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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Mouvement lycéen et violences policières : l'exemple de Villejuif

Solidaire

L'article suivant présente le témoignage d'un élu de la République qui a vécu les provocations et les violences des forces de l'ordre face à des lycéens. Une situation malheureusement très répandu où l'on constate que nos propres de l'ordre n'ont aucun respect pour les élus de la République. Une honte ! Et que dire de l'attitude des CRS et de leur hiérarchie lors des rassemblements lycéens et autres mouvements sociaux ? S'agit-il vraiment de protéger, d'empêcher des débordements, ou, au contraire, de provoquer des violences pour discréditer les mouvements sociaux ? Nous sommes nombreux à l'avoir vécu.

Solidaire

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Mardi matin 11 décembre 2018, Pierre Garzon, conseiller départemental (PCF) de Villejuif, s'est interposé entre les élèves du lycée Darius Milhaud et les forces de l'ordre venues brutalement empêcher les lycéens qui tentaient de se rassembler pacifiquement. Témoignage
L'élu communiste Pierre Garzon (PCF) s'interpose entre les CRS et les lycéen.ne.s
 


"Depuis lundi, les lycéens du lycée Darius Milhaud cherchent à se rassembler, refusent d'aller en cours, refusent de rentrer chez eux et essayent de s'organiser en Assemblée générale. Il le font sans organisation, sans méthode, ils ne savent pas comment s'y prendre et sont face à un mur de l'administration de l'établissement qui refuse qu'ils puissent stationner devant le lycée. Le problème part de là. Les élèves se retrouvent donc dehors, sur la rue. Nous avons tenté de négocier afin qu'ils puissent se rassembler sur une zone à l'abris de la circulation, mais le proviseur a réfusé.

J'étais avec mes collègues élus conseillers départementaux de Gentilly et de Bicêtre, depuis 7h et nous avons discuté avec l'administration pour que les élèves soient à l'abri et puisse s'organiser et exprimer leurs revendications. Nous nous sommes heurtés à un mur. A défaut d'un dialogue, on a veillé à ce qu'il n'y est pas quelques agités qui commettent des dégradations, à aider les jeunes à formaliser leurs revendications, et faire la démonstration qu'ils ne veulent pas -contrairement à ce qui se dit- mettre le bazar, mais parce qu'ils ont des choses à dire. Les principaux sujets qui reviennent sont Parcoursup et les bourses. Beaucoup d'élèves disent "nos parents n'arrivent pas à s'en sortir pour nous payer les études". Il ya aussi les discriminations qu'ils rencontrent du fait de venir de Villejuif, de Gentilly pour aller dans une fac où une école.

Pendant deux heures on a pu dialoguer avec euc. Bien sûr, une foule de lycéens qui ont entre 15 et 18 ans, ça chahute, ça crie, mais il n'a rien eux de dramatique.

Et puis sont arrivées des forces de l'ordre, casquées, armées, avec des boucliers, qui très vite étaient en situation de provocation, menaçant de lancer des grenades lacrymogène, des grenades de désencerclement, au milieu des mômes et opposant un refus total de dialogue.

D'où ma colère. J'ai cherché à discuter avec un gradé je me suis heurté à un mur. Moi-même, j'ai été mis en joue à 2 mètres par un flash-ball, la personne me tutoyant, me menaçant... Les choses se passaient bien, avec cette intervention des forces de l'ordre, il s'est produit ce qui devait se produire. La situation s'est dégradée et il y a donc des charges, des interpellations injustifiées...

Or, il n'y a rien eux, pas une vitre cassée, pas un rétroviseur endommagé, aucun projectile jeté en direction des forces de l'ordres... Quand les esprits s'échauffaient on arrivait à les calmer...

Face à cette impossibilité de dialogue, j'ai essayé de parler avec un commissaire, qui a menacé de m'arrêter, alors que je porte mon écharpe d'élu. Suite à l'incident qu'on voit sur la vidéo, ces forces de l'ordre sont repartient comme elles étaient venus au bout d'une demi heure, et le calme est revenu. C'est une attitude totalement irresponsable. "

Propos recueillis par Lorenzo Clément
L'Humanité
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