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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Crise laitière : avec Barnier comme défenseur, les producteurs peuvent être inquiets !

Solidaire
Une décision capitale vient de tomber dans le conflit actuel des producteurs laitiers : Barnier vient de nommer deux médiateurs !

Attention là dedans ! Le taureau Barnier est lâché !... On devrait plutôt dire "la vachette"...et, encore !.. en carton-pâte !

Sérieusement affectés par des crises successives qui les destabilisent, les éleveurs laitiers connaissent actuellement une baisse faramineuse du prix d'achat de leur lait : - 30 % !

Après de premières baisses ces derniers trimestres, après l'arrivée d'une "nouvelle" maladie (la FCO), avec les hausses des coûts de l'alimentation, il n'en fallait pas plus pour provoquer la colère des éleveurs laitiers.

Cette colère est légitime.

La question est de savoir si les interlocuteurs sont les bons et si la FNSEA, qui mène la lutte via sa section laitière, est en capacité de proposer une vraie alternative aux sempiternelles difficultés des producteurs laitiers ?

Côté FNSEA, l'imbrication politique de nombreux responsables de ce syndicat au sein de l'UMP peut difficilement permettre une saine "confrontation" entre les producteurs et les représentants de l'Etat.

Côté Etat, justement. Barnier veut passer pour le monsieur "bons offices" auprès des éleveurs. Ceci étant, il ne prend pas de risques avec ces deux médiateurs. Il affirme d'ailleurs qu'ils interviennent dans un "conflit privé" : en clair, il se lave les mains par avance si les négociations n'aboutissent pas en déclianant toute responsabilité de l'Etat !

Pas très courageux. Pas très courageux ET mensonger !

En tant que ministre de l'agriculture, responsable UMP et tête de liste UMP aux élections européennes en Ile de France, Barnier devrait avoir le courage d'assumer les choix de son gouvernement et ceux de sa majorité en France et à Bruxelles :

- Les députés européens de l'UMP n'ont-ils pas voté la composition de la commission Barroso et la nomination des commissaires européens qui font tant de mal à notre agriculture, Fischer-Boel en tête ?
- Les députés européens de l'UMP et le gouvernement français de monsieur Barnier n'ont-il pas accepté les différentes mesures mises en oeuvre dans le cadre de la réforme de la PAC 2003, notamment cette délirante augmentation des quotas laitiers en pleine surproduction ?
- La crise laitière actuelle n'était-elle pas prévisible de ce fait ? N'est-elle pas accentuée par la politique en faveur de la grande distribution mise en place par le gouvernement auquel appartient Michel Barnier avec les lois LME et LRE ?

Michel Barnier, l'homme qui veut faire du rosé en mélangeant du vin blanc et du vin rouge, celui qui a remis à Mariann Fischer-Boel, mardi 17 mars, le titre de «Commandeur du Grand Mérite Agricole», cet homme cherche à se dédouaner des conséquences pratiques des choix politiques libéraux qu'il met en place avec son parti.

En agriculture comme pour l'industrie ou les services, la soumission aux marchés n'est pas une fatalité mais la conséquence de choix politiques faits depuis plus de vingt ans.

Si nos élus de droite jouent les innocents, à nous de leur rappeler leurs responsabilités !

Barnier est  tête de liste UMP aux européennes. C'est un libéral pro-européen qui souhaite ardemment une plus grande intégration européenne, qui défend avec ses amis eurodéputés des lois sui mettent en place une plus grande concurrence entre les peuples européens et entre leurs productions au profit des grands groupes de l'industrie et de la distribution.

Comme les producteurs laitiers, les salariés doivent être conscients qu'il ne pourra y avoir de changement dans cette société sans changement politique majeur !

Comme pour cette crise du lait, pourra t-on régler durablement la crise sans changer fondamentalement les règles du jeu ? Non.

C'est en ça que les producteurs laitiers se trompent : ils veulent soigner les symptômes et ne s'attaquent pas au mal. Ils auront jusqu'au 7 juin pour affiner leur diagnostic et décider ou non de suivre les charlatans qui les bernent depuis 25 ans.

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