron souhaite aujourd'hui priver le Parlement de sa mission de contrôle ou sanctionner celles et ceux qui « oseraient parler » aux parlementaires ? Comment ne pas constater une nouvelle tentative d'Emmanuel Macron pour imposer la toute puissance de l'exécutif ?
Les sénatrices et sénateurs communistes rappellent enfin leur attachement à un budget des armées correspondant aux besoins réels mais maintiennent leur position de prudence vis-à-vis d'un objectif budgétaire de 2% du PIB, imposé par l'OTAN, qui ne correspondrait pas aux besoins mais marquerait une volonté de militarisation accrue.