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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Sarkozy : déjà deux ans de démolition du modèle français !

Solidaire
L'anniversaire de l'élection de Sarkozy. Voilà ce qu'on appelle un sujet incontournable !

Deux ans que celui qui voulait "décomplexer la droite" est aux manettes du pays avec son équipe d'incompétents, de fanatiques de la jet-set et des beaux quartiers.

Le petit homme a mené campagne sur des idées simplistes comme "travailler plus pour gagner plus" ou celui d'être "le président du pouvoir d'achat". La réalité a prouvé que, derrière ses propos, le programme de la droite décomplexée repose sur des concepts conservateurs et libéraux, une vision anglosaxonne de la société. On sait d'ailleurs que Sarkozy est un adepte du "modèle" américain ; ses relations avec Bush ou le retour de la France au sein de l'OTAN en sont des signes.

Côté conservatisme, on trouve tout l'arsenal répressif mis en place depuis deux ans : reprise en main de la justice, renforcement des peines de prisons tout azimuth y compris pour les mineurs, lois anti-immigrés, vidéosurveillance, contrôle des médias et de l'internet, reprise en main de l'éducation nationale, musée de la France, volonté de casser les acquis des femmes (IVG, droit à la contraception) par le définancement des planning familiaux, ...

Côté libéralisme, la liste est longue ! On peut citer la casse du code du travail à l'oeuvre, les réformes de l'éducation et de la recherche, la réforme Bachelot de l'hôpital, l'ouverture à la "concurrence" (au privé) des marchés du courrier,...
Plus fort et plus antidémocratique : la ratification du traité européen de Lisbonne, véritable viol du vote majoritaire du peuple français lors du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. En ratifiant ce Traité, la droite souhaite contourner la constitution française et les acquis populaires en gravant dans le marbre de la Loi le libéralisme comme base de la société française. Cette constitution, loin d'être un quelconque progrès comme l'affirment certains partis se revendiquant de la "gôche", insiste constamment sur l'idée de "concurrence libre et non faussée". Ce Traité que l'on tente de nous imposer, malgré les rejets des peuples français, hollandais et irlandais, est une déclaration de guerre contre les protections sociales, les services publics et le marché de l'emploi.

Les conséquences de ce libéralisme sont visibles actuellement avec la crise financière, l'expulsion de leurs logements de familles surendettées, l'explosion du chômage et les licenciements boursiers. Alors, pourquoi prôner encore plus de libéralisme ?

Opposition de façade et opposition de classe

La prise de conscience des salariés des mensonges sarkozystes et des mirages de la société libérale ouvrent des perspectives politiques inédites à travers le Monde. Dans les discussions, revient en force l'idée qu'il y a d'un côté les "nantis", les spéculateurs, les capitalistes, et de l'autre côté les travailleurs, les salariés. La notion marxiste de "lutte des classes" prend corps dans la réalité après des décennies de somnifères politiques à base de réformisme, de société de consommation et de programmes télé stupides.

La classe politique mesure le risque d'un retour en force des tenants du marxisme mais aussi le potentiel électoral qui se trouve dans le rejet de la politique libérale.

Ceux qui il y a peu ont cautionné le libéralisme, se retrouvent aujourd'hui avec un discours très "social". Ne voit-on pas Bayrou dénoncer l'Europe libérale lui qui a voté OUI au Traité constitutionnel et dont les élus ont approuvé le Traité de Lisbonne ? Ne voit-on pas le Parti Socialiste Européen dénoncé Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, alors que les élus socialistes anglais ou espagnols ont approuvé sa candidature ? Peut-on critiquer la politique libérale européenne et soutenir la constitution libérale européenne ? Les Verts et le PS le font.

Avec la mise en avant de personnes comme Bayrou, Strauss-Kahn ou Royal, les médias accréditent l'idée que ce sont des "opposants" à Sarkozy. D'opposition, il s'agit surtout d'une opposition de façade, d'une question de personnes ! Sur le fonds, leurs désaccords ne sont que des nuances d'une même couleur.
En son temps, le PCF parlait des "deux fers au feu" du capitalisme...

Dans la réalité, il ne peut y avoir d'opposition à Sarkozy que s'il y a opposition sur le FONDS à sa politique.

Aujourd'hui, certains salariés ont pris conscience que c'est le système capitaliste lui-même qui est néfaste. Beaucoup rejettent le libéralisme et la droite mais croient encore aux vertus du système actuel.

Face à cela, une véritable opposition à Sarkozy doit évidemment démontrer la nocivité "naturelle" du capitalisme mais, pour être convaincante, elle doit aussi offrir des perspectives IMMEDIATES aux salariés.
Oui, le capitalisme est un système à la base injuste et dangereux ! Oui nous sommes communistes et nous nous battons pour une société égalitaire ! Mais nous n'attendrons pas le grand soir ou la révolution permanente pour exiger des améliorations dans le quotidien des travailleurs !

Loin de l'intransigeance "puriste" d'un NPA qui refuse tout rassemblement en dehors de l'orthodoxie révolutionnaire, les communistes font le choix d'une stratégie pratique où l'objectif révolutionnaire ne s'oppose pas à des alliances politiques. En attendant les conditions d'un "grand soir", nous faisons le choix de construire des alliances localement ou nationalement pour être, au quotidien, les défenseurs des intérêts des salariés.

Entre des partis de gauche pris dans leurs contradictions politiques et une extrême-gauche refusant de prendre des responsabilités dans la société actuelle, il y a la place pour un parti politique communiste, pour un parti qui souhaite réellement le changement et qui, pour cela, construit avec d'autres l'alliance qui permettra ce changement. Cette construction est parfois chaotique mais c'est la seule qui permette une prise de conscience majoritaire des barrières dues au capitalisme et de la nécessiter de renverser ces barrières.

Entre opposition de façade et opposition stérile, les communistes ont choisi une autre voix : celle d'une opposition résolue et constructive.
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