Pour les riches, la crise sera moins dure

Cette bonne vieille crise !

Entre les boîtes qui ferment et celles qui réduisent leur production, ce sont des centaines de milliers d'emplois qui disparaissent : emplois à durée indéterminée, CDD, intérimaires.

Des centaines de milliers de familles se retrouvent ainsi en grande difficulté, pour ne pas dire aux portes de la misère. Les pertes salariales viennent souvent s'ajouter à des crédits, qu'il s'agisse de crédits immobiliers ou de crédits à la consommation pour payer la voiture, l'électroménager ou les études des enfants.

Rappelez-vous ! C'est la crise du crédit immobilier (subprimes) qui a ouvert la porte à la crise "financière" puis à la crise globale de l'économie capitaliste.
On aurait pu s'attendre à ce que les politiques des grandes puissances s'attaquent d'abord à ce problème : ce qu'on appelle attaquer le mal par la racine.

Mais non ! Les chefs d'Etats des grandes puissances préfèrent verser des centaines de milliards d'euros d'argent publique dans l'économie financière pour sauver les grandes institutions bancaires plutôt que d'offrir une bouée de sauvetage à des centaines de millions de salariés.

Pour quel résultat ?
Le chômage connait une croissance historique avec 51 millions de chômeurs en plus à travers le monde en 2009 et un taux de chômage de 10 % en France en 2010 !

Parallèlement, les actionnaires des grandes banques aux Etats-unis comme en France verront leurs dividendes augmenter en 2009.  C'est aussi le cas pour de nombreuses entreprises industrielles : Renault, Caterpillar,...
Dernière en date, le poids lourd pharmaceutique Astra Zénéca annonce des "suppressions de postes" au nombre de 15 000 entre 2007 et 2013 contre 7 600 prévus à l'origine. L'entreprise annonce pourtant une hausse de 9 % de son bénéfice net en 2008 à 4 milliards d'Euros. Mais attention ! Pas touche au grisbi !

Dans le même ordre d'idée, les traders, ces salariés payés à jouer avec l'économie mondiale, toucheront en France entre 301 000 et 376 000 euros de primes pour 2008 : une récompense pour service rendu à la population française ?

Mais là où c'est fort, c'est que aucun gouvernement ne va demander d'effort supplémentaire à ses citoyens les plus riches pour soutenir l'économie nationale !
Ainsi, aux Etats-Unis, les 400 contribuables les plus riches (patrimoine supérieur à 85 millions d'euros) ont été imposés à 17,2 % en 2006, le taux historique le plus bas depuis la publication de cette statistique (1992) ! A combien êtes-vous imposés ?
En France, le bouclier fiscal établi par Nicolas Tsarkozy dès son élection permettra encore cette année aux plus riches d'économiser 14 milliards d'euros !

Et pendant ce temps, ce sont les salariés qui paieront doublement la facture : d'abord, par la hausse des impôts (nationaux ou locaux) et, ensuite, par le chômage ou le gel des salaires.

Cette crise ne fait qu'illustrer le problème essentiel de cette société : l'appropriation toujours plus grande des richesses produites par une minorité de la population.
Tant que l'on ne s'attaquera pas à cette contradiction, les plus riches chercheront à s'enrichir toujours un peu plus, quitte à enfoncer le reste de la planète dans la misère.