Pénurie de beurre : La spéculation responsable

Cette brève information de France Inter est un bon exemple de la perversité du modèle économique libéral : quelques spéculateurs font artificiellement monter les cours du beurre en jouant sur la hausse de la consommation mondiale.

Cette "crise du beurre" est aussi une démonstration de la stupidité des politiques européennes en matière agricole, avec des technocrates l’œil rivé sur les "cours mondiaux" : le prix du lait devait être ainsi aligné sur le moins disant. Or, seule une faible partie du lait consommé en Europe provient de pays non membres de l'UE. En alignant les prix du lait vers le bas, l'Europe a parfaitement joué son rôle de soutien aux grosses multinationales du lait en leur permettant de payer moins cher cette matière première, mais elle a poussé des milliers de producteurs européens et français a arrêté leur production.

Aujourd'hui, avec une production laitière à la traîne et une consommation en hausse, les cours mondiaux flambent et les entreprises agroalimentaires s'en mordent les doigts !

Malheureusement, le consommateur trinque également !

En agriculture particulièrement, une politique européenne conséquente viserait d'abord à l'autosuffisance, en tablant sur une agriculture durable écologiquement et durable économiquement, une agriculture qui rémunère le producteur sans ruiner le consommateur.

Avec une Europe, outil de dérégulation des marchés, et des gouvernements vendus aux multinationales et aux spéculateurs boursiers, il y a peu de chances que ces politiques changent !

Solidaire

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Les experts le prédisaient : le beurre est en train de manquer dans les grandes surfaces françaises. Une situation due à la chute de la production de lait, mais pas seulement...

Depuis le printemps dernier, plusieurs analystes alertaient sur une possible pénurie de beurre. Un manque qui se fait remarquer ces dernières semaines dans les rayons des grandes surfaces : au rayon crèmerie, le choix est moins varié. 

Une baisse de production qui s'explique par la chute de la production de lait. Entre 2015 et 2016, rien qu'en France, la production laitière a enregistré une baisse de 3%, soit 700.000 tonnes de lait en moins. Une baisse que l'on observe partout en Europe et même jusqu'en Nouvelle-Zélande, premier pays au monde exportateur laitier. 

En parallèle, le beurre est de retour en état de grâce sur les tables américaines, après avoir été boudé pendant un temps, et surtout en Chine, où l'on s'est pris d'affection, avec gourmandise, pour les viennoiseries à la française. 

Cette hausse de la demande, confrontée à une baisse de la production a donc logiquement contribué à faire monter les prix : en avril 2016, la tonne de beurre s'élevait à 2500 euros. En ce moment, c'est plus de 7000 euros la tonne. 

Spéculation sur les prix 

Mais cette régulation de marché entre l'offre et la demande ne fait pas tout et n'explique pas une telle explosion des prix. En réalité, ce serait surtout la "manipulation des marchés", comprendre la spéculation, qui serait en cause. 

Un fin connaisseur du dossier l'explique : "La pénurie est surtout entretenue par une poignée d'industriels et de traders en produits laitiers qui profitent des quelques mois restants avant les prochaines négociations annuelles sur les prix pour faire un maximum de profits." 

Cette source estime également que le boulanger qui augmente de 5 centimes son prix de vente augmente en réalité son bénéfice. Résultat, l'envolée des prix fait des heureux partout, sauf aux deux bouts de la chaîne : pour les producteurs comme pour les consommateurs. 

France Inter