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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

La démocratie ne sera t-elle bientôt plus qu'un souvenir ?

Solidaire

Chaque semaine qui passe voit s'ajouter un nouvel élément au grand puzzle de la réforme conservatrice de la France.
Nicolas Sarkozy nous l'avait affirmé : "il faut en finir avec 1968 !". D'autres dans son camps souhaitaient revenir sur l'esprit du Conseil National de la Résistance. En clair, la Droite souhaitait recomposer la France en revenant sur tous les acquis, sociaux et sociétaux, issus de la victoire contre le nazisme.

Un an et demi après l'élection de Sarkozy, ce projet de recomposition de la société est en bonne voie.
Déjà, dans le plus grand silence, le Code du Travail a été vidé de son contenu. Les décisions politiques sur le travail accélèrent la décomposition de notre système social : heures légales de travail, âge de la retraite, jours de repos, protection des salariés, indemnisation des chômeurs,...
En ajoutant dérogations sur dérogations aux règles communes, la Droite mine l'égalité de traitement entre salariés pour, à terme, effacer les contours légaux du droit du travail : pourquoi maintenir une législation rigide quand tant de salariés seront en dehors des règles et dépendront économiquement des "dépassements" légaux pour (sur)vivre ?

Cet assouplissement des règles sociales constitue en réalité un durcissement des conditions de vie et de travail de la majorité de la population.

Il faudra "travailler plus" non pas pour "gagner plus" mais pour bénéficier d'un salaire comparable, d'une retraite tout juste correcte, et pour payer l'école privée de ses enfants et la mutuelle de la famille.

La crainte de la Droite et de ceux qu'elle sert, c'est que ces réformes finissent par provoquer des troubles sociaux, voire une remise en cause du système social. La crise capitaliste en cours augmente ce risque.

Pour se protéger, les conservateurs au pouvoir ont fait le choix de durcir les lois et de muscler les méthodes de contrôle de la population pour diviser les pauvres et éviter toute opposition par la peur.

Dès le mouvement contre le CPE, les méthodes policières musclées contre des gamins souvent mineurs et les poursuites judiciaires contre certains d'entre eux avaient donné le ton. L'objectif était de faire peur aux lycéens et aux étudiants, de faire pression sur les parents, en leur montrant les risques qu'ils prenaient en descendant dans la rue.

Depuis l'arrivée de Sarkozy, l'arsenal répressif est monter en puissance : durcissement des peines de prisons, répression accrue des sans-papiers y compris des enfants, démultiplication de la vidéo-surveillance, mise en place de fichiers policiers recensant délinquants et opposants politiques (EDVIGE, CRISTINA), fichage ADN,...

Parallèlement, les méthodes de la police et de la gendarmerie se sont musclées comme en témoignent souvent les jeunes de banlieues ou comme le prouve la descente de gendarmerie dans un lycée du Gers ( lire : Ignoble : on lâche les chiens policiers sur les élèves dans les classes  ). L'objectif : habituer la population, notamment la jeunesse, à des méthodes policières expéditives et à se soumettre à l'autorité, y compris par la peur. Dans ce système, il n'y a plus de place pour la prévention ni pour le rôle de protection et d'assistance à la population que devraient avoir les forces de l'ordre.

Les terroristes sont partout. La police veille.


Pour justifier toutes ces évolutions, le pouvoir joue sur les peurs. Peur de l'étranger (les sans-papiers), peur de la délinquance juvénile (les banlieues), peur de la violence aveugle (le terrorisme).

Pour ce dernier cas, l'islamisme radical a servi un long moment de faire-valoir au durcissement de la législation anti-terroriste. Maintenant en place, cette législation est utilisée pour s'attaquer aux éléments de la société que le pouvoir ne peut pas contrôler.
Le cas des jeunes de Tarnac et de cette "ultra-gauche" qualifiée de terroriste est exemplaire : des jeunes, vivant honnêtement dans un petit village (les terroristes sont donc partout !) sont accusés d'appartenir à une cellule "invisible" (?) et d'avoir saboté des caténaires de la SNCF (sans provoquer d'accident : drôle de terrorisme !). L'accusation est tellement solide que les enquêteurs n'ont aucune preuve matérielle ni aucun témoignage alors qu'ils les suivaient depuis six mois ! Résultat : six d'entre eux sont libres depuis hier ! Cet acharnement contre quelques uns vise simplement à diaboliser une partie de la contestation sociale (les milieux anarchistes, libertaires et altermondialistes) ce qui justifiera, rapidement, une répression de leurs actions. Avant de s'attaquer à d'autres ?...

Dernière mesure annoncée : le durcissement de la législation contre les enfants. Une société qui envoie ses enfants en prison est une société en crise ! Quoi qu'en dise Dati, incompétente notoire, la réforme de l'ordonnance de 1945 traduit la méfiance de la droite vis-à-vis des enfants.
Fichés ADN depuis leur adolescence, risquant la prison et le casier judiciaire dès 12 ans, les enfants finiront dans le fichier EDVIGE pour appartenance à des groupes potentiellement dangereux (parents syndicalistes, politisés, musulmans,...). Et bientôt, on nous sortira le gêne de la pédophilie ou de la délinquance et il n'y aura plus qu'à les enfermer dès leur entrée en CP !

Décidément, "la France d'après" tant vantée par Sarkozy en 2007 ressemble de plus en plus à "la France d'après le Front populaire", celle de Philippe Pétain !

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