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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Notre-Dame-des-Landes : environnement contre économie ?

Solidaire

Nous reprenons ici un article du site actu-environnement qui reprend les principaux éléments du dossier Notre-Dame-des-Landes tels que présentés par  les médiateurs nommés par le gouvernement pour étudier ce dossier polémique.

Depuis des mois, les gouvernements successifs et les partisans du dossier nous présentent cette polémique comme celle des défenseurs de l'avenir économique de la Bretagne contre des gauchistes chevelus arc-boutés sur quelques terres agricoles. Même si ces derniers, depuis la ZAD (Zone A Défendre), ont réussi à convaincre une grande partie de l'opinion publique française, le pouvoir s'appuie sur des lois décidément faites pour les puissants, pour revendiquer la légitimité de son projet contre celui des défenseurs de la nature et des paysans.

Le rapport des médiateurs se révèle dans ce contexte très intéressant. Il met en évidence non seulement les conséquences écologiques et agricoles du projet de nouvelle aéroport (1 000 ha bétonnés !) mais rappelle qu'il existe une solution alternative, depuis le début, celle de la prolongation de la piste actuelle de l'aéroport Nantes-Atlantique.

Sauf que l'Etat s'est déjà engagé auprès de l'opérateur privé, le puissant groupe Vinci, qui n'est pas prêt à lâcher une telle manne financière ! D'autant plus que l'ancien aéroport, une fois reconverti, pourrait apporter de nouveaux subsides au groupe privé !

Il y a donc une alternative à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, moins gourmande en terres agricoles, plus écologique et, surtout, moitié moins coûteuse pour le budget de l'Etat !

A l'heure où Emmanuel Macron fait dans le green-bashing en essayant de passer pour celui qui prend la tête du combat mondial contre le réchauffement climatique, le dossier de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes montre comment, sur le terrain, ce gouvernement est plus celui des bétonneurs que celui de l'environnement !

De même, entre un discours favorable à l'agriculture biologique et des décisions budgétaires qui vont dans le sens inverse, avec l'arrêt des aides au maintien en AB, Macron et son gouvernement essaient de passer pour des écologistes tout en soutenant, de fait, le modèle agricole actuel, dans l'impasse sur le plan économique comme écologique.

Reste Nicolas Hulot, marionnette écologique d'un gouvernement au service d'un capitalisme qui se soucie peu de l'avenir de la planète.

Solidaire

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Notre-Dame-des-Landes : les médiateurs soulignent les atouts d'agrandir l'aéroport existant

Le rapport des médiateurs a étudié l'alternative envisageable d'allonger la piste de l'aéroport existant Nantes-Atlantique. Le gouvernement tranchera sur le dossier de Notre-Dame-des-Landes avant fin janvier 2018.

Ce mercredi 13 décembre, les trois médiateurs - Anne Boquet, Michel Badré et Gérard Feldzer - désignés, en juin dernier, par le gouvernement pour étudier le projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, ont remis leur rapport au Premier ministre Edouard Philippe. Depuis six mois, les médiateurs ont pesé le pour et le contre d'un maintien du projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (NDDL) comprenant deux pistes (au nord de Nantes) ou le réaménagement de l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique (au sud de Nantes). Edouard Philippe a confirmé, ce mercredi, que le gouvernement prendra sa décision "claire et assumée" avant la fin du mois de janvier 2018 dans ce dossier controversé. La déclaration d'utilité publique (DUP) du projet de NDDL arrivant à son terme le 8 février. Le gouvernement précédent avait lancé une procédure de saisine du Conseil d'Etat pour qu'il prenne un arrêté prolongeant la DUP.

"La méthode a été d'écouter toutes les parties prenantes, d'identifier et d'expertiser (..) en toute objectivité, dans une situation particulièrement conflictuelle", a souligné Anne Boquet, lors d'une conférence de presse. La zone qui accueillerait le nouvel aéroport reste occupée par 200 à 300 opposants (zadistes) au projet, déterminés à rester sur les lieux. La décision de l'Etat "doit permettre de répondre aux besoins et de garantir un retour à la normale, s'agissant notamment des questions d'ordre public", a ajouté le Premier ministre. Pour les médiateurs, le "retour à l'état de droit sur le territoire s'impose quelle que soit l'option retenue, dès la décision gouvernementale".

Dans leur rapport, les médiateurs jugent les deux options "raisonnablement envisageables". Celles-ci présentent des avantages et des inconvénients, "chaque option apparaissant marquée par au moins un handicap significatif sur un critère particulier" : des nuisances sonores "significatives" pour l'aménagement de Nantes-Atlantique et l'étalement urbain pour le projet de NDDL. Le rapport formule des recommandations pour chacune des options.

