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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Privés de maternelle ?

Solidaire
Un rapport propose de sortir les « deux-trois ans » de l’école et de créer des « jardins d’enfants ». Avec quels moyens ? demande la gauche.

La commission des Affaires culturelles du Sénat propose un enterrement de première classe de la section des tout-petits - les deux-trois ans - de l’école maternelle, et de la remplacer par une structure pas si nouvelle : le jardin d’enfants. Que la commission décrit comme une « structure innovante, à mi-chemin entre la crèche (quand les places existent - NDLR) et l’école ».

S’appuyant sur les débats autour de l’accueil des tout-petits à la maternelle, l’instance du Sénat tire de son constat, plutôt complet, que, « dans l’intérêt de l’enfant », il conviendrait de « s’écarter progressivement » du dispositif actuel pour aboutir à une nouvelle structure préparant chaque enfant à l’entrée en école maternelle. Comment ? Grâce à un programme centré sur le jeu, « des effectifs réduits et un personnel formé aux spécificités des jeunes enfants », et reposant sur « une souplesse de fonctionnement », toute l’année.

Un programme trop beau pour être honnête ? Le doute naît du financement à peine abordé : une « politique tarifaire attractive lorsque les deux parents sont actifs » est évoquée. Là où la gratuité est aujourd’hui la règle, le rapport semble suggérer que les parents devront contribuer à ce système. Éducation nationale, Caisse nationale d’allocations familiales et collectivités territoriales sont convoquées sans autre détail, si ce n’est que les écoles maternelles seraient invitées à offrir des locaux à ces jardins d’enfants. Rien ne dit que les personnels relèveront de l’éducation nationale.

L’ensemble des groupes de gauche s’est désolidarisé de ces propositions, dénonçant la fin de l’égalité d’accès des familles et de la gratuité d’accueil ; le désengagement de l’éducation nationale ; les perspectives de fortes inégalités territoriales ; le risque de coût transféré aux communes ; la non-garantie de couverture exhaustive du territoire national. Pour Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice communiste, ce projet tombe à pic : « On peut craindre qu’il serve une remise en cause de l’école maternelle engagée par un ministre de l’Éducation nationale, qui, on l’a vu, a peu de considération pour les enseignants de maternelle et qui ne cache pas sa préférence pour le modèle finlandais, qui ne scolarise les enfants qu’à partir de sept ans ! »

Dany Stive, "L'Humanité" du 5 novembre 2008

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