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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Macron, De Gaulle et les leçons de l'Histoire

Solidaire

En perte totale de légitimité, Emmanuel Macron espère se redonner un peu d'air en se mettant dans les pas de De Gaulle.

Les journalistes cherchent dans les abandons dans l'équipe Macron et dans les scandales qui touchent son entourage, les raisons de l'effondrement de sa popularité dans les sondages. Ainsi, l'affaire Benballa, les départs du gouvernement de Nicolas Hulot, Laura Flessel et, désormais, Gérard Collomb, auraient miné la popularité du chef de l'Etat ?

Ces journalistes oublient certainement d'omettre une raison, bien plus objectives, qui explique le rejet d'Emmanuel Macron et de son gouvernement : sa politique !

Il devient difficile de faire la liste de toutes les décisions prises par Macron et son équipe (gouvernement et députés croupions) qui font de lui, comme ses prédécesseurs, un "président des riches" contre le peuple : casse du Code du Travail, hausse de la CSG (qui affecte essentiellement retraités et fonctionnaires), mise en place de ParcourSup et de la sélection à l'entrée de l'université, annonce d'un vaste plan de licenciement dans les services publics, dont plus de 5 600 postes dans l'enseignement secondaire, remise en cause du temps de travail chez les fonctionnaires territoriaux (annonciateur de 70 000 suppressions de postes supplémentaires !), annonce d'une réforme des retraites qui va pénaliser tout les actifs actuels !.... La liste est longue !

Non ! Pas besoin du départ d'un Gérard Collomb pour expliquer la baisse de côte de popularité du banquier Macron !

L'admettre, ce serait pour les journalistes accepter de faire le bilan politique d'un an de gouvernement Macron et constater qu'effectivement, les seules mesures positives prises par Macron et sa majorité sont favorables aux classes aisées de ce pays, directement via la suppression de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune, ou indirectement via les mesures annoncées de renforcement d'un dispositif de Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE) qui n'a absolument pas permis de lutter contre le chômage (son objectif annoncé) mais qui aura permis à de grosses entreprises de faire d'énormes économies d'impôts…. au détriment de l'Etat, donc des Français !

Une politique de classe, favorable à la haute bourgeoisie, comme celle que connait notre pays depuis…. les débuts de la Vème république !

Hormis en 1968, quand la pression populaire, encadrée par la CGT et avec l'aide du Parti communiste, a permis d'arracher au patronat de grands acquis sociaux, et la parenthèse 1981-1983, avec 5 ministres communistes au gouvernement Mauroy, toute l'Histoire de cette Vème République se résume à une succession de reculs sociaux et démocratiques.

C'est tout le sens d'une Constitution de 1958, portée par le général De Gaulle, qui entendait faire plier le débat parlementaire et réduire le cadre politique des débats aux seules querelles de personnes sur le choix du Président de la République. Pari réussi : le débat politique est moribond et les députés en sont réduits à suivre leur Président comme de simples toutous !

Les communistes avaient fleuré le danger en 1958 et s'étaient opposés, malheureusement sans succès, à cette constitution.

Qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron aille célébrer le 60ème anniversaire de cette Constitution sur la tombe d'un général mort depuis des décennies, en dit long sur l'état du discours publicitaire qu'il nous tenait pendant la campagne présidentielle, avec le soutien des grands médias dépendants, sur la "nouvelle façon de faire de la politique" qu'il allait représenter !

Le mirage Macron s'est évanoui. Reste un jeune carriériste aux dents longues, arrogant et suffisant, mais méconnaissant l'Histoire de son pays !

A des retraités venus exprimer leur colère de voir leurs pensions baisser, suite à la hausse de la CSG, il répond que "c'était plus dur en 1958 !", qu'on a de la chance car "on vit plus vieux aujourd'hui", ou que "la France irait mieux si on se plaignait moins " !

Quel mépris pour ces retraités qui ont bâti la France dont profite cet arriviste !

Et de qui parle t-il en disant que tout va mieux aujourd'hui ? Pas des retraités d'aujourd'hui, qui voient leurs pensions baisser alors que tout augmente et que les soins sont de plus en plus mal remboursés ! D'ailleurs, l'INSEE vient de publier des chiffres inquiétants qui prouvent que les hommes voient leurs années de vie en "bonne santé" reculer pour la première fois de l'Histoire récente de la France !

Faut-il aussi lui rappeler le conflit dans les EHPAD durant lequel les conditions déplorables de travail des salariés ont mis la lumière sur les conditions toutes aussi déplorables d'accueil de nos aînés dans ces établissements ?

Tout va donc mieux aujourd'hui ? Pour les nantis qu'il représente, oui !

En 1958, effectivement, la France sortait de la guerre. Mais cette France, sous l'impulsion du Conseil National de la Résistance et sous le poids des communistes (26 % des voix à l'époque !), avait fait le choix d'une Reconstruction sur des bases sociales : le régime de retraite actuel, la Sécurité Sociale et les grandes nationalisations d'entreprises pour les mettre au service de la Nation (et pas des actionnaires !), tout cela a été un choix assumé alors que la France était en ruine ! Et cela a été possible et cela fonctionne encore !

La France, au sortir de la guerre, a fait le choix d'une France solidaire, investissant dans les services publics, l'éducation et la santé, pour le bien de tous.

La France d'aujourd'hui, beaucoup plus riche et puissante, fait le choix d'une société égoïste, favorisant clairement les spéculateurs et les rentiers, oubliant les salariés, abandonnant ses aînés et ceux qui sont en grande difficulté, vendant ses services publics aux intérêts privés.

L'Histoire, monsieur Macron, montre que dans une situation difficile, on peut faire le choix de construire une société plus juste, plus équitable, favoriser une économie au service de tous !

C'est une question de conviction, de choix politique !

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