Grèce : la claque à l'Europe et à l'austérité !
Avec 36,34 % à Syriza et 5,47 % au KKE, les Grecs ont clairement exprimé leur volonté de rupture avec les politiques d'austérité et la soumission à l'Europe libérale.
On peut effectivement parler de claque.
C'est d'abord une claque à la classe politique grecque, aux deux partis ultra-dominant depuis les années 70, la droite de Nouvelle Démocratie (ND) et la social-démocratie du PASOK. Ces deux forces connaissent des revers importants, la ND à 27,81 % (- 2,42 % sur juin 2012) et le PASOK à 4,68 % (- 7,60 %). On est loin des 40 % que pesaient ces deux partis il y a encore 10 ans !
C'est ensuite et principalement une claque au libéralisme et à l'austérité imposés à ce petit pays depuis la grande crise capitaliste des années 2008/2009 !
Même si nos médias et nos chefs de gouvernements tentent d'accabler le peuple grec, lui attribuant la responsabilité de la dette qu'il est sommé de rembourser, la réalité c'est que ce sont les banques et les gouvernements successifs qui ont profité des années de croissance pour dilapider les richesses du pays. C'est ce qui explique l'effondrement des deux forces politiques qui se sont succédées au pouvoir durant trente ans, en Grèce comme ailleurs, la droite et la sociale-démocratie.
La France connait le même sort : Nicolas Sarkozy n'a t-il pas alourdit la dette de la France de 600 milliards d'euros rien que renflouer les banques françaises, engluées dans leurs spéculations hasardeuses ?
En votant Syriza et KKE, le peuple grec à signifier son renvoi à la classe politique grecque, celle qui s'est soumise à Bruxelles et aux banquiers européens (BCE) et mondiaux (FMI).
Le peuple grec à signifier du même coup sa volonté de rompre avec des politiques d'austérité extrêmement dure qui ont enfoncé une grande partie de ce peuple dans la misère et le chômage.
C'est bien sa volonté de rompre avec l'austérité et de refuser de payer la dette grecque actuelle qui ont permis à Syriza de s'imposer lors de ces élections.
Les premières mesures, en faveur de hausse des pensions de retraite et d'arrêt des processus de privatisation de deux entreprises majeures de ce pays (l'électricité publique et le Port du Pirée) vont en ce sens.
Certains, à commencer par les communistes du KKE, considèrent le programme de Syriza irréaliste car ne rompant pas avec l'Europe. L'Histoire montrera ce qu'il en est.
En tout cas, c'est la première fois en Europe qu'un peuple reprend son destin en main face au discours dominant qui lui imposait jusque là des politiques et des dirigeants au service de la finance mondiale et de la haute bourgeoisie nationale.
Ce succès flagrant ne souffre aucune contestation des commentateurs politiques en France.
Cela a amené certains à tenter une récupération politique digne du retournement de veste le plus brutal : c'est le cas du PS et du FN.
Au PS, nombre de responsables sont venus exprimer leur "joie" devant ce résultat grec, se félicitant, à l'image de Bruno Leroux, que "la France ne sera plus seule à vouloir réorienter l'Europe désormais". Quelle farce !
Les copains grecs du PS ont connu un effondrement brutal en quelques années, passant de 44 % à moins de 5 % désormais à cause de leur alignement sur Bruxelles et des politiques antisociales qu'ils ont appliqués dès 2009-2010.
Si au moins le PS français menait une politique différente du PASOK grec ? Mais non. Le PS français est lui aussi aligné sur Bruxelles, sur le libéralisme économique et sur l'application stricte de l'austérité en France.
Rien à voir avec Syriza !
De son côté, autant par opportunisme politique que pour ne veut subir la même trajectoire que l'extrême-droite grecque, Marine Le Pen et le FN tentent eux aussi de se faire passer pour des partenaires de Syriza.
En Grèce, le peuple lui a fini par rejeter l'extrême-droite, d'abord représentée pr le LA.OS il y a cinq ans, par les néo-nazis d'Aube dorée aujourd'hui. Après une poussée électorale importante, l'extrême droite subit un effondrement brutal car les électeurs comprennent que ce courant idéologique n'est pas une alternative au système mais son allié radical.
Pour surfer sur les élections grecques, Marine Le Pen tente de récupérer Syriza, faisant du combat de la gauche radicale grecque contre l'austérité et l'Europe, un point d'accord avec le FN.
Quel retournement de veste alors que le FN appelait à sortir la Grèce de l'Europe il y a encore quelques temps !
La réalité est bien plus simple : Syriza fait partie du Parti de la Gauche Européenne auquel appartient le Parti Communiste Français et que préside son secrétaire national, Pierre Laurent. Au niveau du parlement européen, nos eurodéputés siègent ensemble dans le même groupe, celui de la Gauche Unitaire Européenne.
Il n'est qu'à souhaiter que le peuple français prenne exemple sur le peuple grec et, qu'après le rejet massif des partis de l'austérité que nous connaissons actuellement, il se tourne vers la gauche radicale, celle qui refuse catégoriquement l'austérité, une gauche radicale qui s'ncarne aujourd'hui au travers du Front de Gauche et du Parti communiste.
Dès mars prochain, avec les élections départementales, les Français pourront choisir la voie de la sortie de crise en votant pour les candidats Front de Gauche, Andrée Oger et Serge Masson pour ce qui concerne le canton de Saint André.