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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Travail du dimanche : retour sur un siècle de progrès social !

Solidaire
Après un premier recul, revoilà la droite à la charge pour remettre sur les rails le travail du dimanche !

Le premier échec du gouvernement sur ce sujet avait fait couler beaucoup d'encre il y a quelques mois seulement. La nouvelle version est présentée comme plus "consensuelle" et viserait à remettre dans la "légalité" les salariés qui travaillent déjà le dimanche. Ce projet est encore annoncé comme "créateur d'emplois" et répondrait à l'attente de "nos compatriotes qui souhaitent faire leurs courses en famille".

A nouveau, le gouvernement et sa majorité nous prennent pour des pommes

Première manipulation : le gouvernement fait l'amalgame entre les magasins ouverts le dimanche en toute illégalité pour le plus grand bénéfice des grands groupes de la distribution et les salariés de ces entreprises contraints de travailler le dimanche pour arrondir des salaires souvent très bas dans la distribution (à la différence des profits !) ou sous la contrainte de leur hiérarchie.

Deuxième manipulation : l'ouverture du dimanche ne créé pas de richesses ! En ces temps de crises, particulièrement. Si le chiffre d'affaires de ces magasins s'accroît suite à l'ouverture du dimanche, c'est au détriment des concurrents qui, eux, n'ouvrent pas le dimanche, petits magasins ou grandes surfaces concurrentes : une ouverture plus importante n'augmente pas le pouvoir d'achat des clients ! Un poste créé dans une grande chaîne de la distribution, c'est un emploi de perdu dans un petit commerce.

Troisième manipulation : l'attente des consommateurs. Les magasins sont ouverts de plus en plus tard en semaine, certains jusqu'à 21 h ! Faudra t-il un jour voir des magasins ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ? Et que penser de ces centaines de milliers de salariés qui se trouvent dans l'obligation de travailler les samedis et dimanches : n'ont-ils pas droit eux aussi à une vie de famille ?

Quatrième manipulation : il ne s'agira pas seulement de "dérogations ponctuelles". Hortefeux affirme qu'il ne s'agit pas d'une remise en cause du "repos dominical". Sauf que,  ces dérogations concerneraient les zones frontalières, touristiques et  "certaines grandes villes", soit un beau morceau du territoire national dans un premier temps ... avant que le reste du territoire ne suive ou d'autres secteurs ! Après tout, pourquoi un magasin devrait fermer le dimanche quand la commune d'à côté autorise un magasin concurrent à ouvrir ?

Cette loi en faveur de l'ouverture du dimanche constitue un nouvel assaut contre l'un des acquis fondamentaux de la République : le droit au repos dominical.

Avec des contrats de travail de plus en plus précaires, des durées de travail souvent à temps partiel, des horaires hachés et des salaires de misère, ne restait plus que le repos dominical à faire tomber dans le commerce.
Les salariés de cette branche, souvent des jeunes ou des femmes, ne choisissent pas leurs contrats. Si les grandes enseignes de la distribution acceptaient de céder à leurs salariés une partie de leurs immenses bénéfices sous forme de salaires décents, il n'y aurait certainement plus beaucoup de "volontaires" pour travailler le week-end !

A la clé, ce sont de nombreuses autres catégories sociales qui tomberont, notamment dans les services.

Si des salariés travaillent le week-end, il s'agit essentiellement de fonctionnaires du service public (Police, hôpitaux, Poste, EDF, France Télécom,... ) pour des nécessités évidentes de service.

Dans le privé, les dérogations sont relativement rares et tiennent compte de la réalité des métiers : salariés des hauts fourneaux (qui ne s'éteignent qu'à la fermeture de l'usine !), salariés de l'agriculture en période de moisson ou de vendange,...

Aucun besoin humain ne nécessite d'obliger d'autres salariés à sacrifier leurs jours de repos en famille pour ouvrir un commerce !

La seule raison qui justifie l'ouverture du dimanche est, encore une fois, le profit : celui des grands groupes de la distribution qui étouffent les petits commerces, étranglent leurs fournisseurs, sous-paient leurs salariés et font d'énormes bénéfices au détriment des consommateurs.
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