Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Parlement européen : le conservatisme à visage découvert

Solidaire
Droits parentaux . Les eurodéputés de droite ont reporté un projet d’allongement du congé maternité à défaut d’oser le rejeter.


Surtout ne pas faire de vagues.

Et renvoyer aux calendes grecques un projet qu’aucune femme enceinte, qu’aucun père de famille vivant dans le Vieux Continent n’hésiterait à saluer.
À un mois d’un scrutin crucial, les eurodéputés de droite, plutôt que d’afficher ouvertement leur rejet, ont préféré renoncer à se prononcer sur un texte qui entendait porter à un minimum de vingt semaines le congé maternité dans l’Union européenne et rendre obligatoire un congé paternité de deux semaines.

« La droite a voté comme un seul homme pour cette manoeuvre hypocrite de renvoi en commission, sous prétexte que ce ne serait pas assez clair pour négocier avec les gouvernements », s’indigne Francis Wurtz, président de la Gauche unitaire européenne (GUE). Les élus conservateurs ont ainsi empêché de tirer par le haut une mesure ambitieuse, qui aurait permis non seulement d’allonger le congé maternité mais également de le combiner avec le congé paternité.


La commission des droits de la femme du Parlement avait proposé d’ajouter cette seconde disposition, à prendre obligatoirement après la naissance du bébé, afin que les papas ne soient « pas soumis à une pression sociale les incitant à y renoncer ». « Ce projet, souligne Francis Wurtz, affirmait le droit aux deux parents d’élever leurs enfants. » Et visait à soulager enfin les mères de la double journée de travail tant décriée à chaque 8 mars, Journée internationale des femmes.


La législation européenne actuelle, vieille de 1992, prévoit un minimum de quatorze semaines consécutives de congé maternité, dont deux prises obligatoirement avant ou après l’accouchement. La Commission européenne avait, pour sa part, proposé de porter à dix-huit semaines la durée légale minimum, ce qui aurait contraint plusieurs pays à s’aligner sur ce seuil minimum, dont l’Allemagne (quatorze semaines), la Belgique (quinze semaines) ou la France (seize semaines). « Cela aurait obligé les pays en retard à adapter leur législation. Or, insiste Francis Wurtz, la droite a rompu un processus de vote d’une directive qui, pour une fois, allait clairement dans le bon sens sur le plan social. » La GUE, qui n’a donc pu s’exprimer en faveur du projet « aussi novateur que progressiste », a voté contre son renvoi en commission.


Mina Kaci, "l'Humanité" du 7 mai 2009.


Commentaire :

La campagne pour les élections européennes vient à peine de débuter et les manoeuvres commencent pour transformer ce fief du libéralisme et de la dérégulation sociale en paradis.

L'exemple cité par "l'Humanité" démontre que la droite européenne est inquiète face aux mécontements populaires partout en Europe. Pour éviter de trop attiré l'attention sur ces choix, elle rejette au lendemein des élections le vote sur un texte dont elle ne veut pas. Un vote négatif aurait rajouter de l'eau au moulin des opposants au libéralisme  et accrû le mécontement des salariés européens, grandes victimes des politiques libérales décidées en Europe.

Même si les médias français les passent sous silence, il y a en effet des mouvements sociaux un peu partout en Europe : la manifestation commune des "Conti" français et allemands à Hanovre en est un exemple. Ne pas faire de vague en période électorale est donc la règle.

Mieux : une véritable propagande en faveur de la commission de Bruxelles set actuellement de support au débat médiatique sur l'Europe : on nous parle d'environnement, de possibilité d'aller étudier à l'étranger, de défense du consommateur,... L'Europe des Bisounours !

La réalité est toute autre. Pourquoi ne parle t-on pas de la directive Bolkenstein ? Pourquoi ne parle t-on pas des directives d'ouverture des marchés publics qui conduisent à la privatisation des services publics ? Pourquoi ne parle t-on pas des directives "santé " ? Pourquoi ne parle t-on pas des décisions sur les importations de denrées alimentaires de pays utilisant des OGM, des pesticides interdits en Europe ou des hormones ? Pourquoi ne parle t-on pas des politiques de dérégulations du marché de l'emploi et de libéralisation du marché des flux financiers ?

Pourquoi ne nous parle t-on plus du Traité de Lisbonne, copie du Traité Constitutionnel Européen rejeté par les trois seuls peuples consultés par référendum, les peuples français, hollandais et irlandais ?

Pourquoi ne nous dit-on pas le bilan des eurodéputés français ? Pour qui et pour quoi ont-ils voté ?

A l'heure où les peuples se réveillent en Europe et prennent conscience, comme en France, des dégâts d'un capitalisme laissé à lui-même, il ne faut pas qu'il y ait de débat de fonds sur l'Europe, ses objectifs historiques, ses décisions et les responsabilités de nos grands partis, de gauche comme de droite, dans tout cela.

Les communistes assument leurs choix.

Ils ont renouvelé au parlement français leur NON au TCE en votant NON au Traité de Lisbonne.

Pour ces élections françaises, ils ont été à l'origine de la constitution d'un Front de Gauche qui réunit l'essentiel des forces politiques qui se sont élevées, à gauche, contre le TCE lors de la campagne du référendum en 2005. Ce Front réunit les partisans d'une autre Europe, une Europe sociale au service des peuples, contre les partisans de la continuité, même s'ils convoitent la place des autres.

Le 7 juin, le Front de Gauche souhaite être le porteur au Parlement européen de la voix des électeurs de gauche qui ont dit NON au traité européen et de la voix des salariés qui refusent cette Europe des spéculateurs et du chômage.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires