SNCF, Spinetta et Air-France

Nous reprenons ci-dessous la réaction de Pierre Laurent, au nom du Parti communiste au sujet du rapport Spinetta, sur "l'avenir" (la mort !) de la SNCF.

Jean-Cyril Spinetta, c'est l'ancien PDG d'Air-France, celui qui a conduit la privatisation partielle de la compagnie aérienne française puis son rapprochement avec les néerlandais de KLM.

C'est aussi un cumulard : président du Conseil de surveillance d'AREVA (depuis 2009), PDG d'Air-France - KLM (depuis 2011), président du Conseil national Education-Economie (?) depuis 2013. Un de ces types qui touche plusieurs énormes salaires pour des fonctions sans aucun rapport et qui sait tout sur tout.

On peut d'ailleurs se demander si le fait qu'il soit PDG d'Air-France-KLM n'est pas en contradiction avec ce dossier et le sabordage annoncé du transport ferroviaire, dont on sait qu'il concurrence les vols intérieurs et moyen-courrier d'Air France ?

Le rapport Spinetta, c'est avant tout un concentré de libéralisme à la sauce anglaise : on casse le statut du personnel, on casse l'entreprise, on ferme des gares et des lignes, on privatise, on licencie... et tout marchera beaucoup mieux ! Pour les actionnaires, pas pour les usagers ! Au Royaume-Uni, la privatisation du transport ferroviaire a entraîné des fermetures de lignes, l'explosion des tarifs, avec une hausse des retards et du nombre d'accidents ! Un comble !

Par ailleurs, ce rapport parle beaucoup argent. Mais il ne dit rien de l'environnement, ni de l'aménagement du territoire, et encore moins de l'intérêt des usagers ! 

Sur une demi-page seulement, sur les 125 que compte le rapport, Jean-Cyril Spinetta aborde les nombreux atouts environnementaux du train qui ne représente que 0,6 % de la consommation d'énergie en France alors que le secteur des transports, dans son ensemble, représente 30 % de l'énergie consommée !

Le rapport précise que "Un voyageur en TGV émet cinquante fois moins de CO₂ par kilomètre parcouru qu'en voiture, vingt-cinq fois moins qu'en covoiturage, et huit fois moins qu'en bus ; un voyage en Transilien émet vingt-cinq fois moins de CO₂/km qu'en voiture ; un train de fret émet dix fois moins de CO₂ par km que le nombre de poids lourds nécessaires pour transporter la même quantité de marchandises. Le transport ferroviaire peut ainsi apporter une contribution essentielle à une politique de mobilité durable ".

A l'heure de la COP 22, de la chasse aux voitures et du combat contre les bouchons et les pollutions aux particules, ne doit-on voir le train que sous son aspect financier ?

Le souci avec les grands patrons, c'est que leur grille de lecture libérale ne laisse passer que deux solutions à tout problème : les licenciements et les privatisations.

Un rapport caricatural que le gouvernement de droite de Macron entend bien mettre en place si les cheminots et les usagers ne se mobilisent pas !

Solidaire

ci-dessous : les lignes menacées à court-terme (jaune) ou moyen-terme (bleu)

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RAPPORT SPINETTA ; UN PLAN « THATCHER» QUI ACTE LA FIN DU SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE (PCF)

J’alarme sur le danger que représente, le « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta, qui propose d’en finir avec le service public ferroviaire. Ce rapport s’inscrit dans une idéologie libérale digne de Margaret Thatcher. Fermeture de lignes, transfert de personnel aux entreprises privées, ouverture à la concurrence … Tout y passe. C’est une véritable atomisation de notre modèle de transport ferroviaire public que prône ce rapport. 

Alors que les besoins de transports collectifs ne cessent d’augmenter, ce rapport préconise la fermeture de près de 9000 kilomètres de lignes. 

Pour justifier ces abandons, le rapport précise qu’il est urgent de réorienter l’argent vers les lignes situées en zones urbaines et péri urbaines, et les grands nœuds ferroviaires, infrastructures que Spinetta juge « plus utiles à la collectivité ». Cette volonté de consacrer les investissements sur les zones métropolitaines, comme de transférer une partie de réseau aux régions, engendrera de graves inégalités territoriales concernant l’accès au transport ferroviaire. 

Ce rapport annonce du même coup la fin du statut des cheminots sous motif « d’être en mesure de répondre à la concurrence » et préconise de « poser le principe d’un transfert obligatoire dans la loi » dans le cadre d’un transfert d’activité vers une entreprise privée. 

Enfin, ce rapport signe la mort définitive et programmée depuis plusieurs années, du fret ferroviaire. 

Ce rapport, «Thatcherien», est une attaque sans précèdent contre le rail public français. Il ne répond en rien aux enjeux de mobilité et écologique qui vont se poser de façon urgente dans les années à venir. L’évolution nécessaire du transport ferroviaire doit s’inscrire dans une volonté de renforcement et de développement d’un service public ferroviaire accessible à tous et garantissant la sécurité et des conditions de travail décentes aux cheminotes et cheminots. 

Je suis extrêmement inquiet du contenu de ce rapport. Je mets en garde le premier ministre, Edouard Philippe contre tout suivisme aveugle de ce rapport. Le débat public doit être ouvert sur d’autres bases avec la possibilité de propositions alternatives portées par les cheminots, les organisations syndicales, les comités de lignes, véritables experts du ferroviaire public.