Mépris de classe
Les chômeurs ? Tous des fainéants !... Les pauvres ? Ils ont mérité leur situation !
Le mépris de classe dont les nantis et leurs serviteurs font preuve vis-à-vis des victimes du système est une constante. Emmanuel Macron, comme tous les produits politiques des castes privilégiées, ne peut pas être différent d'un Sarkozy par exemple.
Comme le relaie toute la presse, le Président des riches s'est donc retrouvé face à un chômeur qui lui exprimait ses difficultés à trouver un emploi. A t-il été compréhensif avec ce jeune homme ? Que nenni !
Digne d'une reine de France qui conseillait aux pauvres de manger de la brioche alors qu'ils ne trouvaient pas de pain à manger, Emmanuel Macron a répondu à ce chômeur que, plutôt que se plaindre, lui il trouverait du boulot sans problème : "Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve ! Ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler !"
En clair : "si tu trouves pas de boulot, c'est que tu cherches pas !"
Cette réaction trahit la pensée profonde d'Emmanuel Macron et de la petite minorité de nantis qui possède la France et ses médias : le boulot, il y en a, donc les chômeurs sont des fainéants !
Dans le cas présent, le chômeur est à la recherche d'un emploi dans un autre secteur que l'hôtellerie-restauration, en rapport avec son expérience professionnelle ; mais, ça, Macron comme les bourgeois bien nourris et bien pensants, s'en foutent complètement !
En général, que ces emplois disponibles soient sous-payés ou qu'ils nécessitent de hautes qualifications, qu'ils soient dans des endroits difficilement accessibles pour des chômeurs sans moyens de transport, à des horaires qui ne correspondent pas aux nécessités familiales des chômeurs avec enfants, ou à l'autre bout de la France, toute cela n'entre pas en ligne de compte dans l'esprit des inhumains qui nous gouvernent !
L'inhumanité de ces gens-là s'exprime aussi par le regard purement comptable qu'ils portent à la santé des Français, aux conditions d'accueil de nos anciens dans les maisons de retraite ou aux conditions d'accès de nos enfants aux études !
Leur sentiment de supériorité et d'impunité est tellement grand qu'ils attaquent frontalement l'éducation nationale cette fois-ci : 1 800 suppressions de postes dans l'enseignement secondaire alors que les effectifs sont attendus à la hausse ? Si ce n'est pas l'expression d'un mépris pour les millions de jeunes qui fréquentent l'enseignement public, de quoi s'agit-il ?
Il est vrai que dans ces milieux sociaux aisés, pas besoin de chercher du travail ! Si on ne vit pas de ses rentes de pères en fils, on hérite un poste dans l'entreprise familiale ou on bénéficie des "meilleures" écoles privées de France… ou d'ailleurs !
Dans ces milieux sociaux aisés, on ne fréquente pas l'hôpital public mais des cliniques privées haut de gamme !
Et les enfants des classes aisées ne vont pas dans les écoles publiques des centres-villes, encore moins dans celles des quartiers populaires, mais bien souvent dans des écoles privées chics et chères.
Alors, pensez-bien ! Que leur importent les problèmes des petites gens, des "sans dent" ?
En 1789, le peuple de France a fini par jeter aux orties d'ancien Régime et ceux qui en profitaient.
A quand une remise en cause de ce capitalisme qui laisse une petite minorité s'enrichir sur le dos du peuple, qui monopolise le pouvoir économique comme politique, et qui a créé une économie qui tue petit à petit la planète ?