Réaménagement de Nantes-Atlantique : un coût moindre mais des nuisances sonores

Les médiateurs montrent que l'allongement de la piste existante de Nantes-Atlantique est possible : "Des variations sont envisageables, notamment différentes options d'aménagement des aires de stationnement pour avions et l'opportunité d'un allongement de la piste actuelle à environ 3.400 m".

"Les besoins de réfection de la piste pour accueillir les trafics prévus seraient significatifs, mais beaucoup moins importants et moins coûteux que ce qui était annoncé jusqu'ici", ajoutent-ils. Le réaménagement de l'actuel aéroport coûterait au total entre 365 et 460 millions d'euros. Ce coût inclut la fermeture de l'aéroport pour environ neuf semaines de travaux. Le coût du transfert à Notre-Dame-des-Landes est quant à lui estimé à 730 millions d'euros. La comparaison des coûts, pour l'Etat et les collectivités, fait apparaître un écart de l'ordre de 250 à 350 millions d'euros "en faveur de l'option de Nantes-Atlantique", desserte en transports en commun comprise (prolongation du tramway pour l'aéroport existant et tram- train prévu pour le projet de NDDL), mettent en avant les médiateurs.

Mais cet écart de coût entre les deux options ne prend pas en compte une éventuelle indemnisation versée au concessionnaire, une filiale de Vinci, pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d'euros, en cas d'abandon du transfert à NDDL. Il ne tient pas non plus compte d'un coût différentiel des opérations de rétablissement de l'ordre public (évacuation des zadistes) entre les deux options.

Les expertises complémentaires concluent également que la rénovation de l'aéroport n'entrainerait pas de "restrictions supplémentaires" dans les projets d'urbanisme de l'agglomération nantaise. Elle serait aussi sans "effet significatif dommageable" sur la réserve ornithologique du lac de Grand-Lieu.

Le réaménagement de Nantes-Atlantique laisse toutefois "subsister des nuisances sonores significatives, sans pour autant les accroître ni restreindre les zones constructibles. Seul un programme exemplaire d'actions dédiées à la réduction de ces nuisances permettrait d'améliorer la situation", recommandent les médiateurs. Ils appellent à réviser rapidement le plan d'exposition au bruit (PEB) de l'aéroport datant de 2004. Ils préconisent notamment de limiter les vols de nuit à 6% du trafic. "Le trafic actuel de l'aéroport ayant dépassé 50.000 mouvements par an et rendant donc cette révision obligatoire, qu'il y ait transfert effectif dans quelques années ou non". Quelle que soit l'option retenue, le plan de gêne sonore (PGS) de l'aéroport actuel, servant à déterminer le droit à bénéficier d'aides pour l'insonorisation des bâtiments, doit aussi être révisé car il "est actuellement obsolète du fait de modification des trajectoires des avions".

Projet de NDDL : l'étalement urbain à maitriser

S'il "écarte des zones urbanisées les nuisances aéroportuaires", le transfert à Notre-Dame-des-Landes, envisagé entre 2023 et 2025, pourrait quant à lui accentuer la pression foncière près du lac de Grand-Lieu. Les médiateurs préviennent d'une consommation de foncier d'environ 1.000 ha liée à ce transfert, contre 30 ha consommés pour l'extension de Nantes-Atlantique. "La maîtrise de l'étalement urbain, autour du site du nouvel aéroport comme à proximité de Nantes-Atlantique, est dans cette hypothèse de transfert un critère important de succès et de qualité de l'opération, à moyen et long terme. L'avenir de la profession agricole comme le maintien de la qualité environnementale et paysagère du site plaident pour que l'urbanisation aux abords du site soit maîtrisée", indiquent les médiateurs.

D'autres variations du projet de NDDL sont aussi "envisageables", notamment "des évolutions dans la compensation des impacts visés par la loi sur l'eau" du projet, poursuivent-ils. "L'atteinte des objectifs de compensation des impacts sur les milieux aquatiques [du projet] rest[ant] incertaine".

S'agissant des émissions de gaz à effet de serre générées, les médiateurs jugent en revanche "peu significatif" l'écart entre les deux options. Cet écart tient "principalement aux déplacements depuis et vers l'aéroport". Il représente 200 kilotonnes équivalent CO2 entre les deux options au regard des émissions du trafic aérien lié à l'aéroport (7 Mt CO2eq sur la période 2026-2045).

Quant à l'impact microéconomique, le site de Notre-Dame-des-Landes semble également "plus favorable aux entreprises du nord de la Loire et de la Bretagne, plus nombreuses". Mais celui de Nantes-Atlantique apparaît "plus intéressant pour le sud de la Loire et la Vendée, et présente des avantages significatifs pour Airbus et les entreprises associées à son activité."

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