Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Scandale en Irlande : des banquiers sauvés par des chiffres "sortis de leur cul"

Solidaire

Le sauvetage des banques européennes en 2008 et 2009 a coûté des sommes astronomique aux états européens, 600 milliards d'euros rien que pour la France !

Avec les dégâts causés par l'effondrement boursier et l'explosion de la bulle spéculative immobilière, ces sommes injectées à perte pour colmater les dettes des banques ont augmenté l'impact de la crise économique capitaliste, en provoquant une explosion des dettes publiques et des politiques d'austérité généralisées.

A la lecture de l'article ci-dessous, on comprend toute le cynisme d'un monde de la finance qui, non content d'avoir joué avec le feu et d'avoir plongé le monde dans sa pire crise depuis 1929, se moque complètement des états et des citoyens, établissant des stratégies pour pomper un maximum de pognon aux contribuables via les gouvernements nationaux.

Le seul bémol à cet article est peut-être le silence sur des responsables politiques dont on a l'impression qu'ils se sont faits roulé dans la farine. On sait les relations douteuses entre milieux politiques et milieux financiers (voir les scandales Tapie ou libyens en France) et on ne peut exclure que les choix des gouvernements ont été faits en toute connaissance de cause.

Solidaire


L'Irish Independent a publié des enregistrements internes à l'Anglo Irish Bank, au moment de son sauvetage qui aura coûté 30 milliards d'euros, en 2008. On y entend des banquiers hilares, se moquant ouvertement des autorités financières, auxquelles ils ont refourgué des chiffres "sortis de leur cul" pour leur soutirer du flouze. Histoire d'une escrocrise en bande organisée...

Scandale Anglo Irish Bank

L'Anglo Irish Bank (AIB) a été sauvée par l'argent des contribuables, en 2008. De 30 à 40 milliards d'euros, selon les sources, soit un quart du produit intérieur brut irlandais. Et tout cela dans l'intérêt du peuple, entendait-on alors. Mais c'est une toute autre histoire que nous conte l'Irish Independent, qui vient de publier des enregistrements issus du propre système téléphonique de la banque.

Au cours de ces conversations, un des directeurs de la banque, John Bowe, explique en rigolant à un autre directeur, Peter Fitzgerald, non moins hilare, comment l'AIB a enfumé l'Etat irlandais. Objectif : ne réclamer en premier lieu qu'une petite somme, 7 milliards d'euros, alors que tout le monde, dans la banque, savait qu'il en faudrait beaucoup plus. Une fois que le premier chèque aurait été encaissé, l'Etat n'aurait dès lors plus le choix : il faudrait qu'il aille jusqu'au bout en continuant de régler les douloureuses à répétition, à grand coup d'argent public.

Un système cul par dessus tête

Comment a été choisi ce chiffre de 7 milliards ? Bowe l'affirme clairement : "Comme [David Drumm, qui était alors le pédégé de l'Anglo Irish Bank] le dirait lui-même, il est sorti de mon cul". Le tout suivi d'un éclat de rire. "S'ils [la banque centrale irlandaise] voient d'emblée l'énormité [des chiffres], ils vont peut-être décider de faire un choix. Tu vois ce que je veux dire ? Ils pourraient dire que le coût pour le contribuable est trop élevé... Si ça ne semble pas trop important au début, assez pour être important, mais pas au point de tout remettre en cause, alors je pense que l'on a une chance. Je pense donc qu'on pourra ensuite augmenter le montant, sournoisement", explique Bowe. "Ouais", répond Fitzgerald. "Ils mettent leur peau en jeu, et c'est ça, la clé".

Irlande Chiffres sortis de mon cul

David Drumm, qui a pris la tangente aux Etats-Unis dans la foulée, rigole tout aussi gaiement : "un jour, un milliard" blague-t-il, en se référant aux pertes que la banque centrale était condamnée à subir. A un autre moment, John Bowe se met à chanter "Deutschland Uber Alles" en évoquant la réaction négative de l'Allemagne sur cette aide publique. Dans un autre enregistrement, Bowe et Fitzgerald rient de nouveau de concert lorsqu'ils évoquent la naïveté des autorités, qui croyaient alors que la banque allait leur rembourser les prêts accordés.

"Pour la première fois, les contribuables peuvent avoir un aperçu des manigances banquières qui ont coûté sa souveraineté à l'Irlande", conclut amèrement le journal. Il est possible que ces enregistrements aient été en possession des autorités depuis 2009, mais rien n'aurait été fait depuis lors. D'autres révélations sont à attendre, ces prochains jours, qui impliqueraient des politiciens et des hauts fonctionnaires... La banque a été liquidée en début d'année, après avoir été nationalisée en 2009, des milliards d'argent public auraient pu être économisés. Mais ç'aurait été moins drôle, n'est-ce pas ?

Proverbe irlandais : "Chat timide fait souris effrontée"

(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires