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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Venezuela : vers un coup d'état à la chilienne ?

Solidaire

Loin des présentations partiales des médias, dignes de la pire des propagandes, le Venezuela de Nicolas Maduro est confrontée à une situation comparable à celle qui précédât le coup d'Etat contre le président chilien, Salvador Allende, en 1973.

Ce week-end, les médias français annonçaient qu'une poignée de militaires avait tenté de prendre d'assaut une base militaire proche de Caracas. Une information qui pouvait laisser penser à une fracture au sein de l'armée bolivarienne malgré l'étrangeté de l'information : en effet, comment une quarantaine de militaires pouvait-elle penser pouvoir vaincre une caserne entière ? Selon les autorités vénézuéliennes, il s'agirait en fait de civils se faisant passer pour des militaires, une version plus crédible que celle présentée par les journalistes français. L'objectif de ces civils était, sans nul doute, de pousser à la rébellion d'autres militaires, des vrais, ce coup-ci !

Cette attaque, après des semaines d'émeutes violentes, fait partie d'une longue liste d'événements successifs dont la logique et le timing rappelle les événements qui ont précédé le coup d'état du général Pinochet, au Chili, et l'assassinat du président socialiste Salvador Allende, le 11 septembre 1973.

Au Venezuela comme au Chili, les élections ont amené au pouvoir des chefs d'état progressistes, portant une politique sociale, basée sur une nationalisation des principales industries : le pétrole au Venezuela, le cuivre au Chili.

Dans ces deux pays, bien évidemment, ces nationalisations et les politiques redistributives qui se sont mises en place, ont fortement touché les intérêts des classes dominantes et des multinationales minières, notamment nord-américaines.

L"Histoire du Chili nous a montré l'éventail des mesures et des actions que peuvent mettre en place les possédants, aidés des Etats-Unis et de leurs alliés, pour créer un contexte de crise économique et sociale, favorable à la montée d'un mécontentement populaire : création de pénuries en produits de base, grève des transporteurs, manifestations médiatisées d'une "opposition" interne issue des beaux quartiers, etc.

Le Venezuela d'aujourd'hui vit un scénario comparable, avec les moyens de communication d'aujourd'hui. On peut reprendre les actions mise en oeuvre sous Allende par le patronat et la bourgeoisie au Chili et les transposer à ce que connait aujourd'hui le Venezuela de Maduro.

Mondialisation médiatique oblige, pour camoufler la réalité aux populations européennes, nos médias (privés pour leur immense majorité) véhiculent l'idée d'une contestation majoritaire, confrontée à la répression d'un gouvernement minoritaire.

Bien évidemment, c'est faire peu de cas de la réalité des faits ! Nos médias ne parlent jamais des rassemblements massifs en faveur du gouvernement, comme récemment, les centaines de milliers de citoyens qui ont accompagné les députés de la nouvelle assemblée constituante. Nos médias ne parlent jamais des assassinats de responsables politiques du camp chaviste, ni de ceux des policiers ou contre-manifestants favorables au gouvernement ! Seuls une poignée de forces politiques (communistes, insoumis,...) présentent une analyse proche du camp progressiste vénézuélien sur la pénurie organisée par les grands groupes privés de distribution et les industriels !

Même la présentation de Nicolas Maduro tend désormais à le glisser dans la catégorie des dictateurs méchants : les dictateurs gentils étant pourtant légion dans le camp occidental comme dans le Golfe, aux Philippines, ou en Afrique !

La manipulation des faits, pour présenter le Venezuela comme une dictature, va jusqu'à taire la réalité sur les médias locaux, télévisions, radios et journaux, qui sont dans leur immense majorité aux mains des groupes privés qui dénoncent le pouvoir en place et organisent les manifestations ! C'est cette réalité qui a mené à la création de Telesur par Hugo Chavez : apporter une vision favorable au mouvement bolivarien dans un océan de médias favorables au camp capitaliste.

Aujourd'hui, la fiabilité de l'armée vénézuélienne limite les risques de coup d'état dans ce pays.

Le chaos intérieurs et les menaces extérieures des puissances capitalistes, des Etats-Unis et de l'Union européenne surtout, semblent les armes que veulent employer les partisans du retour en arrière pour ramener au pouvoir au Venezuela une oligarchie favorable au libéralisme et aux intérêts des multinationales.

Les communistes et les progressistes doivent assurer publiquement et fortement leur soutien au peuple vénézuélien dans ce contexte dangereux pour ses droits démocratiques et sociaux.

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