Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Conseil départemental : la Droite censure Andrée OGER

Solidaire

Le groupe des élus Communistes, Écologistes et Citoyens du Conseil départemental de l’Eure s’est adressé au Préfet et au Président de l’Assemblée, après que ce dernier ait coupé le micro à Andrée Oger, Conseillère départementale communiste, à la plénière du 7 décembre 2020 (voir le texte ci-dessous).
Cette censure, cet autoritarisme sont inacceptables !
Ils sont malheureusement logiques tant la dérive politique des Républicains est manifeste ces dernières années, avec des positions qui frôlent parfois celles de l'extrême-droite et des élus qui, d'ailleurs, finissent par rejoindre le mouvement lepéniste. Ils sont également logiques dans ce département avec une droite euroise dont on connaît les accointances avec le parti macronien, LREM, par le biais de responsables comme Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu ou, dans le département voisin, Edouard Philippe.
Sur le sujet de l'accueil des mineurs non accompagnés, comme sur la loi liberticide dite de "sécurité globale", on voit que la démocratie n'est jamais acquise, comme les conquêtes sociales, et qu'il faut continuellement les défendre. Ce que les communistes se sont toujours employés à faire !
Solidaire

----------------------------

"Monsieur le Président Lehongre,
La séance plénière de ce lundi 7 décembre 2020 devait permettre aux Conseillers départementaux de traiter de plusieurs points importants. Parmi ceux-ci, la question de l’accueil des mineurs non accompagnés et la mise en place d’une commission pour y travailler.
Deux conseillers départementaux du groupe CEC, Andrée Oger et José Bridard, ont pris la parole pour porter,
démocratiquement, notre position sur cette question.
José Bridard a ainsi pu marquer notre désaccord sur les bases philosophiques et éthiques sur lesquelles reposait ce projet de commission. Il a pu expliquer que travailler sur l’accueil et l’accompagnement des mineurs non accompagnés ne pouvait pas s’envisager en ne raisonnant qu’en termes de contrôle, répression, « embolisation ». Il a réclamé, au nom de notre groupe et du groupe socialiste, qu’un autre groupe de travail soit mis en place, qui reposerait sur le strict respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant que notre pays a ratifié en 1989.
Andrée Oger a pris à son tour la parole, sur ce même sujet, pour se faire le relais du travail de terrain réalisé par les associations comme RESF 27. Son intervention cherchait à démontrer la pertinence de la constitution d’un groupe de travail s’appuyant sur ces expériences de terrain, s’appuyant aussi, non sur la suspicion, la méfiance, le contrôle à tout crin et déshumanisé qui a parfois cours, mais sur la confiance, l’accompagnement et l’humanité à laquelle tous ces mineurs non accompagnés ont droit.
Or, votre décision autoritaire de couper le micro, au moment où la conseillère départementale Andrée Oger évoquait les recours perdus par le Département contre ces jeunes, a rendu impossible le nécessaire dialogue démocratique et républicain. Que les propos d’Andrée Oger ne conviennent pas à la majorité départementale, c’est bien normal et c’est d’ailleurs le jeu démocratique ! Que ses propos puissent heurter votre conception de l’accueil des mineurs non accompagnés, c’est bien logique, tant nos valeurs
philosophiques semblent éloignées des vôtres sur la question.
Mais rien ne saurait justifier que vous décidiez de faire taire cette voix ! Rien ne justifie, en démocratie, que l’on fasse taire arbitrairement des représentants élus du peuple !
Rien ne justifie non plus les propos abjects, injurieux et vulgaires qui ont été tenus à l’encontre des membres de notre groupe par des élus de la majorité, sans que vous y mettiez de l’ordre.
Ce qui s’est joué lundi 7 décembre est grave et témoigne d’une dérive autoritaire et antidémocratique inquiétante. Monsieur le président, rien ne justifie, et rien n’excuse, que l’intervention d’une conseillère départementale, dont les propos étaient posés et se faisaient l’écho d’un travail de terrain, ait été coupée de la sorte.
Rien ne justifie, et rien n’excuse, une interruption de parole contraire au règlement intérieur qui permet aux élus de la République que nous sommes de débattre des rapports. L’article 19 du règlement intérieur stipule bien que le président ne peut interdire la parole à un orateur que si, et seulement si, l’intervenant a déjà été rappelé deux fois à l’ordre pour s’être écarté de la question ou du point à l’ordre du jour, ou s’il a tenu des propos insultants à l’égard d’un autre membre.
Rien ne justifie enfin, et rien n’excuse surtout, l’inadmissible comportement d’élus de la majorité qui se sont laissé aller à des propos indignes, agressifs et injurieux à notre égard, sans d’ailleurs qu’ils soient rappelés à l’ordre où que la parole leur soit coupée.
Monsieur le Président, nous demandons, solennellement, que les élus de l’opposition que nous sommes soient respectés. Nous demandons que de tels propos ne puissent plus être tenus, et que les conseillers de notre groupe reçoivent des excuses pour ce qu’il convient de considérer comme une véritable agression à l’égard d’élus de la république.
Nous demandons aussi que, conformément au règlement intérieur, nos interventions ne soient plus coupées comme vous l’avez fait le 7 décembre. Ou alors faudrait-il considérer que, dorénavant, vous faites le choix de tuer le débat démocratique en étouffant toute possibilité de faire entendre des voix discordantes, et ce au mépris du règlement intérieur ?
Nous demandons enfin que la délibération prise sur l’accueil des mineurs non accompagnés soit annulée et son vote reporté à la prochaine séance, les débats ayant été entachés d’irrégularités puisque la conseillère André Oger a été privée de parole de manière contraire au règlement intérieur.
Vous le savez, monsieur le Président, la démocratie ce n’est pas la dictature d’une courte majorité sur les minorités. Une société démocratique, comme le rappelait Paul Ricoeur, philosophe cher au Président de la République, c’est une société qui se reconnaît traversée d’intérêts contradictoires, mais qui permet l’expression de ces intérêts contradictoires pour construire des solutions consensuelles.
C’est ce que nous réclamons aujourd’hui : que la démocratie puisse vivre au département, que l’opposition soit respectée et entendue !"

Gaëtan Levitre,
Président du groupe CEC

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires