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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Coronavirus : la classe ouvrière en première ligne !

Solidaire

Point de télétravail pour les agents hospitaliers, salariés de l'agroalimentaire, caissiers et personnels de la distribution, éboueurs et agents du nettoyage, personnels des services sociaux, policiers et gendarmes, agriculteurs,... !

Mais où sont donc nos grands patrons, nos hauts fonctionnaires et les gros actionnaires ?

La France en crise sanitaire, confrontée à un virus qui a déjà coûté la vie à plus de 10 000 Français, c'est la France ouvrière, celle des travailleurs ! Sans ceux que beaucoup méprisent habituellement, les mal payés du monde du travail, la France aujourd'hui serait en paralysie totale !

Cette crise pose des questions essentielles sur les priorités politiques et sociales à prendre, entre continuer un modèle libéral qui a amené le système de santé au bord du gouffre et a privé notre pays de sa capacité de produire des matériels sanitaires de première urgence (masques, respirateurs,...) et des médicaments, ou changer radicalement de modèle, pour redonner la priorité aux services publics et à l'intérêts collectif.

Pourtant, gouvernement et MEDEF tentent de profiter de cette crise pour enfoncer les dernières lignes de défense de la classe ouvrière : le temps légal de travail et les congés payées.

Avec des lois d'exception sans durée de fin permettant d'exploiter les salariés des services publics et des entreprises essentielles jusqu'à 60 heures par semaine et de leur prendre congés payées, RTT et jours de leurs Comptes Epargne-Temps, voilà qu'on nous annonce la nécessité de donner un "coup de collier" après le confinement pour "relancer notre économie" et "sauver nos entreprises" !

Le chantage à l'emploi et la Marseillaise pour sauver quoi ? Les emplois des salariés ou les bénéfices des multinationales ?

Il est clair que l'effort demandé ne concerne que les seuls salariés. Rien au sujet des dividendes versés aux actionnaires en dehors d'une timide demande du ministre de droite de l'économie, l'ex-député eurois Bruno Lemaire, sans valeur ! Rien sur une contribution exceptionnelle des revenus du capital ou des grandes fortunes !

Si la France aujourd'hui tient encore, c'est grâce au courage et à l'engagement de millions de salariés, notamment des fonctionnaires de l'éducation, de la santé et de l'intérieur !

Aujourd'hui, l'effort repose également sur des millions d'autres salariés, au chômage partiel ou en télétravail.

Et demain, on demandera aux mêmes de payer la facture de l'impréparation de notre pays ?

Où sont les décideurs d'hier, les Chirac, Hollande et Sarkozy, leurs ministres et conseillers, les experts libéraux de la Bourse et des médias, les patrons du MEDEF et du CAC40, qui nous expliquaient qu'il fallait saigner dans les dépenses publiques, fermer des hôpitaux et des écoles, réduire les stocks d'urgence et délocaliser les productions pour sauver les plus riches sans qui la France ne serait rien ?

Qu'on rétablisse l'ISF et nous retrouverons plus de 3 milliards d'euros pour financer les hôpitaux et investir dans des projets énergétiques du futur !

Qu'on augmente les salaires, le SMIC et l'indice des fonctionnaires, et ce seront des millions d'euros de dépenses des foyers modestes et des classes moyennes qui feront tourner nos magasins, nos sites touristiques et nos usines !

L'après-confinement sera l'occasion d'un affrontement idéologique important entre les tenants du système actuel, qui voudront au plus vite repartir comme avant en s'attaquant violemment aux conquêts sociales des travailleurs, et ceux qui sont conscients que le système est arrivé au bout, qu'il ne pourra plus répondre aux urgences écologiques qui menacent l'humanité à court terme et aux potentielles menaces sanitaires qui pourraient arriver à l'avenir.

L'heure est peut-être au confinement mais cela ne doit pas empêcher de remettre en cause des décennies de libéralisme pour anticiper la reconstruction d'une France et d'un monde sur un modèle social nouveau, solidaire, écologique et humain.

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