Les problèmes de logement touchent autant les villes que les campagnes
La fondation Abbé Pierre tente de faire réagir les candidats aux Présidentielles sur la question du mal logement. Un sujet sur lequel les communistes et leurs élus travaillent depuis des années.
Il ne se passe pas une semaine sans que Andrée OGER ne rencontre à ses permanences une famille ou un parent isolé qui éprouve des difficultés pour trouver un logement ou pour payer son loyer. Ce sujet est d'ailleurs devenu le principal sujet de rendez-vous sur le canton.
C'est que les difficultés de logement concernent également nos campagnes.
Comme la pauvreté ou le chômage, les soucis de logement sont plus discrets en zone rurale car plus diffus. Ils sont en général aggravés par l'éloignement des transports et des services publics, concentrés en ville.
J'ai eu l'occasion de visiter ce qu'on appelle pudiquement un logement indigne sur Saint Germain sur Avre. L'humidité du logement avait moisi les murs et le locataire avait dû jeter la moitié de ses vêtements, moisis eux aussi. Sans recours possible, il était livrée les pieds et poings liés à une propriétaire sans scrupules, habitante du canton de Nonancourt, qui louait ainsi un ensemble de vielles bâtisses. Avec l'aide d'Andrée OGER et des services sociaux départementaux, il a pu être relogé. Mais combien n'ont pas cette chance ?
Les marchands de sommeil qui louent à Paris des appartements dangereux et dégueulasses à des familles qui ne peuvent bénéficier de HLM, ces marchands de sommeil se rencontrent aussi à la campagne. Et ils ne sont pas dérangés par les autorités ! Eux peuvent tranquillement dormir sur leurs deux oreilles en continuant d'escroquer des familles dans la difficulté.
C'est qu'il y a malheureusement une situation de pénurie de logements, sociaux notamment, qui entraine ce genre d'escroquerie.
Avec d'autres associations, la Fondation Abbé Pierre exige la construction de 500 000 logements neufs par an dont un minimum de 150 000 logements sociaux. On ne peut que rejoindre ces associations sur ce sujet si l'on souhaite venir en aide aux 8 millions de personnes mal logées en France. 8 millions sur 65 millions, c'est énorme !
François HOLLANDE a proposé récemment d'encadrer les loyers. Ouf !
Depuis des mois, des années, les communistes exigent cet encadrement des loyers. Avec notre campagne de Front Uni contre la Vie Chère, nous allons même plus loin en exigeant un blocage des loyers.
Ce n'est pas scandaleux : depuis des années, l'indice de la contruction, qui sert de base à la hausse des barêmes de loyers, évolue plus vite que l'inflation et... beaucoup plus vite que les hausses de salaires, de pensions de retraites ou de minimas sociaux.
Il devient de plus en plus dur de payer son loyer, et, avec les hausses successives de l'électricité, du gaz et du fioul, de chauffer son logement.
Alors, quand on entend monsieur Benoît APPARU, ministre sarkozyste du logement, dire à propos de l'encadrement des loyers : "j'y suis totalement défavorable par pragmatisme pas par principe. Ce serait une erreur monumentale." et d'expliquer que "la fondation (Abbé Pierre) part du principe que les loyers sont trop cher et que les encadrer les feront baisser. Mais l'encadrement des loyers produira l'effet inverse. Les propriétaires diront au revoir à cet investissement si ils perdent en rentabilité. Et si il y a moins d'offres, les loyers augmenteront". Il se fout de qui ?
D'un côté 8 millions de français en mal logement et de l'autre un gouvernement qui défend les revenus des propriétaires !
Ce matin, sur France Info, le même Benoît APPARU assumait cette position. Il affirmait qu'un propriétaire d'appartement qui touche 1 000 euros chaque mois de loyer abandonnerait cet "investissement" si on baissait ses revenus à 900 € ! L'argent : ils n'ont que ça à la bouche !
Sur ce dossier comme sur les autres, la droite montre qu'elle est au service des possédants, c'est-à-dire des propriétaires de parcs immobiliers, comme elle est au côté des propriétaires de capitaux.
Sur le logement comme sur l'économie, c'est bien la loi du marché donc le capitalisme qui est la source du problème.
En attendant de changer complètement le système, un encadrement du marché du logement permettrait de limiter les appétits sans fins des investisseurs financiers sur le marché de l'immobilier pour permettre enfin aux familles et aux adultes isolés de trouver un toit correct pour les abriter.