Sarkozy agace ses partenaires européens (tribune de genève)
" Sarkozy agace ses partenaires européens EDITORIAL | 00h05
« La France est de retour en Europe », proclamait, le soir de sa victoire, Nicolas Sarkozy. Elle l’est, assurément, par l’engagement du nouveau président, par son omniprésence, par la part qu’il a prise au succès du Sommet de juin dernier. Mais elle l’est aussi par les interrogations, par l’embarras, et parfois par l’agacement qu’elle suscite auprès de ses partenaires.
Ceux qui feignaient de croire en un tournant, ou mieux, en une « rupture », devront déchanter. Sarkozy se fait une certaine idée de l’Europe, mais il n’est pas le libéral, et moins encore le fédéraliste que les candides pouvaient attendre. Le style diffère, à la fois offensif et respectueux, plus soucieux de séduire les interlocuteurs ; mais les thèmes du discours sont, eux, assez familiers.
Les débats actuels en rappellent d’autres. Au-delà des circonstances – la difficulté du président à concilier son programme économique et la rigueur budgétaire – les tensions s’inscrivent dans l’histoire longue des divergences entre la France et ses partenaires. A sa manière, le président élu en a explicité les contours dans les dernières semaines en fustigeant la surévaluation de l’euro ou en plaidant en faveur d’une politique industrielle plus active.
Ces contentieux-là ont quelque chose d’irréductible. Pressé de convaincre, résolu à arracher un accord et à imprimer sa marque, Nicolas Sarkozy demeure l’héritier d’une vision très française de l’intégration européenne."