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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Elections 2017 : toujours plus d'abstention dans les couches populaires et chez les jeunes !

Solidaire

Libération vient de publier une étude sur l'évolution de l'abstention selon l'âge, le niveau d'étude et la catégorie sociale.

Même si le journal fait mine de découvrir l'eau chaude, les résultats de l'étude menée par l'INSEE confirment ce que chacun a pu observer ces dernières années et particulièrement lors des dernières élections : l'abstention de plus en plus forte des électeurs !

Ce que l'on constate, c'est que l'abstention "systématique" n'évolue que marginalement.

C'est surtout l'abstention à au moins un tour qui bondit : près de 11 points entre 2002 et 2017 !

Parmi les causes de cette abstention, les journalistes mettent fortement en avant le niveau d'étude, l'âge ou la catégorie sociale des électeurs. C'est une réalité : les jeunes, les travailleurs peu diplômés et peu payés sont ceux qui votent le moins !

La question est : pourquoi ?

Bien entendu, beaucoup de "bien-pensants" voient dans cette abstention jeune et populaire des causes simples, voire simplistes : méconnaissance de l'importance du vote, impression de ne pas avoir prise sur les débats ou les décisions,...

La question est peut-être : les résultats des élections depuis une trentaine d'années ont-ils changé favorablement la situation politique et sociale de la France et des travailleurs ?

On peut aussi poser celle-ci : le mécontentement des électeurs à l'égard de leurs élus, de leur gouvernement, change t-il quelque chose aux politiques menées par ces élus, toutes couleurs confondues ?

A ces deux questions la réponse est NON.

Depuis trente ans, gouvernements de droite ou dits de "gauche" (avec parfois, malheureusement, la présence de personnalités communistes) ont mené des politiques qui n'ont jamais freiné les exigences de dérégulation sociale, de précarisation de l'emploi et de diminution de la protection sociale et des services publics imposées par la Finance et les multinationales.

Parallèlement, les mobilisations sociales (1995 contre les réformes des retraites ou 2016 contre la Loi Travail de Macron) comme le vote majoritairement négatif des électeurs au référendum sur le traité Constitutionnel européen (2005) n'ont pas non plus empêché les gouvernements successifs d'imposer des décisions rejetées par la majorité des Français !

De quoi décrédibiliser la notion de démocratie, le sens du vote et, malheureusement, l'intérêt de toute mobilisation syndicale ou politique !

Bien évidemment, la démobilisation qui s'en suit touche plus fortement ceux qui sont victimes des choix politiques faits par les politiques : les couches populaires et les jeunes en recherche d'une qualification ou d'un emploi.

Le rôle des communistes : démontrer la cohérence des attaques et construire une riposte politique

Une fois le constat posé, les communistes que nous sommes devraient se remettre en cause : notre engagement pour aider les travailleurs à rechercher l'émancipation sociale au travers d'un autre mode de production (le socialisme) a échoué puisque la puissance des attaques dont sont victimes les travailleurs et la Nation de la part des forces du Capital ne provoquent pas, en retour, une mobilisation populaire d'ampleur, dans la rue comme dans les urnes ! ?

En effet, s'il faut se féliciter des près de 20 % de Jean-Luc Mélenchon en mai dernier, l'absence de réaction populaire aux récentes attaques contre le Code du Travail ou aux décisions favorables aux classes les plus bourgeoises (suppression de l'ISF) démontre l'absence d'une stratégie politique cohérente pour faire face à ses choix politiques et, pire, à l'absence d'une pensée alternative capable de montrer aux travailleurs, notamment à ceux qui sont les plus impliqués dans l'action (les syndiqués par exemple), que c'est le capitalisme qui est en cause et qu'il n'est pas d'alternative politique sans rupture avec ce modèle économique et social.

En clair, le sens de l'engagement communiste est posé et, avec lui, le rôle même du Parti communiste.

Plus généralement, pour remobiliser jeunes et classes populaires, il est nécessaire que les forces sociales progressistes proposent aux travailleurs une riposte d'ampleur aux attaques en cours de la part du gouvernement Macron et leur montrent qu'il existe une véritable alternative politique et sociale, basée sur le progrès social et le partage.

Il ne s'agit pas d'une utopie : les richesses produites chaque jour par les travailleurs français et qui permettent à une minorité de pratiquer l'évasion fiscale peuvent et doivent être réparties plus justement entre tous. De chacun selon ses moyens ! A chacun selon ses besoins !

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