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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Congrès de Versailles ou discours du roi ?

Solidaire

En 1958, lorsque De Gaulle imposa la Constitution de la Vème République, les communistes dénoncèrent la dérive monarchique du système présidentiel.

60 ans plus tard, après les années Mittérand et Sarkozy, voilà le retour du politicard qui se croit au dessus du peuple et s'imagine en nouveau monarque !

Emmanuel Macron, qui a côtoyé les milieux d'affaires lorsqu'il travaillait pour la banque Rotschild, a fait entré au sein du gouvernement une dizaine de millionnaires, et mène logiquement une politique en faveur de ceux de sa classe : la très haute bourgeoisie.

La particularité du personnage, c'est bien son égo surdimensionné : à l'image des pauvres bougres montés en épingle par les émissions de téléréalité, Emmanuel Macron sent l'ivresse du pouvoir et croit certainement posséder une intelligence hors norme, lui qui est une pure fabrication du système médiatique.

Macron est, rappelons-le, une créature du président "normal", François Hollande, qui l'a poussé au devant de la scène politique en pensant s'attirer les faveurs des milieux d'affaire et en croyant qu'il allait accroître la côte de sympathie de son gouvernement en nommant comme ministre de l'économie une "personnalité issue de la société civile", au demeurant un jeune cadre à la figure de gendre idéal. La créature a échappé à son créateur !...

Emmanuel Macron, c'est donc le premier produit politique markété.

Sauf que, comme tout produit commercialisé, l'épreuve des consommateurs est fatale aux produits qui ne répondent pas aux annonces de la publicité !

Avec 31 % de bonnes opinions, le beau gosse au sourire éclatant est devenu pour une grande majorité des Français "le président des riches". La dure réalité de sa politique thatchérienne a fini par faire tomber l'image publicitaire qui a permis son élection.

La seule solution pour sauver son image, c'est l'idée de donner une épaisseur, une personnalité, à un président qui n'en a pas.

Ainsi, le voilà sur la scène internationale qui fait feu de tout bois sur le dossier des migrants, sur le conflit commercial avec les Etats-Unis, sur la Syrie ou le Mali,... de l'agitation pour exister, mais du vide au final : que ressort-il de toutes ses gesticulations ? Rien !

Sur la scène nationale, ses conseillers en communication n'ont rien trouvé de mieux que de singer le modèle américain et de marquer la domination du président sur le Parlement.

La réforme constitutionnelle, qui doit appauvrir la représentation parlementaire, après les réformes qui étranglent les collectivités territoriales, est un moyen de concentrer un peu plus les pouvoirs au niveau des ministères et de l'Elysée.

Dernière touche américaine, le cirque du Congrès de Versailles où le roi Macron vient donner la bonne parole aux représentants du bon peuple sans que ceux-ci aient la possibilité de lui répondre ou de lui poser des questions, comme du temps des Etats Généraux de l'Ancien Régime. Une absence complète de dialogue (et, pire, d'écoute !) qui trahit la vision verticale, descendante, du pouvoir telle que les libéraux et Macron le voit !

En absence d'alternative politique, les classes dominantes ont bien compris que l'apparente démocratie que représentent le système parlementaire et les collectivités locales sont désormais inutiles, voire représentent des contraintes à la bonne marche de leurs affaires.

En bon petit soldat du libéralisme au service de la haute bourgeoisie, Emmanuel Macron applique désormais une politique de destruction de l'état-nation. L'organisation du Congrès de Versailles et sa vision méprisante des parlementaires en ait une expression évidente.

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